cunimaroc
  Guide complet d'elevage lapin
 

Méthodes et Techniques d'Élevage du Lapin

Élevage en Milieu tropical

2

ème édition révisée

du

LE GUIDE PRATIQUE DE L’ÉLEVEUR DE LAPINS

EN AFRIQUE DE L’OUEST

DJAGO A. Yaou

KPODEKON Marc

Révision par

F. Lebas

2007

Editeur

: Association "Cuniculture" 31450 Corronsac – France

Document en libre accès sur le Web à

: http://www.cuniculture.info/ Docs/Elevage/Tropic-01.htm

Présentation du Document

Plan général

INTRODUCTION

(les raisons et les objectifs du document)

- FAIRE CONNAISSANCE AVEC LE LAPIN

(races, digestion, alimentation, reproduction, environnement, terminologie, ...)

- CRÉER UN ÉLEVAGE

(choix des lapins, manipulations, logement - bâtiments, cages , ...)

- CONDUIRE SON ÉLEVAGE

(nourrir, faire reproduire, contrôler l'état sanitaire)

- PRÉPARER LE LAPIN POUR LA VENTE

(abattre, dépouiller, commercialiser, cuisiner)

- CONTRÔLER ET ASSURER LA RENTABILITÉ DE L'ÉLEVAGE

(gestion technique et gestion économique)

CONCLUSIONS

(les dernières recommandations pour réussir son élevage)

Liste des références bibliographiques utilisées

Le document présenté ici est essentiellement la reproduction de la brochure publiée par Y.A. Djago et

M. Kpodekon en 2000 sous le titre "

Cecuri avec l'appui de la coopération belge et de la FAO, et à ce jour (début 2007) épuisée. Cette première

version de 106 pages imprimées au format 18 x 25, a été révisée et complétée en 2007 par F. Lebas. Les

illustrations ont également été en partie complétées à partir du fond documentaire de "Cuniculture" mais elles

comprennent la totalité des illustrations originales simplement rehaussées par une mise partielle en couleur.

Ce document est disponible dans sa version pour le Web, facile à lire à l'écran, mais aussi en version *.pdf

conçue pour être imprimée et consultée tranquillement en dehors de toute connexion Internet. Pour que ce

document conserve l'équilibre voulu par les auteurs de la brochure originale, tous les chapitres ont été repris,

même si pour certains d'entre eux, concernant la biologie du Lapin en particulier, les explications sont plus

complètes dans la partie Biologie du site Web

Le guide pratique de l'éleveur de lapins en Afrique de l'Ouest" , éditée par lewww.cuniculture.info

Les auteurs :

Mr DJAGO A.Yaou,

installations expérimentales et de la formation au sein du CECURI (Centre cunicole de recherche et

d'information), organisme public implanté sur le campus de l'Université d'Abomey-Calavi au Bénin.

principal auteur, est technicien supérieur en production animale. Il est le responsable des

Mr KPODEKON Marc

Directeur de l'Ecole Polytechnique d'Abomey Calva au Bénin et également le directeur-fondateur du Cecuri.

est Docteur vétérinaire, Professeur agrégé de l'Université vétérinaire de Dakar. Il est le

Mr LEBAS François

de Recherches Cunicoles de l'INRA (Toulouse - France), Président de l'association française "Cuniculture" et

Secrétaire Général de la World Rabbit Science Association (WRSA).

est Ingénieur Agronome, Directeur de recherches honoraire, ancien Directeur de la Station

Élevage du Lapin en milieu tropical – Introduction -

page 1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

AVANT - PROPOS

Les petites espèces animales prolifiques et faciles à élever (tant par la pratique que par le

coût de l'investissement) peuvent servir d'appoint et pallier l'insuffisance de la viande dans

les pays en développement.

Le lapin plus que toutes autres espèces répond à cette préoccupation.

Le Centre Cunicole de Recherche et d'Information (CECURI) du Bénin s'est alors donné pour

objectif fondamental, depuis sa création en 1987, de promouvoir l'élevage des lapins.

Il manquait, à cette entreprise, un outil, un guide susceptible de répondre de prime abord,

aux nombreuses questions qui se posent aux acteurs du développement de la cuniculture

(éleveurs, animateurs et agents du développement rural…). C'est dans cette optique que le

présent guide est conçu. Il permettra d'entreprendre la cuniculture et de la conduire à bon

port. Il se veut pratique et accessible à tous les opérateurs de la filière en commençant par

les éleveurs (élevages familiaux et élevages commerciaux).

Il suffit d'avoir du coeur à l'ouvrage !

INTRODUCTION

Dans les temps anciens, nos ancêtres vivaient des produits de la pêche et de la chasse, ceux-ci étant

encore abondants dans la brousse. De nos jours, le gibier est de plus en plus rare alors que la population ne

cesse de s'accroître au fil des années. Hier, il y avait donc beaucoup de gibier pour peu d'habitants tandis

qu'aujourd'hui, il y a peu de viande pour une grande population.

Pour mieux se nourrir et mieux vivre, la famille peut élever le lapin. En effet, parmi les animaux

domestiques, le lapin est l'espèce animale qui donne le plus de viande en peu de temps (par exemple : 1,3 kg

de carcasse en 4 mois dans nos conditions climatiques).

L'élevage du lapin, pratiqué à une petite échelle, peut permettre à chaque famille de produire de la

viande pour ses besoins c'est-à-dire pour l'autoconsommation. Mais sa production en grande quantité peut

générer des revenus, des profits pour l'ensemble de la famille.

Comment peut-on élever des lapins avec succès ?

C'est à cette question essentielle que se propose de répondre ce guide.

Le lapin est un animal domestiqué qui vit facilement en élevage à proximité de l'homme

Le lapin est un mammifère lagomorphe, herbivore par excellence, très prolifique. Il vivait et vit

encore à l'état sauvage en Europe du sud ouest (Espagne, Portugal, France) et a été domestiqué depuis

environ 500-600 ans seulement. (voir à ce propos la partie consacrée à l'Historique de la domestication et des

méthodes d'élevage sure le site www.cuniculture.info)

Une lapine en climat tropical peut produire jusqu'à 30 ou 40 lapereaux en moyenne par an. Son alimentation

est simple, elle peut être constituée de fourrages tels que les herbes de bords des champs, les feuilles des

arbres, des graines de céréales. Elle n'entre pas nécessairement en compétition avec celle de l'homme.

La petite taille de l'animal et sa docilité constituent de grands atouts dans la pratique de son élevage. Avec un

petit investissement de départ, il est possible de démarrer un élevage cunicole, l'installation peut se faire

partout, sur quelques mètres carrés, le long d'un mur ou sous un arbre. Facile à manipuler, même par les

enfants et les personnes âgées, le lapin peut être une activité féminine par excellence. Les cages et les

bâtiments d'élevage peuvent être construits avec des matériaux locaux tels que bois, terre de barre, rotin,

feuille de palmier, bambou de Chine, etc...

Élevage du Lapin en milieu tropical – Introduction -

page 2

Tout est utilisable dans les produits issus du lapin

Lors de l'abattage, le lapin est dépouillé de sa peau qui peut être séchée et tannée dans certaines

conditions. La carcasse débarrassée des viscères est directement utilisable en cuisine dans des plats

savoureux.

Les déjections (crottes mêlées aux urines) issues de l'élevage sont relativement sèches et utilisables

comme engrais organique ou pour l'élaboration de compost, tous deux recherchés en production végétale

(maraîchage par exemple).

La viande de lapin est très goûteuse et

de grande valeur alimentaire

La viande de lapin mérite d'être connue

et consommée par les grands comme les petits.

Elle présente des qualités diététiques

indiscutables. Riche en protéines et en

vitamines, relativement pauvre en graisse et en

cholestérol, elle est souvent recommandée par

les médecins.

L'élevage du lapin est facile et sa productivité intéressante

Du fait de sa docilité, le lapin est un animal d'élevage très agréable. La prolificité de la lapine permet

d'obtenir rapidement un nombre de lapereaux important. Par exemple, dans de bonnes conditions d'élevage,

en climat tropical, une bonne lapine peut donner environ 40 lapereaux par an, soit 50 à 60 kg de viande par

an à commercialiser

Exemple de composition 100g de partie comestible

d'un lapin prêt à cuire

considéré (Ouhayoun et Delmas, 1986)

. Variations en fonction du morceau

- Protéines

- Lipides

- Eau

- Apport énergétique 160 - 220 kcalories

670 - 920 kJoules

(g) 18,1 - 21,9(g) 4,3 - 12,2(g) 67 - 73

Élevage du lapin en milieu tropical – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin

Page 3

Chapitre 1

FAIRE CONNAISSANCE AVEC LE LAPIN

Le lapin (Oryctolagus

cuniculus) est un mammifère

autrefois classé dans l'ordre des

Rongeurs mais finalement classé dans

celui des Lagomorphes (lièvres,

lapins, …). C'est un animal à moeurs

crépusculaires et nocturnes,

constructeurs de terriers en pleine

nature. Avant la mise bas, la femelle

construit un nid avec ses poils et les

matériaux secs de son environnement

(herbes ou feuilles sèches,…). C'est

aussi un animal calme, peu bruyant,

docile et qui aime être traité avec

beaucoup de douceur.

Les caractéristiques externes du lapin

domestique se présentent comme

l'indique la figure 1. ci-contre.

1.1. Les races de lapin

Les différentes races de lapin se distinguent en fonction de la nature et de la couleur du poil et du

format de l'animal.

D'après la nature du poil :

- Les races ordinaires sont caractérisées par la présence de poils de bourre (environ 2 cm) et de poils

de jarre nettement moins nombreux mais plus épais et plus long (3-4 cm). Les jarres sont aussi

parfois appelés "poils de garde".

- Les rex ou races dites à poils ras sont des races où bourre et jarres ont la même longueur (2cm)

donnant un aspect velouté à la fourrure.

- Les races à "laine", les angoras qui fournissent du poil de 5 à 6 cm de long. En raison de l'épaisseur

de ce pelage en fin de pousse (avant la mue), les lapins de ce type supportent très mal les fortes

chaleurs.

Par ailleurs, il existe une gamme très variée de couleur de ce poil et de répartition des couleurs comme

l'indique la figure 2 ci-dessous

(Deux exemples de races pour chacun des 8 types de répartitions des couleurs)

Élevage du lapin en milieu tropical – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin

Page 4

D'après le format

femelles pèsent généralement entre 2 et

10% de plus que les mâles)

Les petites races : le mâle adulte pèse

moins de 3 kg.

Ce sont par exemple :

- le Petit Russe

- l'Argenté Anglais

- le Noir et Feu

Leur conformation est excellente, leur

précocité bonne, leur chair fine.

Les races moyennes : le mâle adulte pèse

de 3 à 5 kg.

Ce sont par exemple :

- l'Argenté de Champagne

- le Fauve de Bourgogne

- le Néo-Zélandais Blanc

- le Blanc et le Bleu de Vienne

- le Californien…

Ce sont des races commerciales par

excellence, bonne précocité, format

correspondant à la demande en Afrique,

conformation satisfaisante, chair fine et

dense

Les races géantes Les mâles adultes ont un poids vif de 5 à 7 kg, voire plus. Ce sont par exemple :

- le Géant Blanc de Bouscat

- le Géant Papillon Français

- le Bélier Français

- le Géant des Flandres

De croissance relative lente, elles possèdent une chair longue au grain grossier. Elles fournissent des viandes

dites de fabrication (pâté, rillettes…). Elle sont souvent assez peu prolifique.

Pour la production de viande commerciale, il est rare d'utiliser en Europe des races pures. Le plus

généralement ce sont des croisements entre des lignées spécialisées par sélection et issues entre autre des

races Californien et Néo Zélandais Blanc.

(chez le lapin les

Les internautes curieux de l'aspect d'autres races de lapins, peuvent se reporter à la photothèque du site

www.cuniculture.info où ils trouveront environ 450 photos illustrant une centaine de races et variétés de lapins.

1.2. L'appareil digestif du lapin

1.2.1. Particularités du tube digestif du lapin

Le lapin est un monogastrique (ne possède qu'un seul estomac) par opposition aux bovins ou aux

chèvres qui ont plusieurs estomacs. Au sein des mammifères monogastriques (chien, porc,…) le lapin se

distingue par l'importance de son cæcum. Les dents du lapin poussent continuellement contrairement à celle

des bovins ou des chevaux. Il les use et les affûte en les frottant les unes contre les autres par des

mouvements fréquents des mâchoires.

L'appareil digestif du lapin est présenté par les figures 3a et 3b ci-après

Fauve de Bourgogne Géant Blanc du Bouscat

Californien NéoZélandais Blanc

Bélier Français Géant des Flandres

Élevage du lapin en milieu tropical – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin

Page 5

Figure 3a

:Viscères abdominaux en place chez un mâle

Élevage du lapin en milieu tropical – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin

Page 6

Figure 3b : Schéma et caractéristiques des principaux élément du système digestif du lapin

1.2.2 La spécificité anatomo-physiologique du tube digestif du lapin

Après leur ingestion, les particules alimentaires séjournent brièvement dans l'estomac, progressent

dans l'intestin grêle et y sont attaquées par les sécrétions de l'intestin et du pancréas. La bile provenant du

foie facile l'action des enzymes contenues dans les sécrétions pancréatiques et intestinales. Les éléments

assimilables sont alors libérés et absorbés par la paroi de l'intestin. Cette première phase dure environ 4 à 5

heures (3-4 h dans l'estomac + 1½ h environ dans l'intestin grêle).

Les particules non digérées et les restes des sécrétions arrivent dans le caecum et sont attaquées par

les enzymes des bactéries qui y vivent et s'y multiplient. Des éléments assimilables issus de l'activité des

bactéries sont là aussi directement absorbés.

Après 12 à 18 heures, le contenu du caecum est évacué dans le côlon, partie terminale de l'intestin.

Selon l'heure du jour, le côlon va produire 2 types de crottes :

- dans le courant de la matinée des crottes molles ou caecotrophes, en forme de grappes de 5 à 10 petites

boules, enrobées de mucus, qui sont happées par le lapin directement à leur sortie de l'anus.

- des crottes dures aux autres moments. Elles sont rondes, riches en fibres, évacuées dans la litière.

Les crottes molles, riches en acides aminés et en vitamines se retrouvent dans l'estomac et elles sont

"traitées" comme le reste des aliments. De ce fait un particule donnée très peu digestible peut faire plusieurs

fois (de 1 jusqu'à 3 ou 4 fois) la trajet bouche -anus avant d'être éliminé dans une crotte dure.

Ce comportement physiologique conduisant à la production de 2 types de crottes

et à l'ingestion d'un seul s'appelle la caecotrophie.

Élevage du lapin en milieu tropical – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin

Page 7

Un bon fonctionnement de la caecotrophie est absolument indispensable à la santé du lapin. Tout

dysfonctionnement peut entraîner des diarrhées parfois mortelles. Parmi les facteurs jouant directement un

rôle favorable sur la caecotrophie, on peut citer :

l'éclairage, des interventions humaines, des horaires des repas,

le calme et une bonne ambiance générale de l'élevage avec une grande régularité au point de vue de

une densité modérée dans les cages (d'engraissement),

boire lui même)

la qualité de l'abreuvement (une eau de qualité en permanence, une eau que l'éleveur accepterait de

particulièrement déterminant dans le bon fonctionnement du caecum.

la composition de l'aliment en particulier l'équilibre "protéines-fibres–amidon" qui est tout

1.3 L'alimentation

Le nombre de prises de repas est évalué entre 20 à 30 fois par jour et notamment la nuit. La quantité

moyenne d'aliments consommés par jour (aliment sec distribué à volonté) est de :

150 à 350 g par lapine suivant son stade physiologique,

Le lapin est un gros consommateur d'eau potable en particulier les lapines allaitantes et les lapereaux en

croissance. La consommation d'une femelle allaitante est de près de 1 litre par jour. Celle d'une femelle avec

ses petits est de 1,5 à 2 litres par jour.

100 à 120 g par lapereau en engraissement.

1.4 La reproduction et l'élevage des jeunes

Les différentes caractéristiques sont :

Femelle à ovulation provoquée par la saillie (la lapine est une femelle non cyclée)

Durée de gestation 31 jours en moyenne (30 à 32 jours)

Age de la femelle au 1e accouplement : environ 5 mois

Age du mâle au 1er accouplement : environ 6 mois

Nombre de lapereaux à la naissance par portée : 1 à 12 (5 à 7 en moyenne en zone tropicale)

Nombre de femelles par mâle : 8 à 9 femelles pour 1 mâle

Mise Bas de lapereaux nus (ou glabres) et aveugles, à motricité très réduite.

alimentation mixte lait + aliment solide à partir de la fin de la 3ème semaine de vie

Allaitement exclusif des petits par la mère pendant les premiers 18-20 jours environ, puis

Nombre de portées par an et par femelle : 5 à 7

Remise au mâle 10 à 12 jours après la mise bas ou après le sevrage de la portée précédente.

Sevrage des jeunes : classique 35 jours après la mise bas, mais possible sans problème dès 28 jours.

Installation des jeunes sevrés dans des cages d'engraissement

Reproduction stimulée par la lumière (14 à 16h de lumière par jour)

Durée moyenne de production d'une femelle : 1 à 2 ans.

1.5 L'environnement

utilisables comme engrais : en moyenne 10 kg par lapin produit et par an (voir chapitre digestion

pour la composition).

Production de déjections formées de crottes dures et d'urine, à évacuer périodiquement mais

Élevage à faire à l'abri des nuisibles (chien, chat, serpent, rat, etc…)

évitant les courants d'air forts

Installation du lapin à l'abri de la chaleur et du soleil, recherche d'une atmosphère bien ventilée, en

1.6 Quelques chiffres

La vente intervient à l'âge de 3 à 4 mois, soit :

35 jours de la naissance au sevrage, puis 60 à 90 jours d'engraissement.

Poids à la vente : 2,0 à 2,5 kg vif en moyenne.

Nombre de lapins vendus par femelle et par an : 25 à 35

Élevage du lapin en milieu tropical – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin

Page 8

1.7 Terminologie

La

pratiques permettant l'élevage de lapins domestiques.

Le

L'

recensement du cheptel il faut évaluer l'importance des troupeaux en cages-mère ou en femelles

reproductrices. La cage-mère est une cage équipée d'une boite à nid dans laquelle une lapine met bas et élève

ses petits jusqu'au sevrage. Il faut au moins une cage d'engraissement par cage-mère et plus généralement 15

à 18 cages d'engraissement pour 10 cages-mère.

cuniculture (ou cuniculiculture les 2 termes sont corrects) est l'ensemble des sciences, techniques etcuniculteur (ou cuniculiculteur, ou éleveur de lapins) est la personne conduisant l'élevage.unité de mesure en cuniculture est la femelle reproductrice ou la cage-mère. Pour toute opération de

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 9

Chapitre 2

CRÉER un ÉLEVAGE de LAPINS

Plan du Chapitre 2

2.1 Mettre des lapins en élevage suppose

2.2 Un élevage forme un tout

2.3 Comment choisir ses lapins ?

2.4 Comment manipuler les lapins ?

2.4.1 Comment saisir un lapin ?

saisies conseillées, dangereuses

2.4.2 Comment transporter des lapins dans l'élevage ?

2.4.3 Comment reconnaître le sexe d'un lapereau ou le

sexage ?

2.5 Comment loger vos lapins ?

2.5.1 Le bâtiment des lapins

2.5.1.1 Pourquoi installer des cages sous un abri ?

2.5.1.2 Quels sont les types de bâtiments que l'éleveur peut

construire ?

2.5.1.3 Quels matériaux choisir ?

2.5.1.4 Quelques conseils pour bien ventiler les bâtiments

des lapins en zone tropicale

écrans naturels, lapins et vitesse d'air, conclusion sur la ventilation

. échappement de l'air, entrées d'air,

2.5.2 Les cages

2.5.2.1 Pourquoi utiliser des cages ?

2.5.2.2 Quels sont les types de cages que l'on peut

fabriquer pour les lapins ?

2.5.2.3 Dimension des cages

engraissement, attente)

(maternité, mâles,

2.5.3 L'élevage au sol

2.5.4 Le matériel d'élevage

2.5.4.1 Les mangeoires

2.5.4.2 Les abreuvoirs

2.5.4.3 Les Boites à Nid

2.5.4.4 Les râteliers à fourrage

2.1. Mettre des lapins en élevage suppose

de les choisir

de les loger

de les nourrir et de les abreuver

de les faire se reproduire et d'élever les petits

de les surveiller et de les soigner

de renouveler progressivement le cheptel

L'importance d'un élevage est définie par l'effectif de lapins qui assure la reproduction. On les appelle les

reproducteurs ; ils comprennent des femelles ou mères lapines et des mâles.

Les mâles sont nécessaires pour les saillies, les femelles assurent la gestation, la mise bas et l'allaitement

des jeunes lapereaux jusqu'au sevrage. En général, 10 à 12 jours après la mise bas, elles sont saillies à

nouveau (une nouvelle gestation commence donc pendant la fin de l'allaitement, si la saillie est fécondante

c'est-à-dire positive). Les capacités de production d'une lapine sont limitées dans le temps, il est donc

nécessaire de les renouveler en fonction de leurs performances (voir chapitre 6).

Les jeunes sevrés sont placés en cage d'engraissement après sexage. Pendant cette phase, on déterminera

si le jeune, en particulier la femelle, peut être gardé pour assurer le renouvellement du cheptel. Les autres

seront soit vendus pour leur chair, soit cédés comme reproducteurs pour d'autres élevages.

de trouver un débouché pour les animaux produits et de les commercialiser.

2.2. Un élevage forme un tout

Pour réussir et rentabiliser un élevage, il est nécessaire de prendre en compte tous les facteurs d'élevage

avec leurs interactions, en particulier faire un choix raisonné :

des animaux (mères lapines et mâles)

de l'alimentation

du bâtiment et de son équipement (cages, abreuvoirs, mangeoires, boîtes à nids, etc..)

Mais aussi il faudra prendre en considération l'éleveur et sa pratique c'est-à-dire la conduite réelle

d'élevage ainsi que l'environnement (qualité et vitesse de l'air, microbisme, etc…).

de la conduite d'élevage théorique qui doit être adaptée aux 3 éléments précédents.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 10

2.3. Comment choisir ses lapins ?

Les lapins élevés en Afrique, et surtout au Bénin, sont des races à viande. Ils sont le plus souvent

croisés mais de manière anarchique. On les désigne par le terme de " lapin commun ". Les lapins diffèrent

par le coloris de leur robe qui va du blanc uniforme au noir, en passant par le blanc tacheté de noir, le fauve,

le gris, le pelage agouti, etc… Certains traits de ces animaux rappellent les caractéristiques des races élevées

sur d'autres continents. C'est ainsi que certains sont apparentés au Néo-Zélandais Blanc d'autres au Fauve de

Bourgogne ou au Papillon Français, au Géant des Flandres, au Bleu de Vienne, au Lapin créole, etc… . Les

races moyennes ou les produits de leurs croisements sont recommandés pour la production de lapins de chair

en Afrique de l'Ouest.

2.4 Comment manipuler les lapins ?

Toute manipulation mal réalisée est traumatisante pour les animaux. Il est donc nécessaire de

manipuler les lapins avec précaution. Si elle est bien faite, les lapins s'y habituent très bien. De plus, cela

évitera à l'éleveur d'être griffé.

2.4.1 Comment saisir un lapin ?

Saisies conseillées :

fois l'animal saisi, il est conseillé de lui soutenir l'arrière train (photo de la figure 5c).

Saisie d'une seule main, en prenant à pleine main la peau au niveau des épaules - voir figures 5 a et b. Une

saisie au niveau du râble, uniquement pour les lapereaux. A éviter sur les adultes - voir figure 6

peau du dos et place l'animal sur l'autre avant-bras dès la sortie de la cage - voir figure 7a et photo de

la figure 7b

la saisie la plus utilisée et la moins risquée pour la lapine est de la prendre ainsi : une main saisit la

Figure 4

Bénin et au Togo) Pour avoir les photos de quelques unes des races pures de lapin, se reporter au Chapitre 1 et pour un

plus grand nombre, à la Photothèque du site www.cuniculture.info

: Quelques exemples de coloris de lapins rencontrés en Afrique de l'Ouest (lapins communs photographiés au

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 11

Figure 5a

court laps de temps

saisie dans la cage et 5b tenue d'une main pour un

Figure 5c

déplacement est prolongé

soutenir l'arrière train du lapin si le

Figure 6

la tête en bas

: saisie et contention d'un lapereau

Figure 7a

déplacements longs

: Transport d'un lapin sur l'avant bras Figure 7b : Le transport sur l'avant bras est conseillé pour les

Saisies

qui peut se débattre :

dangereuses, car traumatisantes pour le lapin

saisie par les oreilles - voir figure 8

Lorsqu'un lapin se débat il risque de blesser la

personne qui le tient (la griffer) , mais surtout il risque

de se casser une patte, ou pire, de se briser la colonne

vertébrale, ce qui le condamne à très court terme.

saisie par les pattes - voir figure 9

Figure 8 :

un lapin par les oreilles

Ne pas prendre

Figure 9 :

lapin par les pattes arrières

Ne pas prendre un

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 12

2.4.2. Comment transporter

des lapins dans l'élevage ?

Le déplacement de lapins au

sein d'élevage est toujours

délicat et peut entraîner le

stress de l'animal, aboutissant

à des conduites agressives vis

à vis des autres lapins, à des

pertes de poids et des baisses

de qualité de la viande. Ainsi

pour transporter individuellement

les lapins, il faut

procéder comme l'indique la

figure n°7 (voir ci-dessus).

Pour des effectifs plus

importants, lors du sevrage

ou de la vente par exemple,

nous conseillons d'utiliser un chariot comme le montre la figure 10a ci-contre. Un panier, si possible avec

couvercle, peut aussi être utilisé.

2.4.3. Comment reconnaître le sexe d'un lapereau ou le sexage ?

Il est possible de reconnaître dès la naissance, un lapereau mâle

d'un lapereau femelle en mettant en exergue son sexe par évagination.

Quand il s'agit d'un mâle, le pénis apparaît comme un rond. Par contre

chez la femelle, la vulve se présente sous forme d'une fente, comme le

montre la figure 11

Chez les lapereaux plus âgés (1 mois et plus), une légère

pression fait facilement ressortir le pénis des mâles ou met bien en

évidence la fente vulvaire de la femelle - voir les figures 12 et 13

Figure 10a

dans un chariot

: Transport de lapins en groupe

Figure10b

commercialisé en Europe pour les

transport des lapins

: Exemple de chariot(Marque Chabeauti)

Figure 11 :

à la naissance

Sexage des lapereaux

Figure 12

: Positionnement des lapins pour le sexage

Figure 13

: Sexes de mâle et de femelle à 6 semaines et chez l'adulte

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 13

2.5 Comment loger vos lapins ?

Il faut distinguer dans l'élevage des lapins, 2 périodes :

la première en maternité

Nous allons développer ci-dessous les différents besoins en bâtiment, cages, matériel.

puis la deuxième en engraissement.

2.5.1. Le bâtiment des lapins

2.5.1.1. Pourquoi installer des cages sous un abri ?

Le rôle de l'abri est de protéger les lapins de la pluie, du soleil, des fortes chaleurs, des courants d'air

violents, des voleurs et des prédateurs (chat, chien, musaraigne, souris, serpent, etc…). Il doit aussi favoriser

un bon confort pour le travail de l'éleveur.

La construction d'un bâtiment à lapins nous semble indispensable lorsque le cheptel à mettre en place atteint

environ 10 cages-mère. De plus, à partir de 50 reproductrices, la séparation entre la maternité et

l'engraissement est fortement recommandée. Un petit élevage familial n'a pas nécessairement besoin d'un

bâtiment. Pour ce type d'élevage, les cages peuvent être installées sous les arbres, sous les auvents ou dans la

cour d'une habitation. Mais dans tous les cas, les animaux seront installés à l'abri du soleil direct et de la

pluie.

2.5.1.2. Quels sont les types de bâtiments que l'éleveur peut construire ?

Le bâtiment lapin peut prendre la forme classique d'un poulailler tel qu'il est recommandé en climat

tropical, c'est-à-dire le type semi-plein air. On peut facilement monter un " clapier " avec les matériaux

locaux disponibles. Les photos et dessins des figures 14 à 16 présentent quelques types de bâtiments.

Figure 14

bâtiments de construction artisanale

: Quatre exemples d'élevages en cages placées sous des arbres, sous un auvent débordant, ou dans des

Figure 15

: Deux exemples de bâtiment qu'il est possible de construire pour abriter les lapins

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 14

Figure 16

: Plan de coupe d'un bâtiment pour 25 cages-mères et plus

2.5.1.3. Quels matériaux choisir ?

Il est nécessaire de prendre en compte les conditions

climatiques. Si le climat est de type tropical comme au

Bénin, la chaleur, la pluie et le vent dominant en constituent

les facteurs essentiels. Lorsqu'il fait trop chaud dans

l'élevage, les lapins ne mangent plus bien, ne grandissent

plus correctement et se reproduisent mal. Pendant les mois

les plus chauds de l'année, il est habituel de constater une

baisse de production dans les élevages cunicoles. Lors de la

construction d'un abri pour les lapins, il faut veiller à ce qu'il

favorise une certaine fraîcheur (plantation d'arbres, choix

raisonné des matériaux pour les murs et la toiture). Les

matériaux locaux comme la terre de barre, le rotin, le

bambou, les poteaux en bois, les couvertures en chaume, en

branches de palmier ou de cocotier répondent bien aux

exigences du lapin. De grands auvents contribueront à la protection des cages contre la pluie, les vents

orageux, le soleil et donc la chaleur.

2.5.1.4. Quelques conseils pour bien ventiler les bâtiments des lapins en zone tropicale.

La ventilation est un élément extrêmement important dans la construction d'un abri. Quel que soit le climat,

elle ne peut fonctionner correctement que si l'air a la possibilité de circuler librement dans l'élevage. Un bon

circuit d'air implique donc :

• des entrées d'air suffisantes et variées en partie moyenne et en partie basse du bâtiment.

• un " échappement " de l'air en partie haute.

L'échappement de l'air :

1 - Avec une couverture en tôle ondulée

Un échappement bien conçu est particulièrement important avec ce type de couverture, qui absorbe

beaucoup de chaleur. Un solution a prévoir dès le départ : le lanterneau avec deux possibilités :

Figure 16b

cunicoles du Cecuri

: Vue intérieure de l'un des bâtiments

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 15

Lanterneau ouvert des deux côtés

Lanterneau ouvert d'un seul côté, en décalé, comme le montrent les figures 17 et 18

Figure 17

: Lanterneau symétrique Figure 18 : Lanterneau asymétrique.

Mal orienté, ce type de lanterneau provoquera des chutes d'air sur les

lapins et créera un risque élevé de problèmes respiratoire

A défaut de lanterneau, si le bâtiment est déjà construit, prévoir un échappement avec un volet en

matériau léger sur les deux pignons, à positionner le plus haut possible. Protéger l'ouverture contre les

intrusions de nuisibles (grillage de préférence). Prévoir un réglage depuis le sol avec une corde prolongée par

une chaînette de 1m environ, et un point fixe (clou par exemple). Vous pourrez ainsi régler l'ouverture du

volet, maillon par maillon, selon les besoins. Voir les figures 19 et 20.

Figure 19

- vue en coupe longitudinale du bâtiment -

: Position du volet mobile, le plus haut possible Figure 20 : Position du volet

2 - Avec un toit en feuilles de palmiers

ou en paille.

Ces matériaux sont moins durables que

la tôle. Mais ils sont disponibles toujours et

partout, gratuitement ou à des coûts raisonnables.

Parmi leurs avantages :

• ces matériaux isolent bien contre la chaleur et

le froid.

• la couverture respire et laisse échapper une

certaine quantité d'air, d'humidité et de chaleur.

Voir figure 21.

3 - Les auvents : un point très important

Prévoir des auvents d'une dimension

suffisante, c'est à dire de 70 à 80 cm. Cela

limitera les effets du soleil et donc de la chaleur, mais surtout les entrées d'eau en saison de pluies. Pensez

également au débord au dessus des pignons si vous installez des volets d'échappement hauts.

Figure 21

: Même avec un toit de paille prévoir des volets

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 16

Les entrées d'air

Comme évoqué plus haut, elles doivent être suffisantes et variées. Elles permettront donc de s'adapter à la

saison, à la température et au régime des vents. Les différentes possibilités sont résumées sur la figure 22

Figure 22

: Les différentes entrées d'air

Intérêt des entrées d'air basses bien positionnées

: elles permettent

le circuit "ascendant" naturel de l'air et un bon balayage depuis le sol

limiter les entrées basses en cas de besoin.

une bonne oxygénation des animaux sans courant d'air direct. Des volets réglables permettent de

d'évacuer l'humidité des fosses à déjection en favorisant leur déshydratation.

Figure 23

: Entrées d'air vues du côté du bâtiment

Ecrans naturels

Ils sont très utiles pour protéger l'élevage du

soleil et des vents. En zone tropicale, les essences

végétales à pousse rapide sont nombreuses. Nous

vous conseillons de les planter tout autour des

bâtiments et dans la cour de l'élevage. Elles

permettent de protéger la toiture, les côtés et

d'apporter un surplus de confort à vos lapins. C'est de

plus une opération peu coûteuse. Voir figure 24.

Influence des vitesses d'air sur les températures

ambiantes perçues par les lapins.

Les lapins, tout comme les humains, supportent mieux la chaleur lorsqu'il y a un léger mouvement

d'air. La température ressentie est alors inférieure à la température réelle. Pour une température ambiante de

Figure 24

: utilisation des écrans naturels

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 17

25°C, la vitesse de l'air au niveau même des lapins

devra être de 0,5 à 0,6 m/seconde pour leur confort.

Si la température ambiante est de 32-35°C, pour le

confort des lapins, la vitesse de l'air devra atteindre

1m/s, mais en aucun cas elle ne devrait dépasser

1m/s cette valeur pour éviter coryza et diarrhées.

Rappelons à toutes fins utiles que 1 m/s cela

correspond à seulement 3,6 km/h. Un vent est

généralement considéré comme faible quand il

dépasse 12 km/h, en dessous de cette valeur les

météorologues parlent de vent calme, voir d'absence

de vent. La vitesse de l'air dans une cage peut être

estimée simplement à l'aide d'une bougie comme indiqué sur la figure 25.

En conclusion sur la ventilation

Une ventilation bien conçue, des circuits d'air corrects, contribuent à améliorer le confort des

animaux, mais aussi celui de l'éleveur, les performances des reproducteurs et la croissance des lapins de

chair. Une vitesse d'air contrôlée et sans excès, est un élément essentiel de confort. La température " ressentie

" est la combinaison de la température "réelle" et de la vitesse de l'air. Le lapin peut supporter des vitesses

maximales de 1 mètre par seconde au dessus de 30°C de température réelle.

Les quelques recommandations contenues dans ce chapitre, faciles à mettre en oeuvre, doivent vous

permettre d'éviter des erreurs lors de la conception ou d'envisager les transformations d'une installation

existante. Elles contribueront, nous l'espérons, à la réussite de votre élevage.

2.5.2. Les cages

2.5.2.1. Pourquoi utiliser des cages ?

La conduite d'un élevage de lapins est un peu différente de celle des autres animaux de la basse-cour.

Le lapin est un animal qui nécessite des soins quotidiens et une surveillance régulière, mais surtout qui peut

devenir agressif pour ses congénères dans un espace restreint. En outre, il a besoin de vivre dans un endroit

propre. Une cage bien conçue lui permet de bien croître et de se reproduire dans de bonnes conditions.

26a

lapine peut choisir le trou dans

le mur (1), la poterie (2) ou ou

le trou dans le sol (3). Le fait

qu'un emplacement soit "déjà

occupé" n'arrête pas la future

mère.

Pour préparer son nid, une

26b

tués si une autre lapine choisi de

mettre bas précisément dans ce

trou du sol. Le "bon" endroit est

souvent le même pour toutes les

femelles !

Ces lapereaux risquent d'être

26c

sol en groupe il est généralement

très difficile de maintenir une

bonne hygiène (les lapins

marchent sur leurs déjections

puis se lèchent => risque de

coccidiose).

: Dans le cas d'un élevage au

26d

cas d'élevage en groupe au sol,

l'alimentation (fourrages en

particulier) est mise sur le sol.

Pour pouvoir manger, les lapins

la piétinent, la souillent =>

nouveau risque de coccidiose

: Dans la quasi totalité des

Figures 26

: Exemples d'élevage des lapins en groupe au sol, avec les inconvénients associés

Dans les élevages traditionnels d'Afrique de l'Ouest les lapins étaient souvent logés en groupes au sol

dans un bâtiment ou un enclos. Ce système est acceptable pour les lapins en engraissement mais rapidement

lorsque les lapins deviennent pubères (à l'âge de 2½ à 3 mois) la reproduction devient incontrôlable. La

séparartion des sexes résout partiellement le problème, mais les mâles pubères se battent entre eux, avec comme

enjeu la castration de «l'adversaire». Plus grave, les lapines sont agressives vis à vis des petits des autres lapines,

surtout au moment où elles préparent leur propre nid pour mettre bas. Par agressive, il faut entendre qu'

peut parfaitement tuer les petits

sol, boite à nid aménagée, ...) où elle-même a prévu de mettre bas. L'élevage en groupe de lapines en reproduction

entraîne de lourdes pertes de jeunes lapereaux, pas toujours visibles pour l'éleveur.

seule solution efficace pour élever les lapins est l'utilisation de cages

une lapined'une autre femelle qu'elle trouve dans la partie de l'enclos (trou creusé dans lePar voie de conséquence, la. Les adultes reproducteurs (mâles ou

Figure 25

simple bougie

: Estimation de la vitesse de l'air avec une

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 18

femelles) sont placés chacun dans une cage. Les lapereaux en engraissement peuvent être élevés en petits groupes

(4-8 sujets de même sexe) dans des cages où il sera facile de surveiller les éventuelles bagarres.

Une cage représente un volume dans lequel l'animal doit effectuer différentes activités, les zones

essentielles sont les zones d'alimentation, d'abreuvement, de repos, de nidification et d'allaitement, enfin la

zone où le lapin urine et fait ses déjections. Pour ce dernier point, il faut savoir que les adultes adoptent une

partie de leur cage pour y faire régulièrement leurs déjections. A l'inverse, les jeunes ont tendance à émettre

leurs crottes pendant qu'ils mangent. Les crottes sont donc émises là où on leur donne à manger, c'est à dire

devant les mangeoires ou les râteliers s'il y en a, ou sur l'aire d'alimentation si on commet l'erreur de les

nourrir en mettant la nourriture directement sur le sol.

Chaque cage doit comprendre une trappe d'accès pour permettre la manipulation des lapins et

l'entretien dans la cage. Une trappe de taille suffisante, positionnée sur le dessus de préférence ou un côté de

la cage permet un accès aux lapins et lapereaux. Protéger le pourtour de l'ouverture ou limer soigneusement

le grillage pour éviter les blessures tant pour les lapins que pour l'éleveur.

On peut distinguer plusieurs types de cages en fonction de leur usage : cage-mère (ou cages de

reproduction), cage d'engraissement, cage mâle, cage futur reproducteur et attente-gestation.

2.5.2.2. . Quels sont les types de cages que l'on peut fabriquer pour les lapins ?

Il existe beaucoup de modèles de cages. Il est possible de les fabriquer avec du bois, des bambous de

Chine, du rotin, du ciment, de la terre de barre ou avec du grillage et de multiples combinaisons entre ces

éléments. Quelques exemples sont fournis par les photos des figure 27 (a à d).

Figure 27a :

grillage. L'ouverture se fait

par le dessus

Cage en bois et

Figure 27b

maternité en bambou. Pour

la mise bas, une boite à nid a

été ajoutée

: Cage de

Figure 27c

d'engraissement en bambou

et bois ronds

: Cage

Figure 27d

métallique construite par

l'éleveur avec du grillage

importé

: Cage

De façon générale, tous les matériaux sont bons pour construire une cage. Mais ce qui importe le

plus, c'est la confection du fond de cage.

Le fond de cage doit être de préférence en grillage métallique galvanisé et si possible démontable

(amovible) si la cage n'est pas elle-même amovible (facile à enlever de son

support). Pour éviter de blesser les pattes des animaux, le fil constituant le

grillage doit avoir un diamètre minimum de 2,2 à 2,5 mm pour les adultes et au

moins 1,8 à 2,5 mm de diamètre pour les jeunes à l'engraissement.

Il faut aussi bien souligner que le grillage généralement appelé "grillage

à lapin" (mailles en losange, fil ayant un diamètre de 0,4 à 0,5 mm ou moins

(figure 27e) a été conçu pour empêcher les lapins de faire des dégâts aux

cultures (protection des champs eux-même, ou des arbres dans les champs). Il

peut être utilisé pour construire les parois des cages, mais en aucun cas il ne

doit servir à faire les fonds de cage. Il est très peu solide, et surtout blessant

pour les pattes des lapins.

Le fond le plus recommandé est un fond grillagé amovible ou une cage indépendante à fond grillagé

comme l'indiquent les figures 28a à 28d. L'amovibilité du fond permet de le retirer facilement, de le nettoyer

régulièrement et de le désinfecter. Il assure le passage des déjections de telle façon que l'animal se trouve

toujours dans un endroit propre. Cette disposition (figure 28a) permet également de réduire le parasitisme en

évitant la re-contamination par les déjections. Par contre le fond amovible nécessite une fixation qui ne doit

pas être source d'accumulation de déjections. Si la cage elle même est indépendante (facile à retirer de son

support pour les nettoyages) il est conseillé de faire un peu remonter le grillage du fond sur les côtés (figure

Figure 27e

à fil fin et mailles en losanges

DOIT être RÉSERVÉ au

couvercles et parois des cages

: Ce type de grillage

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 19

28b), ce qui donne de la rigidité à l'ensemble et surtout cela évite l'accumulation des déjections dans les

angles puisque dans ce cas il n'y a pas besoin d'armature ni de fixation au niveau du fond de la cage.

Figure 28a

grillage

: Schéma pour un fond de cage amovible en

Figure 28b

: Schéma pour la conception d'une cage grillagée

Figure 28c :

dans le cas d'une cage à structure en bois

Schéma du montage correct d'un fond grillage

Figure 28d

construit avec un grillage différent de celui des parois

: Exemple de cage mobile grillagée avec un fond

A défaut de grillage métallique, l'éleveur peut fabriquer les fonds de cage avec les matériaux locaux

qui se trouvent à sa portée, par exemple avec du bambou de Chine refendu ou à la rigueur avec des lattes de

bois dur (voir figures 29a à 29d). Mais dans ce cas, la désinfection n'est pas facile et l'hygiène est moins bien

assurée.

Figure 29a

fond de cage en bambou

(caillebotis bambou)

: Schéma d'un

Figure 29b:

cage avec un fond en bambou,

en cours de construction

Exemple d'une

Figure 29c:

cage en service, avec un

fond en bambou.

Exemple d'une

Figure 29d

fond de cage en lattes de

bois (caillebotis bois)

: Schéma d'un

Pour le fond de cage, l'écart à respecter entre deux lattes de bois dur ou de bambou est de 1,1 à 1,5

cm (soit la largeur approximative du petit doigt - l'auriculaire). Cet écart entre les lattes est très important, car

il permet aux crottes de tomber en dessous de la cage. Si l'écart est trop petit, il retient les crottes et la cage

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 20

est sale. S'il est trop grand, les lapereaux peuvent se coincer le pied entre deux lattes et se casser la patte en voulant

la retirer en force. Les lattes en bambou refendu (en 4 en général) peuvent avoir de 3 à 5 cm de large, la partie

bombée (et lisse) étant celle au contact des pattes des lapins (figures 29b et 29c). Pour les lattes en bois dur, il faut

fabriquer des lattes de 2 cm de large environ. Si on en la possibilité, il est souhaitable que la section des lattes soit

parallélépipédique . La partie la plus large est alors placée vers le haut au contact des lapins, car cela facilite

l'évacuation des crottes.

Si l'éleveur dispose

régulièrement de litière sèche

en quantité suffisante, il peut

construire des cages avec un

plancher bois ou béton. Ce type

de logement largement utilisé

autrefois en Europe nécessite

un nettoyage très régulier des

litières. Cela veut dire que de la

litière propre est rajoutée tous

les 2 à 3 jours et que la totalité

de la litière doit être renouvelée

tous les 7 à 10 jours (de 1 fois

par semaine à 2 fois toutes les 3

semaines au moins). Dans ce

cas, l'aménagement de la cage

doit être conçu pour éviter

toutes des zones d'accumulation

des déjections, les zones

humides et les angles vifs que les lapins rongent trop facilement. Une indication des précautions à prendre est

indiquée sur la figure 29e. Si l'éleveur construit une cage avec un sol plein (bois ou béton) il doit retenir que le

danger pour ses lapins vient des zones humides qui peuvent se créer dans les cages (urine, eau de boisson

gaspillée ou renversée, ...) et qui favorisent la recontamination des lapins par les coccidies (source de diarrhées

très souvent mortelles, surtout chez les jeunes).

Enfin, si l'éleveur en a les moyens, il peut acheter des cages dans le commerce. Il peut s'agir de cages

importées dans le pays en général en provenance des pays européens (France, Espagne ou Italie). La qualité est

généralement bonne, mais leur prix de revient est toujours très élevé (prix européens + frais de transport + frais de

douane + commission du revendeur). Les cages peuvent aussi être fabriquées sur place dans le pays par un bon

soudeur, en utilisant des fers ronds de différents diamètres. Un exemple de cage ainsi fabriquée est illustré sur les

figures 30a à 30d.

Figure 30a

fabriquée au Bénin avec des fers

rond. Cage indépendante

fermée.

Le couvercle dispose d'une

poignée, ce qui facilite

l'ouverture.

: Exemple de cage

Figure 30b

ci-contre, ouverte. Remarquer

que les "barreaux" sont plus

espacés pour les parois et le

couvercle (2 à 3 cm) que pour

le fond (1,3 cm)

: La même cage que

Figure 30c

fabrication locale de fond de

cage : les tiges sont inutilement

grosses, pas assez espacées (il

n'y a que 5 à 8 mm de vides

entre 2 tiges) et il reste des

bavures de soudure (agressif

pour les pattes des lapins)

: Une essai de

Figure 30d

cage de fabrication locale

utlisée comme cage

d'engraissement. Le fourrage

vert distribué en plus de la

provende est bloqué en hauteur

par le couvercle. L'abreuvement

est assuré dans des pots de

plastique (vite rongés)

: Un exemple de

Les cages peuvent être posées sur un cadre métallique ou en bois appelé support de cage. Celui-ci

doit avoir une hauteur de 0,50 à 1,00 m au dessus du sol. Il est conseillé à l'éleveur de creuser des trous ou

fosses sous les cages pour recueillir les déjections

Figure 29e

: Schéma de construction d'une cage en bois avec litière

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 21

2.5.2.3. Dimension des cages

Bien adapter les dimensions des cages à la taille, au type,

et au nombre de lapins qui doivent y vivre

Cage de reproduction ( = cage mère ou cage de maternité ou cage de femelle)

La cage de reproduction est la cage dans laquelle une femelle met bas et élève ses lapereaux jusqu'au

moment du sevrage. Elle doit être équipée d'une boite à nid (BN) ou au minimum d'une zone aménagée où la

lapine pourra construire le nid où elle mettra bas. Non seulement la lapine y mettra bas, mais elle viendra y

allaiter ses lapereaux pendant au moins les 3 premières semaines (ensuite il n'y a plus de lieu privilégié pour

l'allaitement). La boîte à nid doit être amovible pour qu'il soit facile de la nettoyer à l'extérieur du local

d'élevage. Elle peut être soit extérieure soit intérieure à la cage. Les dimensions globales de la cage varieront

en fonction de ce critère.

Dans le cas où la boite à nid est installée dans la cage, celle-ci sera plus vaste. Les dimensions

préconisées sont : longueur : 70-80 cm, largeur : 50-55 cm (soit environ 0,40-0,45 m²), hauteur : 40-50 cm.

Si le support de cage et l'aménagement général des cages dans le local permettent de placer la boîte à nid à

l'extérieur (conseillé), les dimensions de la cage seront : longueur : 70-75 cm, largeur: 40-45 cm (soit environ

0,35 m²), hauteur : 30-35 cm au minimum. Les dimensions et les aménagement conseillés pour une cage de

maternité sont résumés sur la figure 31a . Les figures 31b , 31c et 31d sont des illustrations de cas concrets

(voir aussi la figure 27b avec sa BN en bois dans une cage en bambou)

Figure 31a

(en façade)

: Schéma d'une cage de maternité avec la boîte à nid extérieure

Figure 31b

métallique avec une boite à nid

intérieure construite en bois dur

: Cage de maternité

Figure 31c

métallique avec mangeoire et boite à

nid extérieures

: Cage de maternité

Figure 31d

métallique avec une boite à nid placée

en façade.

: Cage de maternité

Cage de mâle

C'est la cage où vit un mâle. C'est aussi la cage dans laquelle seront effectuées les saillies. La cage du

mâle peut avoir des dimensions un peu plus réduites que celle des mères, enfait celle d'une cage de femelle

utikisée avec une boit à nid extérieure. Mais dans beaucoup de cas, les éleveurs choisissent des cages de

mêmes dimensions que celles des femelles, ce qui facilite l'évolution ultérieure de l'installation.

ATTENTION !

cages trop profondes rendent la saisie des lapins et l'entretien des cages plus difficiles. Il est toujours plus

Les trop petites ouvertures (en particulier la trappe ou portes d'accès), ainsi que les

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 22

commode de pratiquer les opérations d'élevage par des ouvertures prévues sur le dessus que sur la façade de

la cage. Ceci est particulièrement important pour les cages de mâles car on doit pouvoir y placer les femelles

à saillir et les récupérer sans difficulté. Une lapine soulevée par la peau du dos ne peut se défendre. Si on doit

la tirer en avant pour la retirer de la cage, elle a tendance à s'accrocher au grillage et alors il y a un fort stress

de la lapine, ... et de l'éleveur.

Figure 32a

typique de la FAUSSE "bonne idée". Lors d'une tentative

d'accouplement, une femelle non réceptive ne peut effectivement

plus se réfugier dans un coin. Mais elle court en rond le long de la

paroi, le mâle derrière elle, et tous deux s'épuisent. Le résultat final

des saillies est moins bon qu'avec une cage rectangulaire.

: Construire une cage circulaire pour les mâles est

Figures 32b et 32c

mâles évitera qu'ils ne s'urinent l'un sur l'autre, histoire de

"marquer" leur territoire, au mépris de l'hygiène. Cette paroi

peut être faite en tôle, en bois, ou avec une feuille de plastique

bloquée entre deux panneaux de grillage.

: Une paroi pleine entre deux cages de

Cage d'engraissement

Les cages d'engraissement sont destinées à l'élevage des lapereaux sevrés. Les lapereaux y sont

élevés en groupe de leur sevrage jusqu'à l'âge de vente ou d'abattage (voir figure 33a). Une densité ne

dépassant pas 14 à 16 lapins par m² de plancher devra être respectée. Par exemple dans une cage de 80 cm x

40 cm de plancher (0,32 m²), on pourra engraisser 5 lapins. Un autre mode d'estimation de la densité

optimum consiste à prévoir un nombre de lapins tel qu'à la fin de l'engraissement, le poids des lapins vivant

dans cette cage ne dépasse pas 35 à 38 kg par m² , équivalent à 16 lapins de 2,2-2,4 kg pour 1 m². Si les

lapins sont vendus au poids moyen de 2,0 kg, il sera possible de mettre un peu plus de lapins dans la cage

sans risquer la surdensité. Par exemple dans une cage où il est possible d'engraisser 5 lapins jusqu'à 2,3-2,4

kg (0,32 m²), il est possible d'en engraisser 6 si le poids final ne dépasse pas 2,0 kg.

Des densités supérieures à celles mentionnées ci-dessus ont pour conséquences un ralentissement de

la croissance, des lapins irréguliers en poids et favorisent les batailles et les blessures, voire la mortalité.

Dans beaucoup d'élevages, les cages d'engraissement sont du même type que celles utilisées pour les

femelles, seul le nombre de lapins est adapté. Les essais conduits avec des cages plus grandes ont montré que

des cages de 0,8 ou 1 m² pouvant accueillir 12 à 16 lapins est un maximum avec ces densités. Au delà, les

performances baissent et la mortalité augmente en raison des perturbations engendrées par les grands

mouvements d'animaux dans ces (trop) grandes cages. La hauteur des cages d'engraissement n'a pas une très

grande importance pour les performances. Il est cependant conseillé d'avoir des cages ayant de 30 à 40 cm de

hauteur.

Figure 33a

celle d'une cage de maternité. Un seul point d'abreuvement est suffisant pour une cage quelque soit le nombre de lapins

: Schéma d'une cage d'engraissement. La mangeoire (ou trémie) est souvent d'une plus grande capacité que

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 23

Figure 33b

occupent presque la totalité de la surface

de 0,375 m² de la cage qui leur est

allouée (plancher de 85 x 44 cm)

: Six lapins de 2,4 kg

Figure 33c

métallique du même modèle que celui servant comme

cage femelle. Un large couvercle facilité la prise en

main des lapins lors des manipulations

: Engraissement des lapins dans une cage.

Figure 33d

lapins à raison de sept sujets par

cage

: Engraissement des

Cage d'attente, de futurs reproducteurs ou de gestation

A partir de l'âge de 2½ mois à 3 mois les futurs reproducteurs, en particulier les mâles doivent être

logés dans des cages individuelles en attendant qu'on les place définitivement dans une cage de reproduction

(de mâle ou de femelle selon le sexe). Cela évite les bagarres et les blessures. Chez les jeunes femelles cela

évite aussi de voir certaines d'entre elle devenir pseudo-gestantes si on les garde en groupe. La conséquence

de cette pseudo-gestation qui dure 18 à 20 jours est de retarder d'autant le moment où il est possible de les

faire féconder. Ces cages peuvent avoir une surface représentant environ la moitié de celle d'une cage de

maternité. Souvent les éleveurs utilisent une cage de maternité qu'ils divisent en 2 par une cloison grillagée

par exemple. La seule précaution est de prévoir 2 points d'abreuvement et 2 mangeoires.

Ces mêmes cages peuvent servir aussi à loger temporairement les lapines vides ou déjà saillies, mais

encore loin du moment de mettre bas. Elles peuvent aussi servir à isoler provisoirement un lapin en

engraissement particulièrement agressif, sans avoir à utiliser toute une cage d'engraissement pour un seul

animal.

2.5.3. L'élevage au sol

Quand on n'a pas suffisamment de moyens pour acquérir ou construire des cages, il est possible

d'élever provisoirement des lapins au sol, dans la basse-cour d'une maison. Un enclos est alors à prévoir. Le

sol doit être assez dur pour empêcher les lapins de creuser des terriers (figure 34a). Un sol cimenté ou

fortement empierré peut faire l'affaire.

L'engraissement au sol des lapins peut se faire dans un local désaffecté ou aménagé à cet effet. Dans

ce cas, le sol et les parois du local devront être badigeonnés périodiquement avec de la chaux vive, pour

assurer la désinfection. Toutefois, l'éleveur devra veiller à l'hygiène, en disposant une couche de litière de

bonne épaisseur sur le sol avant d'installer les animaux. Cette litière devra être renouvelée périodiquement (1

à 4 fois par mois suivant l'effectif) afin de maintenir l'espace toujours propre et sec. Dans ce cas, il est

conseillé de ne jamais dépasser 8 à 9 lapins par m² de sol.

Figure 34a

d'un élevage dans une arrière cour de

maison.

: Installation schématique

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 24

Figure 34b

dans une basse cour. Les lapins

peuvent aussi accéder à l'intérieur d'un

petit bâtiment

: Exemple d'élevage au sol

Figure 34c

clos. Les murs sont passés à la chaux

(ici il faudrait en remettre). Le sol

cimenté doit être nettoyé tous les jours

pour rester propre

: Élevage dans un local

Figure 34d

d'élevage au sol n'est pas assez dur, les

lapins peuvent creuser des terriers et

éventuellement s'échapper.

: Si le sol du local

2.5.4. Le matériel d'élevage

Il comprend essentiellement les mangeoires, les abreuvoirs, les boîtes à nid, le râtelier à fourrage.

2.5.4.1 Les mangeoires

Une mangeoire est toujours nécessaire dans une cage pour assurer la distribution de l'aliment. Il est

possible de fabriquer des mangeoires avec des matériaux locaux ou avec de la tôle galvanisée importée. Les

figures 35 montrent différentes sortes de mangeoires utilisables :

Tous les matériaux sont bons pour fabriquer une mangeoire. Ce qui importe, c'est de respecter les critères

suivants :

1. Fixer solidement la mangeoire pour que les lapins ne la renversent pas.

2. Replier les bords de la mangeoire pour éviter le gaspillage d'aliments qui sont coûteux à l'achat. Cela évitera en

outre les blessures des lapins.

3. Donner à la mangeoire un minimum de profondeur, environ 7cm, pour faciliter la préhension de la nourriture.

4. Les mangeoires en bois ou en bambou risquant d'être rongées, elles seront renouvelées plus souvent.

Figure 35a

bambou

: Mangeoire en

Figure 35b

maçonnerie

: Mangeoire en

Figure 35c

avec une boite de conserve

: Mangeoire faite

Figure 35d

industrielle en tôle galvanisée

: Mangeoire

Figure 35e

avec une boite de conserve

: Mangeoire faites

Figure 35f

accrochées à la paroi

: Mangeoires en bambou

Figure 35g

avec arceaux de protection

: Mangeoire en bois

Figure 35h

Trop ouverte, les lapins y marchent

: Mangeoire en ciment.

Figure 35i

faite par l'éleveur

capacité elle peut nécessiter 2

remplissages par jour dans des

cages d'engraissement par exemple

: Mangeoire en ciment. De faible

Figure 35j

cours de fabrication. La cloison et les 2

barreaux limitent le gaspillage et la

souillure de l'aliment par les lapins.

: Mangeoire en ciment en

Figure 35k

industrielle en tôle en essai au

Cecuri

récoltent le gaspillage qui peut

représenter jusqu'à 30% de l'ingéré

avec certains aliments en farine

: Mangeoire. Sous les cages des toiles

Figure 35l

Le resserrement de l'ouverture

limite fortement le gaspillage

Élevage du lapin en milieu tropical –

: Mangeoire en poterie.Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 25

2.5.4.2 Les abreuvoirs

Tous les matériaux locaux utilisés pour fabriquer les mangeoires et susceptibles de garantir

l'étanchéité, peuvent servir aussi à la fabrication des abreuvoirs. Il est impératif de les fixer solidement pour

que les lapins ne les renversent pas. Plusieurs possibilités s'offrent à l'éleveur pour la fabrication des

abreuvoirs, quelques-unes sont illustrées sur les figures 36, de même que certains dispositifs fabriqués

industriellement.

Figure 36a

avec une poterie en terre cuite

: Abreuvement

Figure 36b

sabot utilisant une

bouteille retournée et un

récipient plat

: Abreuvoir

Figure 36c

d'alimentation automatique

avec réserve d'eau

: Système

Figure 36d

disposition des lapins doit

toujours être propre

: L'eau à la

Figure 36e

au sol, l'eau est facilement

souillée. Il faut la renouveler

souvent (1-2 fois /jour)

: En alimentation

Figure 36f

d'abreuvoir sabot proposé

dans le commerce

: Exemple

(Marque la Lapinière)

Figure 36g

automatique. Les tétines

placées verticalement perdent

moins d'eau

: Abreuvement

Figure 36h

utilisés pour l'abreuvement

doivent ne pas être

renversables par les lapins

: Les récipients

Figure 36i:

poterie peut servir comme

mangeoire ou comme

abreuvoir. Une forme rétrécie

en haut est souhaitable

Le même type de

Figure 36j

d'abreuvoir commercial

semi automatique

garantissant la qualité de

l'eau.

: Exemple

Figure 36k:

d'abreuvement automatique

peuvent être placées sur des

rallonges de longueur

variable en fonction de la

hauteur de la cage

Lubing)

Les tétines(Marque

Figure 36l:

d'abreuvement automatique

alimentée avec une

canalisation simple et des T

pour les raccordements.

Exemple de tétine

2.5.4.3. Les Boites à Nid

Les lapines sauvages creusent un terrier (la rabouillère) dans lequel elles font leur nid, avec les

matériaux secs disponibles (paille, feuilles, …) et les poils qu'elles s'enlèvent du ventre pour dégager les

tétines. Les lapereaux naissent nus et aveugles dans la rabouillère qui les protège du froid ou des fortes

chaleurs, du vent et des prédateurs. Le lapin domestique a toujours gardé ce comportement ancestral. Dans

les conditions d'élevage en cage, la rabouillère sera remplacée par la boîte à nid (BN).

Les dimensions classiques d'une boîte à nid sont : longueur : 40 à 50cm, largeur : 25cm, hauteur :

25cm, ouverture : 15 cm de diamètre (ronde ou carrée). La forme est schématisée sur la figure 37a.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 2 – Créer un élevage de Lapins Page 26

Lorsque les boîtes à nid sont placées à l'extérieur de la

cage, faire en sorte :

et non au centre. Cela permet à la lapine de

faire le nid "au fond" et de rentrer en en

tournant dans la BN sans risquer d'écraser ses

lapereaux.

que le l'ouverture soit placée d'un côté de la BN

niveau du fond de la cage: cela limite les sorties

prématurées de jeunes lapereaux

que le fond du nid soit positionné 10 cm sous le

plancher : cela facilite le retour des lapereaux

qui sont sortis.

Ces dispositions permettent aux lapereaux de regagner

seuls le nid, s'ils en sont sortis accidentellement, le plus

souvent accrochés aux mamelles de la lapine.

que la partie basse l'ouverture soit au niveau du

Figure 37b

d'une porterie (canari)

comme boite à nid

: Utilisation

Figure 37c

boite à nid en bois

: Exemple de

Figure 37d

poterie utilisée comme boite

à nid

: Exemple de

Figure 37e

à nid à placer dans la cage, avec

un fond en bambou

: Exemple de boites

Le fond de la boite à nid doit être "drainant" pour éviter l'humidité générée par l'urine des lapereaux. On

peut utilise un fond perforé ou un fond en bambou (figue 37e) ou en planches ajourées. Sur le fond, une litière

épaisse de paille ou de copeaux de bois doit toujours être ajoutée.

Dans certains cas, un système de fermeture de la boîte sera à prévoir. Dans des installations sommaires, la

boîte à nid peut être fabriquée en matériaux divers comme le montre la figure 37b. Si la boite à nid est trop petite,

la lapine ne peut allaiter correctement ses petits. Mais à l'inverse, il n'y a aucun avantage à avoir une boite à nid

trop grande.

2.5.4.4 Les râteliers à fourrage.

Le râtelier sert à mettre à la disposition du lapin, du fourrage vert ou sec de manière hygiénique tout en

évitant le gaspillage. Il peut être fabriqué avec du bois, du grillage ordinaire à lapin ou des tiges métalliques, et

accroché à une paroi (figure 38). Il est vivement déconseillé de déposer le fourrage sur le plancher des cages

comme le font beaucoup trop d'éleveurs. Dans ce cas, les lapins le souillent de leurs déjections. Ceci limite la

consommation des fourrages et surtout augmente les risques d'infection en particulier d'auto-infestation

parasitaire. La meilleure façon de donner des fourrages aux lapins est de les mettre dans un râtelier. A défaut, les

bottes de fourrage peuvent être attachées en haut de la cage ou simplement posées sur le toit grillagé des cages.

Figure 38

râtelier à fourrage le long d'une

paroi

: Positionnement d'un

Figure 39

fourrages en grillage, ici

rempli de paille, pour des

lapins en engraissement.

: Râtelier à

Figure 40

parois en forme de V entre 2

cages forme un râtelier facile à

remplir

niveau du plancher, ce serait mieux

: Un aménagement des. Si le V ne descendait par au

Figure 41:

positionner le fourrage sur le

dessus grillagé de la cage. Les

lapins le tirent très facilement.

A défaut de râtelier,

Figure 37a

nid

: Dimensions à respecter pour une boite à

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 27

Chapitre 3

CONDUIRE son ÉLEVAGE

Alimentation et Reproduction

Plan du Chapitre 3

3.1 Comment nourrir vos lapins ?

3.1.1 Les besoins alimentaires des lapins.

3.1.1.1 Besoins en eau

3.1.1.2 Besoins en énergie

3.1.1.3 Besoins en lipides

3.1.1.4 Besoins en cellulose (fibres)

3.1.1.5 Besoins en protéines

3.1.1.6 Besoins en minéraux et en vitamines

3.1.1.7 Tableau récapitulatif des besoins

3.1.2 Le choix des aliments

3.1.2.1 Pour un petit élevage

: utilisation des fourrages

présentation de 80 fourrages utilisables sous les tropiques

3.1.2.2 Pour un élevage à caractère commercial : des

aliments composés.

3.1.3 Les déjections en production du lapin de chair

3.1.3.1 Les méthodes de stockage des déjection

3.1.3.2 Quantité et qualité des déjections.

3.2 Comment assurer la réussite de la reproduction et

organiser la production des lapereaux dans un élevage ?

3.2.1 La saillie

3.2.1.1 La pratique de la saillie

3.2.1.2 L'âge à la première saillie

3.2.1.3 L'intervalle mise bas => saillie

3.2.2 La palpation

: le diagnostic de gestation

3.2.3 La préparation de la boîte à nid

3.2.4 La mise bas

3.2.5 L'adoption des lapereaux

3.2.6 La surveillance des lapereaux sous la mère et

l'allaitement contrôlé

3.2.7 Le sevrage

3.3 L'engraissement

3.4 Le renouvellement des reproducteurs

3.4.1 Les reproducteurs à renouveler

3.4.2 Choisir ses reproducteurs

3.4.3 Renouvellement avec des lapereaux d'un jour

3.4.4 Tri et élimination

en auto-renouvellement

3.1 Comment nourrir vos lapins ?

Dans la nature, un animal se nourrit en fonction des besoins de son organisme et de ses moeurs, de la

disponibilité de la nourriture, de l'importance des populations cohabitant sur le même milieu. Les lapins

élevés en colonie ou en cage, dépendent entièrement de l'éleveur pour leur nutrition. Celui-ci doit apporter

chaque jour l'eau et la nourriture à ses animaux. Les lapins doivent toujours avoir de l'eau et de la nourriture

à leur disposition. Les mangeoires et les abreuvoirs ne doivent jamais être vides. Les lapins bien nourris sont

robustes et ont un beau pelage. Ils grandissent vite, font beaucoup de lapereaux et tombent rarement malades.

L'étude du lapin domestique a permis de cerner le problème des besoins alimentaires du lapin, en particulier

en matières minérales, vitamines, cellulose (ou aliment de lest), lipides, protéines, glucides libérant de

l'énergie, etc... La ration alimentaire correspond à la quantité de tous les aliments consommés sur une journée

par l'animal. Équilibrée, elle doit satisfaire ses besoins.

3.1.1 Les besoins alimentaires des lapins.

3.1.1.1 Besoins en eau

Contrairement à ce que bon nombre d'éleveurs pensent, le lapin boit de l'eau. Il est vrai que cet herbivore

lorsqu'il est alimenté exclusivement avec de l'herbe fraîche et riche en eau, boit peu. Mais nourris avec des

aliments secs (foin, granulé ou farine), les jeunes en croissance boivent 1,5 à 2 plus que la quantité d'aliment

sec qu'ils mangent tandis que la lapine allaitante boit 2 à 2,5 fois plus d'eau qu'elle ne mange d'aliment.

Comme celle des humains, cette eau doit être potable pour ne pas entraîner de maladies. Si l'eau est sale,

même s'il a soif, le lapin ne boit pas.

Cet élément vital et ses qualités conditionnent la santé des lapins tant en maternité qu'en engraissement,

permettant une bonne lactation et une bonne croissance de la naissance à l'abattage. L'eau est un facteur de

réussite, mais peut aussi être source de problèmes selon l'attention qu'on y porte.

Prévoir en moyenne par jour :

0,2 à 0,3 litres d'eau par lapin en croissance

0,6 à 0,7 litres d'eau pour une lapine allaitante

un litre et plus par jour pour une lapine et sa portée au cours de la semaine précédant le sevrage

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 28

Attention au gaspillage, aux abreuvoirs peu stables qui se renversent trop facilement. Comme pour l'aliment,

le lapin boit un grand nombre de fois au cours de la journée et de la nuit (25 à 30 fois en moyenne par 24 h).

Bien veiller à ce que les bacs et les abreuvoirs soient remplis en permanence, en particulier le soir avec une

quantité suffisante pour la nuit.

Si l'eau est polluée par des microorganismes, on peut la désinfecter simplement en y ajoutant de

l'hypochlorite de soude (eau de Javel). Le dosage préconisé est de 2 ml d'eau de javel dosant 12°

chlorométriques pour 10 litres d'eau (ou 200 ml pour 1 m3 d'eau ce qui est la même chose). On peut aussi

utiliser d'autres produits pour désinfecter l'eau, tels que les solutions iodées ou le permanganate de

potassium. La propreté des abreuvoirs, la purge régulière e le nettoyage des bacs, des tuyaux des rampes

d'abreuvement doivent être une préoccupation permanente du cuniculteur. Par ailleurs si l'eau est polluée par

des minéraux ou des matières organiques, c'est en amont, à la source d'approvisionnement en eau qu'il faut

intervenir pour obtenir une eau potable (mêmes normes que pour l'alimentation humaine)

Enfin, l'eau ne doit pas chauffer au soleil : les lapins ne boivent pas de l'eau chaude. Parfois les lapins et les

abreuvoirs sont bien à l'abris du soleil direct, mais les réservoirs et/ou les canalisations d'alimentation en tube

noir (un tuyau opaque est bien pour éviter la pullulation d'algues dans les tuyaux) sont exposés au soleil

direct et ce qui arrive aux lapins c'est de l'eau chaude. Il faut absolument éviter cette situation.

3.1.1.2 Besoins en énergie

Le besoin quotidien en énergie du lapin varie en fonction du type de production mais aussi avec la

température ambiante. Ce besoin en énergie du lapin en croissance ou en reproduction (gestation , lactation)

peut être couvert par des aliments distribués à volonté contenant de 2200 à 2700 kcal d'énergie digestible par

kg. Le lapin régule assez bien la quantité d'aliment à consommer tant que la température ne dépasse par 25-

26°C. Lorsqu'il fait plus chaud (30°C par exemple), son appétit diminue et sa croissance ou sa production

laitière ralentissent.

Dans l'aliment, l'énergie est fournie par les glucides (sucres et féculents), les lipides (ou graisses), la fraction

digestible des fibres et secondairement par l'apport de protéines.

3.1.1.3 Besoins en lipides

Le besoin en lipides (ou graisses) est couvert avec une ration contenant 2,5 à 3% de lipides. C'est la teneur

spontanée de la majorité des aliments naturels entrant dans la ration. Il n'est donc pas nécessaire d'ajouter des

corps gras aux aliments du lapin pour couvrir ses besoins énergétiques car les matières premières utilisées en

contiennent suffisamment. Certaines sont même particulièrement riches comme les sons de riz (3 à 16% de

lipides suivant qu'ils ont été déshuilé ou non) ou certains tourteaux obtenus par pression simple (ex. 8 à 9%

de lipides dans des tourteaux expeller de coprah ou de palmiste)

3.1.1.4 Besoins en cellulose (fibres)

La cellulose est un composant végétal qui, combiné avec la lignine, des hémicelluloses et des pectines

constitue les parois des cellules végétales, l'élément majeur de rigidité de la plante.

Le lapin est un pseudo-ruminant sinon un faux-ruminant. Son tube digestif a

fonctionner et celui-ci est fourni par les parois des végétaux qu'il mange. De plus, grâce aux microorganismes

de son caecum le lapin est capable de digérer en partie ces éléments fibreux. Ses besoins sont

donc plus importants que d'autres espèces d'élevage comme le porc ou le poulet.

Pour les lapins en engraissement, le taux de cellulose brute d'un aliment complet (dosage par la méthode de

Weende) devra être de l'ordre de 14 à 16% c'est-à-dire un taux nettement plus élevés que celui des aliments

pour volailles. Les lapines reproductrices pourront se satisfaire d'un aliment ne contenant que 12 à 13% de

cellulose brute. En plus de la cellulose en partie digestible (25 - 30%) le lapin doit trouver dans sa ration

moins 4 à 5% de lignine

réduit fortement le risque de diarrhée.

besoin de lest pour bienau, élément indigestible mais qui assure un fonctionnement régulier au tube digestif et

3.1.1.5 Besoins en protéines

Les protéines (ou matières organiques azotées) sont les molécules les plus originales de la constitution des

êtres vivants (animaux et végétaux). Les lapins en ont besoin pour la constitution de leur propre corps, elles

sont donc nécessaires pour la croissance et pour la production (viande, lait, embryons, lapereaux). De récents

travaux de recherche, conduits en Europe, ont montré qu'il existe une relation certaine entre l'efficacité

alimentaire et la qualité des protéines. Ainsi parmi les 21 acides aminés qui entrent dans la constitution des

protéines, il y en a 10 qui sont des acides aminés essentiels (non fabriqués par l'organisme du lapin). Lorsque

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 29

les protéines alimentaires apportent ces acides aminés indispensables, la ration peut ne contenir que 15 à

16% de protéines brutes pour les lapins à l'engraissement. Chez la lapine reproductrice, le taux optimal de

protéines brutes est d'environ 17 à 18%. Lorsque la température moyenne est supérieure à 25 - 27°C, il est

souhaitable d'accroître de 1 point environ la teneur en protéines des aliments (16 - 17% pour l'engraissement,

18 à 19 % pour les lapines allaitantes).

3.1.1.6 Besoins en minéraux et en vitamines

Les minéraux (calcium, phosphore, sodium, magnésium, etc...) sont indispensables au fonctionnement et à la

constitution de l'organisme du lapin. Ils entrent en particulier dans la constitution des os et du lait mais

permettent aussi le fonctionnement en favorisant les équilibres intra et extra-cellulaires. En phase

d'allaitement, la femelle est particulièrement sensible à un bon apport minéral (ex. calcium 1,1 à 1,3%,

phosphore 0,6 à 0,7% de la ration). Les besoins en sels minéraux sont couverts en général par l'aliment

commercial. Toutefois, les apports peuvent être améliorés par les compléments minéraux commerciaux.

Les vitamines se trouvent dans les divers aliments qui sont distribués aux lapins. Les sources sont les

fourrages verts, les céréales, les tourteaux, les sous-produits agroalimentaires, les restes de cuisine et les

aliments composés. La provende apporte généralement les composés correspondant aux besoins des lapins.

Les vitamines liposolubles (A, D, E et K) doivent être apportées par l'alimentation. Par contre si les lapins

sont en bonne santé (pas de diarrhée) les vitamines hydrosolubles (C et toutes celles du groupe B) sont

fournies par le flore digestive et en particulier par l(ingestion des caecotrophes. Un apport de vitamine C peut

aider les lapins à mieux supporter la chaleur, mais cette vitamine n'est pas très stable un fois mise dans les

aliments ou l'eau de boisson.

3.1.1.7 Tableau récapitulatif des besoins

Le tableau 1 (page 30) résume les apports nutritionnels souhaitables pour les aliments destinés aux lapins de

différentes catégories de lapins, élevés en élevage intensif (Europe). En Afrique, on prendra en considération

surtout les recommandations pour un aliment mixte.

3.1.2 Le choix des aliments

Le choix des aliments à distribuer aux lapins dépend du type d'élevage.

3.1.2.1 Pour un petit élevage : utilisation des fourrages

Le cuniculteur possédant quelques lapins pour sa consommation peut leur donner des fourrages, des déchets

domestiques, des résidus des récoltes des champs et du jardinage. La ration ne sera pas parfaitement

équilibrée, mais son prix de revient restera très faible. Les fourrages sont les herbes et les feuilles pouvant

servir de nourriture aux animaux. Le lapin est un herbivore ; parmi les fourrages les plus courants en Afrique

de l'ouest, il aime manger :

- herbe à lapin (

- feuille de palmier (

- herbe de Guinée (

- haricot sauvage (

- feuille de patate aquatique (

- feuille de patate douce (

-

Tridax procumbens)Elaeis guineensis)Panicum maximum)Centrosema pubescens)Ipomoea aquatica)Ipomoea batatas)Sida acuta

-

Aspilia africana

-

- tiges et feuilles de Stylo (

-

Ficus umbellata.Stylosanthes scabra secca)Boerhavia erecta

-

Gliricidia sepium

-

Paspalum vagitatum

- kudzu tropical (

- herbe à éléphant (

-

Pueraria phaseoloides)Penisetum purpureum)Vernonia pauciflora

La composition chimique sommaire de ces différents fourrages ainsi que de différentes autres plantes aussi

utilisables pour l'affouragement des lapins en milieu tropical, est fournie

au tableau 1a. (n = 80 fourrages)

En supplément à ce tableau de composition (pages 31 à 33), a été élaborée une fiche de présentation rapide

de chaque fourrage, présentation incluant 4 à 5 photos. Cette série de 80 fiches fait partie d'un autre

document *.pdf. Ces plantes sont regroupées dans le

et/ou par type de plante (arbres et arbuste, ou plantes herbacées). Compte tenu des multiples sources de

variation affectant la composition du fourrage fourni par chaque plante (stade de maturité, fraction de la

plante utilisée, conditions de production climatiques ou de fumure, etc...) toutes les valeurs sont données en

tableau 1a, par famille (graminées, légumineuses, ...)

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 30

"fourchette" et non pas en valeurs moyennes qui donneraient une illusion de précision sans relation avec les

conditions réelles d'utilisation sur le terrain.

Tableau 1:

Recommandations pour la composition des aliments complets pour lapins

D'après Lebas et al., 1996 et Lebas, 2004

Composants d’un aliment

à 89% de matière sèche

Jeune en

croissance

(4-12 semaines)

Lapine

allaitante

Aliment «mixte»

engraisssement,

maternité, etc...

Protéines brutes %

16 18 16

Protéines digestibles %

12 13,5 12,4

Acides aminés principaux

Acides aminés soufrés (méthio.+cystine)

0,55 0,62 0,6

Lysine

0,75 0,85 0,8

Arginine

0,8 0,8 0,9

Thréonine

0,55 0,7 0,6

Tryptophane

0,13 0,15 0,14

Énergie digestible kcal/kg

2400 2700 2400

Rapport prot. digest. /énergie digest. g/ 1000 kcal

45 53 48

Lipides %

2,5 4 3

Fibres

Cellulose brute (méthode de Weende) %

15 12 14

Ligno-cellulose (ADF) % minimum

19 14 16

Lignine (ADL)% minimum

5 3 5

Cellulose "vraie" (ADF – ADL) % mini

13 9 11

Ratio lignine / cellulose vraie

0,4 0,35 0,4

Hémicellulose (NDF – ADF) % mini

12 9 10

Amidon % maxi

14 libre 16

Minéraux

Calcium

0,7 1,2 1,1

Phosphore

0,4 0,6 0,5

Potassium

0,7 1 1

Sodium

0,22 0,25 0,22

Chlore

0,28 0,35 0,3

Magnésium

0,3 0,4 0,3

Vitamines

Vit. A en UI/kg (maximum 15 000 UI)

6 000 10 000 10 000

Vit. D en UI/kg (maximum 1500 UI)

1 000 1 000 1 000

Vit. E en ppm minimum

30 50 50

Vit. K en ppm

1 2 2

Vit. C en ppm (+250 ppm en cas de chaleur)

0 0 0

Vit. B1 en ppm

2 2 2

Vit. B2 en ppm

6 6 6

Vit. B6 en ppm

2 2 2

Vit. B12 en ppm

0,01 0,01 0,01

Acide folique en ppm

5 5 5

Acide pantothénique en ppm

20 20 20

Niacine en ppm

50 40 40

Biotine en ppm

0,1 0,2 0,2

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 31

Tableau 1a

: Composition chimique de 80 plantes fourragères

Plantes utilisées comme fourrage

pour l'alimentation des lapins

Matière

Sèche

(% frais)

Proteines

brutes

% MS

Cellulose

brute

% MS

Cendres

% MS

Lipides

%MS

Arbres et arbuste de famille des Légumineuses

-

(= Fabacées) dont le feuillage peut être utilisé comme fourrageAcacia albida Balanzan 18-35% 17-20% 12-20% 7-10% 1-2%

-

Albizia falcata (=A. moluccana, ...) 25-35% 16-18% 25-30% 5-7% 1-3%

-

Chapeau de Napoléon

Bauhina variegata Arbre orchidée,36-50% 13-19% 11-26% 6-10% 2-6%

-

Cajanus cajan Pois d'Angole 25-30% 21-24% 30-35% 6-9% 5-6%

-

Calliandra calothyrsus 25-35% 20-22% 35-45% 5-7% 3-5%

-

Cassia tora Séné sauvage 35-42% 12-14% 18-21% 9-10% 4-5%

-

lithosperma

Erythrina variegata Arbre corail (= E., ...) 30-35% 16-26% 17-23% 6-8% 5-6%

-

Gliricidia sepium (= G. maculata) 25-28% 18-28% 15-30% 7-8% 2-3%

-

Indigofera arrecta 26-32% 20-25% 17-25% 7-10% 2-4%

-

Indigofera tinctoria - 18-25% 18-26% 7-10% -

-

Leucaena leucocephala 28-32% 21-26% 15-25% 6-9% 3-6%

-

Robinia grandiflora

Sesbania grandiflora (= S. formosa,) 16-21% 23-30% 15-23% 7-11% 3-6%

-

Sesbania sesban (= S. aegyptica) 25-32% 18-27% 15-20% 8-10% 1-3%

-

Stylosanthese scabra secca Stylo 22-24% 15-18% 25-30% 10-12% 2-3%

Arbres et arbustes d'autres familles

-

65-70% NDF 5-10% 4-6%

dont le feuillage peut être utilisé comme fourrageAzadirachta indica Margouzier 32-35% 13-17% 35-40%

-

Carica papaya Papayer 20-25% 21-33% 7-15% 11-15% 1-2%

-

Elaeis guineensis Palmier à huile 42-50% 13-14% 22-29% 5-7% 5-6%

-

Ficus elastica Caoutchouc 26-30% 8-9% 26-28% 8-9% 4-5%

-

Ficus umbellata 48-52% 10-13% 15-22% 12-13% 3-5%

-

Mangifera indica Manguier 20-30% 8-10% 23-30% 8-12% 2-5%

-

Manioc (feuilles)

Manihot esculenta (= M. utilissima)14-18% 22-30% 15-26% 7-9% 5-6%

-

Morus alba Mûrier blanc 20-40% 15-28% 10-15% 11-19% 5-7%

-

Morus nigra Mûrier noir 25-28% 20-22% 13-15% 10-11% 5-6%

-

Musa sp Bananier plantain (feuilles) 14-18% 8-12% 25-32% 13-16% 4-8%

-

Sida acuta 33-38% 14-19% 13-15% 8-12% 3-4%

Graminées

-

(= Poacées) utilisables comme fourrageAndropogon gayanus Herbe de Gambie 20-28% 6-13% 20-30% 8-10% 1-3%

-

brizantha, Panicum brizanthum

Brachiaria brizantha (= Urochloa) 28-32% 4-9% 29-33% 10-12% 1-2%

-

Brachiaria ruziziensis Herbe du Congo 20-22% 7-14% 27-35% 8-9% 2-3%

-

Brachiaria mutica Herbe de Para 20-32% 5-12% 30-35% 8-12% 2-4%

-

Chloris gayana Herbe de Rhodes 20-29% 7-10% 33-39% 7-13% 1-2%

-

Gros chiendent

Cynodon dactylon Herbe des Bermudes,30-40% 8-14% 27-33% 7-12% 1-2%

-

eriantha

Digitaria decumbens Pangola (= D.) 15-20% 7-13% 30-35% 7-11% 2-4%

-

Panicum maximum Herbe de Guinée, Grand mil 15-25% 5-12% 25-37% 9-12% 1-2%

-

Paspalum sp 20-30% 6-10% 26-30% 10-11% 1-2%

…/…

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 32

Tableau 1a

suite

-

Napier

Pennisetum purpureum Herbe à éléphants,20-25% 7-10% 30-35% 10-15% 1-3%

-

Tricholène rose

Rhynchelytrum repens Herbe de Natal,20-30% 7-12% 27-35% 6-10% 1-2%

-

splendida

Setaria sphacelata Sétaire géante (= S.) (8 sem.) 18-20% 14-16% 24-26% 10-13% 2-3%

-

splendida

Setaria sphacelata Sétaire géante (= S.) (20 sem.) 35-40% 6-11% 28-36% 8-15% 3-4%

-

Zea mays Maïs (tiges et feuilles) 15-20% 8-10% 28-31% 6-10% 1-4%

Légumineuses (= Fabacées) herbacées

utilisables comme fourrage

-

rhizomes

Arachis glabrata Arachide pérenne A. à15-20% 14-22% 22-28% 8-11% 2-3%

-

aérienne verte)

Arachis hypogaea Arachide (partie25-27% 17-18% 20-21% 8-9% 2-3%

-

récolte des graines)

Arachis hypogaea Arachide (fanes après85-92% 9-11% 20-22% 8-10% 2-3%

-

Arachis pintoi Arachide vivace - 16-22% 25-28% 8-10% 2-3%

-

Centrosema pubescens Haricot sauvage 15-20% 23-25% 30-32% 7-10% 3-4%

-

rotundofolia

Chamaecrista rotundifolia (= Cassia) - 14-17% 30-35% 6-7% 2-3%

-

bleu

Clitoria ternatea Liane de ternate, Pois- 17-20% 30-38% 8-9% 4-5%

-

Crotalaria juncea Chanvre du Bengale - 14-16% 28-35% 6-9% 2-6%

-

Crotalaria ochroleuca (= C. cannabina) 19-20% 19-30% 36-40% 6-9% 2-3%

-

distortum

Desmodium distortum (= Hedysarum) 16-18% 20-24% 24-28% - -

-

heterophyllum

Desmodium heterophyllum (= Hedysarum) 25-30% 9-18% 25-30% 11-13% 1-2%

-

pourpre, ....

Dolichos lablab Dolique lablab, Dolique15-20% 16-17% 28-35% 9-15% 3-5%

-

Macroptilium lathyroides 20-26% 14-25% 30-37% 6-8% 2-4%

-

vivace

Neotonia wightii (=Glycine wightii) Soja- 15-18% 32-37% 4-6% -

-

Haricot à côtes

Psophocarpus tetragonolobus Pois carré,16-20% 17-30% 20-38% 9-10% 2-3%

-

tropical

Pueraria phaseoloïdes Puero, Kudzu22-30% 18-21% 34-43% 6-9% 2-3%

-

Stylosanthes fruticosa (= S. mucronata) - 8-11% 34-38% 8-10% 1-2%

-

Stylosanthes guianensis Stylo 20-24% 16-19% 27-32% 8-10% 1-3%

-

Stylosanthes hamata Stylo - 12-20% 25-30% 8-10% 1-3%

-

(feuilles et tiges)

Vigna mungo Haricot mungo, Mongo15-18% 18-20% 25-30% 14-16% 2-3%

-

aérienne)

Vigna umbellata Haricot riz (vert partie28-30% 16-19% 28-32% 6-8% 1-3%

-

aérienne)

Vigna unguiculata Niébé (vert partie12-18% 20-30% 18-24% 10-14% 2-4%

-

récolte des grains)

Vigna unguiculata Niébé (fanes après88-92% 17-18% 24-26% 7-8% 1-2%

-

Vigna unguiculata Niébé (gousses vides) 90-93% 12-14% 32-35% 7-8% 1%

…/…

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 33

Tableau 1a

suite et fin

Composées (= Asteracées) herbacées

utilisables comme fourrage

-

Aspilia africana 34-36% 15-20% 12-15% 3-4% 2-3%

-

Bidens pilosa Amour sec, Piquants noirs 12-18% 24-28% 12-14% 12-16% 3-4%

-

odorata

Eupatorium odoratum (= Chromolaena) 20-30% 24-30% 9-12% 8-12% 1-4%

-

Melanthera scandens (= M. madagascari) 18-22% 20-23% 13-17% 11-14% 3-4%

-

de lièvre

25% NDF 14-23% 5-6%

Sonchus oleraceus Laiteron commun, laitue8-13% 18-27% 6-10%

-

Synedrella nodiflora 26-27% 21-22% 13-14% 11-13% 2-3%

-

Tridax procubens Herbe à lapins 10-12% 20-23% 18-20% 14-15% -

-

Vernonia galamensis (= V. pauciflora) - 12-14% 20-25% - -

Autres plantes herbacées

utilisables comme fourrage

-

Amaranthus spinosus Amaranthe épineuse 15-17% 22-23% 7-9% 9-15% 3-5%

-

Boehmeria nivea Ramie, Ortie de Chine 14-17% 11-17% 25-30% 15-17% 2-5%

-

Boerhavia erecta 12-15% 12-13% 20-24% 8-9% 3-4%

-

fourrager

Brassica oleracea Chou pommé ou Chou12-14% 17-18% 14-16% 14-16% 2-3%

-

cochons

Commelina benghalensis Herbe aux19-20% 18-19% 31-33% 14-16% -

-

fanes vertes)

Daucus carota Carotte (tiges + feuilles =15-17% 11-13% 15-17% 17-20% 2-3%

-

avec racines)

65-75% NDF 12-15% 1-3%

Eichhornia crassipes Jacinthe d'eau (plante6-14% 8-12% 18-25%

-

Ipomoea aquatica Liseron d'eau 11-13% 20-28% 10-14% 16-21% 1-2%

-

aérienne)

Ipomoea batatas Patate douce (partie20-23% 17-22% 12-18% 10-11% 2-3%

-

Ipomoea involucrata 15-21% 16-22% 13-17% 10-12% 2-3%

-

Liane à tonnelle

Merremia tubersosa (=Ipomoea tuberosa)- 23-25% 15-20% - -

-

racines)

Pistia stratiotes Laitue d'eau (plante avec6-7% 8-12% 55-65% NDF 20-22% 4-6%

-

Grand pourpier

Talinum triangulare Epinard sauvage,9-12% 20-21% 10-12% 19-22% 2-3%

Les lapins aiment aussi manger les rafles de maïs, les fanes d'arachide, de

haricot, etc… (voir liste des 80 fourrages ci-dessus). Certains de ces fourrages

et en particulier les plantes aquatiques, ne poussent qu'en fonction de

l'humidité ambiante. D'autres comme le Panicum peuvent être séchés en foin

pour permettre une distribution en différé. Dans ce cas, faire un préfanage

(séchage sur place après la coupe pendant 1 à 2 jours), puis sécher au soleil le

plus rapidement possible, par retournement successif ou usage de petits

séchoirs en bois (trépied de 2,5 à 3 m de haut) dans les périodes où le sol reste

trop humide (figure 42). La conservation doit se faire ensuite dans un local

abrité bien sec et à l'abri des animaux (rats, volailles, etc…).

ATTENTION

. Les foins et plus généralement les fourrages moisis ou fermentés peuvent être toxiques

Les feuilles de palmier par exemple sont toujours disponibles. Il est préférable donc de les réserver pour les

périodes où les autres fourrages sont rares. Ceci évitera de nuire en permanence à leur développement.

Cependant, leur valeur alimentaire est faible.

La composition chimique d'un fourrage varie en fonction de son stade végétatif. Un jeune fourrage est

toujours plus riche qu'un fourrage âgé et plus lignifié. Lors de la récolte des fourrages, l'éleveur doit donc

préférer les jeunes plantes aux plantes plus âgées.

Figure 42

séchoir à fourrage

: Exemple de

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 34

Le tableau 2 indique le calendrier de récolte de 16 fourrages classiquement utilisés en Afrique de l'ouest.

Certains fourrages sont disponibles toute l'année, mais la plupart ne sont disponibles que pendant la ou les

saisons pluvieuses

Tableau 2 :

1999.

Calendrier des récoltes de fourrages en Afrique de l'Ouest (sauf zone du Sahel) - Source : Djago,Blanc : absence de production - Jaune : présence. Vert : période la plus favorable

Fourrages Mois de l'année

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Herbe à lapin -

Tridax procumbens a a a a p f f f p p p p

Feuille de palmier -

Elaeis guineensis p p p p p p p p p p p p

Herbe de Guinée -

Panicum maximum a a p p p f f f f p p p

Haricot sauvage -

Centrosema pubescens f f f f f f f f f f f f

Sida acuta

a a a a a f f f f f f a

Feuilles patate aquatique

Ipomoea aquatica f f f f f f f f f f f f

Puero

Pueraria phaseoloïdes f f f f f f f f f f f f

Aspilia africana

a a a f f f f f f a a a

Stylosanthes scabra secca

a a a a p p p p p p p a

Ficus umbellata

f f f f f f f f f f f f

Gliricida sepium

f f f f f f f f f f f f

Boerhavia erecta

a a a p p f f f f p p p

Feuilles de patate douce

Ipomoea batatas a a a a f f f f f f f a

Paspalum vaginatum

f f f f f f f f f f f f

Vernonia pauciflora

a a a f f f f f f a a a

Herbe à éléphants

Pennisetum purpureum a a a p p f f f f p p a

Une poignée d'herbes ne suffit pas pour bien élever un lapin. En plus des fourrages distribués même en

quantité importante, l'éleveur devra distribuer une nourriture complémentaire plus concentrée ou

compléments alimentaires.

Ce sont

a) Les produits simples distribués seuls ou en

mélange

Parmi les produits simples distribués seuls ou

en mélange, figurent le son de maïs, les

drêches de dolo et de brasserie, les restes de

cuisine, les grains de maïs ou de sorgho, les

rejets de choux ou de carotte, le son de blé, le

son de riz, les tourteaux de palmiste, de soja ou

de coton, etc…

,

b) Les provendes ou aliments composés

Ils sont présentés en farine ou en granulé, mais

la forme granulée est la mieux consommée. De

plus elle est la meilleure car elle ne permet pas

aux lapins de trier. Elle peut être complète et

ne nécessite alors plus d'apport de fourrage

complémentaire.

Pour entretenir un petit élevage, on peut aussi

distribuer comme complément alimentaire aux

fourrages, les mélanges obtenus à partir de

différentes matières premières. Quelques exemples sont fournis au tableau 3 en se basant sur des poids et non

Tableau 3

et manières de les combiner.

. Groupes de matières premières usuelles

Groupe Matières premières Teneur en

protéines %

A

- Tourteau d'arachide

42 à 46

50

- Tourteau de soja

B

- Haricots bouillis secs

- Tourteau de palmiste

- Tourteau de coton

18

15 à 19

41

C

- Son de maïs, riz, sorgho ou mil

7

9

- Farine de maïs, riz, sorgho, mil

D

- Patate douce séchée

2

2

- Manioc séché

Combinaisons possibles

4 parties de

3 parties de

:C + 1 partie de A (soit 80% de C + 20% de A )C + 2 parties de B

2 parties de

D + 2 parties de B + 1 partie de A

Source

: Fielding, 1993

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 35

pas sur des volumes. Les volumes occupés par 1 kg de chaque matières première varient en effet

énormément d'une matière première à l'autre et pour une même matière première en fonction de sa

présentation..

Le tableau 4 montre, à titre d'exemple, un calcul de valeur en protéines brutes d'une combinaison issue du

tableau 3.

Tableau 4

: Exemple de calcul du pourcentage de protéines brutes d'un mélange

Combinaison Matières premières utilisées Calcul

Taux de protéines

brutes

du mélange final

4

1 de tourteau de soja

80 x 7 % = 5,6

20 x 42 % = 8,4 5,6 + 8,4 =

C + 1 A 4 de farine de maïs14%

3.1.2.2 Pour un élevage à caractère commercial . utilisation d'aliments composés

Lorsque son cheptel devient plus important (plus de 10 reproductrices), l'éleveur doit plutôt distribuer en

grande quantité un aliment composé équilibré (ou provende) et un peu d'herbe comme complément si

nécessaire.

Le lapin préfère un aliment granulé à un aliment farineux. L'intérêt du granulé est qu'il est fabriqué suivant

les besoins spécifiques de l'animal et que ce dernier ne pouvant trier, consomme exactement la ration prévue

pour lui. Cependant il vaut mieux distribuer une bonne provende en farine avec un peu de fourrage qu'un

granulé de mauvaise qualité. Pour limiter le gaspillage de l'aliment farineux, fréquent en particulier dans les

jours suivant le sevrage, il est conseillé de ne remplir les mangeoires qu'à la moitié ou au plus aux 2/3, ou d'y

installer un système antigaspillage. Cette recommandation conduit à distribuer l'aliment au moins une fois

par jour de manière à ce que au moins un jour sur deux les lapins finissent l'aliment farineux qui leur est

distribué.

Les besoins des animaux varient en fonction de l'âge et du stade de production (voir les recommandations du

tableau 1). On distribuera donc différentes sortes d'aliments pour les lapins à l'engraissement, ou pour les

lapines en reproduction si de tels aliments sont disponibles dans le commerce. Cependant, il n'existe souvent

qu'un aliment mixte répondant toutefois assez bien aux besoins de tous. Ces diférents aliments sont élaborés

à partir de formules calculées par des scientifiques et en utilisant des matières premières dont on analyse

périodiquement la composition.

Notez bien : un élevage commercial est encore rentable

si la dépense en aliments représente à peu près 60 à 65% des dépenses de production.

Rations (ou quantités consommées par jour) à prévoir en fonction de la période de production :

Lapin reproducteur mâle : 120 à 150 g par jour en fonction de son format, et de la température.

gestante + allaitante)

Lapine : 120 à 350 g par jour suivant le stade physiologique (vide, ou gestante, ou allaitante ou

Lapine + portée de 6-7 lapereaux de 4 semaines : 600 à 700 g

Lapereau en engraissement : 100 à 120 g par jour en moyenne

3.1.3 Les déjections en production du lapin de chair

Quand un lapin consomme 100 g de matière sèche (soit 110 g de granulé ou 300 à 400 g de fourrage vert), il

élimine dans les litières ou sous sa cage environ 35 g de matière sèche de crottes (à 45-50% de MS soit 75 à

80 g de crottes fraîches). En fonction de la température, il éliminer aussi 60 à 75 g d'urine. Les poids et les

volumes de déjection à éliminer dépendent ensuite des conditions de collecte et de stockage.

3.1.3.1 Les méthodes de stockage des déjections

Souvent dans les petits élevages, les déjections tombent sous les cages et sont balayées tous les jours ou tous

les deux jours par l'éleveur, pour être entreposées en tas à l'extérieur de l'élevage (hors du bâtiment ou de

l'enclos d'élevage)

Pour éviter trop de manipulations, les déjections peuvent être stockées provisoirement sous les cages dans les

fosses de différentes profondeurs.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 36

- mini fosses de 20 cm, posées sur le sol (entre des rangs de briques de ciment par exemple), nécessitant une

évacuation assez fréquente du fumier (tous les mois environ)

- fosses profondes ou semi-profondes de 0,50 à 1 m de profondeur, étayées de préférence avec des murets en

ciment pour éviter les éboulements. Dans ce cas, l'évacuation des déjections peut ne se faire qu'une fois par

an, au moment où elles sont utilisées dans les champs comme fumure avant la mise en place des cultures, ce

qui ne fait qu'une seule manipulation au total.

Les déjections mélangées avec les débris de litière et de fourrage vont au fil du temps se transformer par

compostage en fumier de bonne valeur fertilisante, apprécié par les jardiniers, les maraîchers et les

agriculteurs en général.

Important

ventilation bien conçue , avec des entrées d'air basses (voir chapitre logement) contribue à assécher les

déjections, évite les mauvaises odeurs (ammoniac, …) et favorise le compostage. En bâtiment fermé, vider

nécessairement les fosses profondes avant les périodes de fortes chaleurs, le phénomène de compostage des

fumiers produisant par lui-même de la chaleur.

: pour bien fonctionner, une fosse doit impérativement rester à l'abri des entrées d'eau. Une

3.1.3.2 Quantité et qualité des déjections.

Pour simplifier les choses, on peut compter récupérer un poids de déjections à peu près équivalent au poids

de l'aliment distribué, tant en maternité qu'en engraissement. Cela représente un volume d'environ 0,5 à 0,6

m3 de fumier par cage-mère et par an. Le tableau 5 récapitule la composition chimique des déjections de

lapins telles que récupérées dans le pays à climat tempérés. De manière logique, la composition minérale des

déjections dépend beaucoup de celle des aliments employés pour alimenter les lapins. La teneur en azote

dépend aussi de la composition des aliments mais aussi largement des conditions de compostage. Un tas de

compost qui "sent l'ammoniac" correspond à un compost qui est en train de perdre une partie de son azote

dans l'atmosphère. C'est souvent le cas des composts trop humides.

Tableau 5

: Composition moyenne des déjections (valeurs mesurées en Europe)

Critère

Sur produit brut Critère Sur produit brut

- pH 8 à 8,5 - Potassium (K) 7 à 9 g/kg

- Matière sèche 25 à 30 % - K exprimé en K

- Protéines brutes 4 à 5 % - Cuivre 15 à 18 mg/kg

- Matières minérales 4 à 6 % - Magnésium (Mg) 1,6 g/kg,

- Azote total 6 à 9 g/kg - Mg exprimé en MgO 2,6 g/kg

- Calcium 10 g/kg - Manganèse 50 à 55 mg / kg

- Phosphore (P) 2 à 3 g/kg - Fer 130 à 300 mg / kg

- P exprimé en P

2O 9 à 11 g/kg2O5 5 à 6 g/kg - Zinc 50 à 60 mg/kg

3.2. Comment assurer la réussite de la reproduction et donc organiser la production

des lapereaux dans un élevage ?

Chez la lapine, l'ovulation n'a lieu qu'à la suite de l'accouplement. La lapine est en effet une espèce à

ovulation provoquée. En outre, l'ovulation est multiple, ce qui peut donner des portées ayant jusqu'à 10 à 12

lapereaux à la naissance, voire plus.

Pour en savoir plus sur la physiologie des femelles comme des mâles, consulter sur ce site les chapitres

consacrés à la fonction de reproduction dans la partie Biologie du Lapin.

3.2.1. La saillie

3.2.1.1 La pratique de la saillie

La saillie ou accouplement a toujours lieu dans la cage du mâle.

Avant de transférer la femelle, il est nécessaire de contrôler son état de santé et d'observer la vulve afin de

savoir si elle est en phase de chaleur, c'est-à-dire à un stade hormonal où elle est en mesure d'accepter le

mâle. La lapine en chaleur a une vulve rose foncé à rouge. Par contre, toute vulve rose pâle, violette ou

blanche indique qu'elle sera peu ou pas réceptive.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 37

Lorsque la femelle est réceptive, elle est introduite dans la cage du mâle. Elle s'immobilise rapidement,

s'étire et relève légèrement l'arrière-train, ce qui permet au mâle de la chevaucher et de réaliser la saillie. Si

l'accouplement réussit, le mâle tombe sur le côté en poussant parfois un cri.

Il est préférable de faire saillir deux fois la femelle avant de la retirer de la cage et de contrôler visuellement

les deux saillies pour s'assurer que le mâle n'a pas éjaculé "à côté" dans le poil de l'arrière train de la femelle.

Il faut éviter de laisser mâle et femelle ensemble sur de longues périodes, surtout si la femelle montre des

signes d'agressivité vis à vis du mâle. Si une femelle doit accepter un mâle, cela se fait dans les 3 à 4 minutes

suivant l'introduction de la femelle dans la cage du mâle. Passé ce délai, il est inutile d'insister.

Les saillies doivent se faire tôt le matin ou tard le soir, à la "fraîche", au moins par un temps frais.

A la fin de chaque accouplement, l'éleveur doit noter sur les fiches individuelles, la date de l'accouplement et

le numéro des individus accouplés. Des fiches générales pour l'élevage seront aussi à tenir. L'ensemble de

ces fiches sert au suivi de l'élevage, donc permet d'apprécier la prolificité des femelles et l'efficacité des

mâles.

Le mâle domine la femelle Il lui flaire l'arrière train La saille proprement dite Le mâle se laisse tomber sur le

côté une fois qu'il a éjaculé.

Figure 43

: Les différentes phases de la saille chez le Lapin

3

.2.1.2 L'âge à la première saillie

Les jeunes femelles doivent avoir 5 mois avant d'être saillies pour la première fois. Elles doivent avoir un

poids minimum de 2,4 kg si le poids des femelles adultes est de 3 à 3,5 kg (au moins 75% du poids adulte de

la souche)

Les mâles sont mis en reproduction à un âge un peu plus avancé, soit 5 mois½, voire 6 mois, avec un poids

d'au moins 2,6 kg pour le même type de lapin.

Limiter le nombre de saillies à:

- 1 double saillie la première semaine de mise en reproduction,

- 2 la 2

- 3 la 3

Pour la 1

femelle qui est bien en chaleur.

ème semaine,ème semaine et les semaines suivantesère saillie, proposer au mâle une femelle ayant déjà eu plusieurs accouplements et surtout une

3.2.1.3 L'intervalle mise bas =>saillie

Le délai de la présentation de la femelle au mâle après la mise bas dépend de l'importance de la portée et de

la qualité de l'aliment distribué.

Si l'alimentation des lapines est constituée essentiellement de fourrages auxquels on ajoute ou non un

complément, l'éleveur doit attendre le sevrage avant de saillir à nouveau la lapine.

Par contre si l'éleveur emploie un aliment composé équilibré, l'intervalle mise bas =>saillie peut être de 10 à

15 jours. Mais plus la portée est nombreuse, plus l'intervalle doit être allongé, par exemple :

- pour une portée de 4 à 6 lapereaux, l'intervalle possible est de 10 jours

- pour une portée de 7 et plus, l'intervalle conseillé est de 15 jours

- à l'inverse, pour une portée de 1 à 3 lapereaux, l'intervalle possible est de 7 jours.

3.2.2 La palpation

La seule méthode efficace pour vérifier si la lapine est gestante ou non, est la palpation abdominale.

Il est hautement souhaitable d'apprendre à palper les femelles, car cela permet de remettre immédiatement à

saillir une lapine détectée vide et donc d'augmenter la productivité de l'élevage. Toutefois, une palpation trop

brutale peut faire avorter les lapines. Dans ce cas il vaut mieux s'abstenir et attendre la mise bas pour

connaître le résultat de la saillie, ou 33-34 jours après une saillie inféconde, pour présenter à nouveau une

lapine au mâle.

(diagnostic de gestation)

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 38

Pour faire la palpation, le procédé est le suivant : une main saisit la peau au-dessus des reins et soulève

l'arrière-train. L'autre main passe doucement sous l'abdomen au niveau du bas-ventre (figure 44). et avec un

mouvement de va-et-vient, repère des embryons sous forme de petites boules souples et glissantes au toucher

en cas de gestation. Ces embryons ne sont pas à confondre avec les crottes qui par contre sont dures au

toucher. La palpation chez la lapine peut se faire aisément entre le 12e et le 14e jour après la saillie (à partir

du 10e jour pour les éleveurs très expérimentés). Réaliser une palpation plus tard ou trop brutalement, peut

provoquer des avortements. Plus tôt, elle n'est pas possible, les embryons ne sont pas encore assez

développés pour être détectés.

Figure 44

: Diagnostic de gestation par palpation abdominale

3.2.3 La préparation de la boîte à nid

Trois jours avant la date présumée de la mise bas, une

boîte à nid propre, désinfectée et garnie de copeaux de

bois, de paille ou d'un foin de graminées bien sec, sera

installée suivant le modèle de cage utilisée, à l'intérieur

ou à l'extérieur de la cage-mère, appuyée contre la paroi.

Dans ce dernier cas, veiller à ce que l'orifice d'accès soit

au niveau du plancher de la cage. L'éleveur ne doit pas

oublier d'ouvrir la boîte à nid en fin d'installation, pour

que la femelle puisse y aménager le nid.

La lapine en fin de gestation va alors arracher des poils de son abdomen et de ses flancs pour les mélanger à

la litière et constituer un nid confortable et chaud. Lors de la première mise bas, certaines femelles ne

constituent pas correctement leur nid. Si cela se renouvelle, la femelle sera réformée en priorité et sa

descendance ne sera pas utilisée pour la reproduction.

3.2.4 La mise bas.

La lapine met bas généralement la nuit. La durée de la gestation est de 31 jours en moyenne plus ou moins 1

journée. La mise bas dure généralement de 15 à 20 minutes pour l'ensemble de la portée. Les premiers nés

commencent à téter leur mère pendant que celle-ci termine de mettre bas.

A la naissance, les lapereaux ont le corps nu (= glabre) et les yeux fermés. Ces derniers s'ouvrent vers l'âge

de 10 à 11 jours. Les poils commencent à être visibles vers 6-7 jours. Aussitôt après la mise bas, la femelle

mange le placenta (enveloppes embryonnaires), ce qui est un réflexe normal.

Ensuite, les restes de placenta s'il y en a, ainsi que les morts nés éventuels devront être retirés de la boîte à

nid le plus rapidement possible. Une lapine produit en moyenne 6 à 7 lapereaux par portée dans les

conditions tropicales. L'enregistrement des mises bas est indispensable au suivi de l'élevage (utilisation de

fiches individuelle et collective voir plus loin)

3.2.5 L'adoption des lapereaux

L'adoption consiste à faire élever par une femelle un ou plusieurs lapereaux d'une autre portée, née à 2 jours

d'intervalle au maximum. Elle est possible en cas d'abandon par la mère de ses lapereaux ou à la suite de la

mort de la femelle, en cas de refus d'allaitement ou d'allaitement insuffisant. Mais l'adoption permet surtout

d'égaliser les tailles des portées ou de répartir rationnellement les lapereaux afin de favoriser un allaitement

régulier. Les lapereaux à adopter seront pris dans les portées de taille égales ou supérieures à 7 lapereaux. On

les choisira parmi les plus vigoureux de la portée d'origine afin de favoriser leur adaptation dans leur

Figure 45

ou un fourrage sec de graminées

: Lapine préparant son nid avec de la paille

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 39

nouvelle portée qui aura moins de 7 lapereaux et donc des lapereaux également vigoureux. On conseille de

ne pas faire adopter plus de 2 lapereaux supplémentaires à une lapine.

La réussite de l'adoption sera facilitée s'il est possible de fermer le nid pendant 24 heures, donc d'empêcher

l'accès de la femelle pendant ce temps. Ceci est rendu possible par le fait que la lapine n'allaite normalement

ses petits qu'une fois par jour.

3.2.6 La surveillance des lapereaux sous la mère et l'allaitement contrôlé

Les lapereaux morts et non retirés du nid peuvent être responsables de nombreuses maladies. Il est important

d'effectuer un contrôle journalier, les deux premières semaines, pour déceler rapidement les lapereaux non

allaités et retirer les morts. La boîte à nid sera retirée de la cage-mère vers le 21e jour après la naissance. Elle

doit toujours contenir une litière propre.

L'allaitement contrôlé est une technique très intéressante née de l'observation du comportement des lapines

sauvages. La lapine ne visite ses lapereaux dans le terrier qu'une fois par jour pour les allaiter. La tétée dure

alors quelques minutes seulement.

En élevage rationnel, pendant les 15 à 20 jours suivant la mise bas, l'éleveur donnera, à la lapine, accès au

nid 15 à 30 minutes par jour. Il peut aussi se contenter de ne le faire aussi que quelques jours après la mise

bas. Il contrôlera ensuite la portée et repérera facilement le ou les lapereaux qui n'ont pas suffisamment tété.

Le lapereau en bonne santé, en effet, a le ventre rebondi. Dans les 4-5 jours qui suivent la naissance on peut

même voir le lait dans l'estomac à travers la paroi abdominale encore fine. L'allaitement contrôlé est plus

facile avec des boîtes à nid extérieures, munies d'une trappe de fermeture. Mais certains éleveurs placent les

boîtes à nid, chaque matin dans les cages, puis les stockent empilées dans un coin abrité de l'élevage. La

technique de l'allaitement contrôlé présente plusieurs avantages :

bon confort du nid,

meilleure hygiène, les lapines ne peuvent pas uriner ou faire leurs crottes dans le nid,

plus faciles.

égalisation des portées et adoptions plus aisées, meilleure régularité des lapereaux, tri et élimination

3.2.7. Le sevrage

La séparation des lapereaux de la mère doit avoir lieu environ 33-35 jours après la mise bas lorsque l'éleveur

nourrit ses animaux avec un aliment composé. Dans un élevage familial dont l'essentiel de la nourriture est

basé sur les fourrages, le sevrage peut être plus tardif et intervenir 40-45 jours après la mise bas. La

séparation à 28 jours d'âge est possible mais comporte des risques de mortalité un peu accrue à

l'engraissement. Un sevrage à plus de 45 jours est un non-sens.

Au moment du sevrage, les lapereaux sont pesés et éventuellement marqués (tatouage à l'oreille). Les mâles

sont séparés des femelles après sexage.

3.3 L'engraissement

Les jeunes lapins et lapines vont désormais séjourner dans les cages d'engraissement et le cas échéant dans

un bâtiment "Engraissement". Ils y resteront 2 à 3 mois en fonction de la race (type génétique), de la qualité

de l'alimentation et du poids final recherché. En fin d'engraissement, certains lapins seront sélectionnés pour

la reproduction. En général, les mâles sont retenus pour leur vitesse de croissance et leur conformation. Les

femelles (en bon état) sont retenues d'après la taille des portées produites par leur mère, les qualités

maternelles de cette dernière (nid, allaitement), d'où l'intérêt de fiches d'enregistrement bien tenues. Les

lapins restants sont livrés, abattus pour la boucherie ou vendus vivants.

Alors qu'à la maternité, les lapines sont élevées en cages individuelles, à l'engraissement les lapereaux sont

élevés en cages collectives. La densité des lapereaux, par cage à l'engraissement, est de 12 à 14 lapins par

mètre carré. A la fin de l'engraissement (soit 3,5 à 4 mois après la naissance), les lapins ont un poids moyen

de 2 à 2,5 kg. Au terme du 3

nécessité de les séparer.

ème mois, il peut y avoir des bagarres entre les mâles et les femelles, d'où la

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 40

3.4 Le renouvellement des reproducteurs

Dans un élevage, tous les reproducteurs n'ont pas les mêmes performances. Pour maintenir un effectif

homogène, il est donc indispensable de procéder en permanence :

- à l'élimination des animaux défaillants

- au renouvellement immédiat desanimaux morts ou éliminés

3.4.1 Les reproducteurs à renouveler

Pour remplacer sans tarder, il faut anticiper en préparant des jeunes reproducteurs à l'avance. Cela concerne

les mâles et les femelles en tenant compte des délais de quarantaine lorsque l'introduction de reproducteurs

de l'extérieur est envisagée.

Pour bien gérer le troupeau, il est nécessaire de définir un taux de renouvellement minimum. En règle

générale, il est compris entre 70 et 100% à répartir sur l'année entière.

Pour illustrer notre propos, prenons l'exemple d'un éleveur disposant de 50 cages-mères. Il devra prévoir la

mise en reproduction de :

- 1 jeune femelle prête à saillir chaque semaine avec 100% de renouvellement,

- 1 jeune femelle prête à saillir tous les 10 jours avec un taux de 70% (ou 3 femelles par mois)

Il en est de même pour les mâles. S'il a 6 mâles, il lui faudra 1 mâle prêt à saillir chaque 2 mois avec 100%

de renouvellement.

Pour parvenir à un renouvellement efficace, il sera aussi nécessaire de trier, en permanence, les meilleurs

futurs reproducteurs lors de la vente des lapins de chair. Il faut tenir compte d'une mortalité et d'une

élimination de 20 à 25% pour la période allant du tri à la mise en reproduction.

Dans notre exemple, c'est donc 50 + 25% soit 63 jeunes femelles qui devront être triées chaque année au taux

classique de 100% de renouvellement. Au démarrage de l'élevage, l'auto-renouvellement (ou renouvellement

à partir des lapins nés dans l'élevage) n'étant pas envisageable, il est bon de prévoir :

- d'entrer 20 à 25% de femelles et de mâles en plus de l'effectif théorique de l'élevage,

- d'envisager de s'approvisionner provisoirement chez le fournisseur initial en cas de mortalité et

d'élimination.

C'est la seule technique efficace en attendant de parvenir à l'autorenouvellement pour obtenir une production

régulière dès le démarrage et d'éviter un trou financier vers le 6e mois de production.

Deux solutions s'offrent à l'éleveur :

1 - acheter des reproducteurs auprès d'un fournisseur spécialisé ou d'un autre éleveur. Nous conseillons, si

l'éleveur est satisfait de son fournisseur de lui rester fidèle pour conserver une certaine continuité dans

l'équilibre microbien. Ne pas négliger néanmoins le respect de la quarantaine (voir prophylaxie)

2 - renouveler lui-même en choisissant la descendance des reproducteurs les plus performants. Cette

technique est dénommée auto-renouvellement.

3.4.2 Comment choisir ses reproducteurs en auto-renouvellement ?

Les critères de choix à prendre en compte sont :

* pour les femelles

concernent donc aussi cette dernière

- d'abord une bonne santé individuelle et une conformation correcte

- être née d'une mère donnant des portées de bonne taille à la naissance et ayant de bonnes qualités

maternelles (bon nid, allaitement régulier)

- la mère doit avoir un bon taux de sevrage (peu ou pas de pertes entre naissance et sevrage). Il est

conseillé d'attendre la 3e mise bas de la mère pour bien estimer ses capacités.

. Elles sont sélectionnées en partie d'après les performances de leur mère, les critères

* pour les mâles

concernent donc aussi ce dernier

- d'abord le bonne santé individuelle, et une conformation correcte

- avoir eu en engraissement une vitesse de croissance élevée par rapport à ses contemporains.

- être nés d'un père ayant une bonne ardeur sexuelle et un bon taux de mise bas

Pour choisir en toute connaissance, l'emploi régulier des fiches individuelles femelles et mâles est

indispensable. Cela permet en outre d'éviter la consanguinité.

: Ils sont sélectionnées en partie d'après les performances de leur père, les critères

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 3 – Conduire son élevage (alimentation & reproduction) Page 41

Pour éviter la consanguinité des lapins au sein de l'élevage (accouplement entre eux de reproducteurs

apparentés donnant des lapereaux moins productifs et moins résistants en général), il est conseillé d'acheter à

l'extérieur une mâle de renouvellement sur deux. Les femelles par contre peuvent être systématiquement

remplacées par auto-renouvellment.

3.4.3 Renouvellement avec des lapereaux d'un jour achetés à l'extérieur.

Cette technique est largement utilisée en Europe. Son avantage est de limiter les risques sanitaires liés à

l'introduction de futurs reproducteurs âgés depuis l'extérieur. Les critères de choix des reproducteurs sont

ceux décrits ci-dessus. Bien entendu, cela implique pour le fournisseur de maîtriser le sexage.

La technique consiste à transporter des lapereaux ayant tété au moins 1 fois le colostrum de leur mère, vers

un autre élevage, dans une boîte isolante avec litière, toutes deux bien désinfectées. Ces lapereaux seront

adoptés par une femelle ayant mis bas un ou 2 jours avant la reproductrice sélectionnée, ce qui demande un

minimum de synchronisation. Le délai classique est de 22 à 25 heures entre la dernière tétée dans l'élevage

d'origine et la première tétée dans l'élevage de destination (voir les précautions dans la partie sur les

adoptions), mais dans les cas extrême il peut atteindre 36 heures.

Il faudra mettre en place une identification des lapereaux introduits avec une petite bague ou une petite

incision à la marge de l'oreille.

3.4.4 Tri et élimination.

- Éviter de laisser "traîner" un animal atteint d'une maladie au milieu d'autres apparemment sains. Il peut être

plus faible et donc plus sensible que ses congénères. Isolez le rapidement, seul ou avec d'autres lapins

malades. Cela évitera de contaminer les lapins sains et vous permettra d'appliquer un traitement spécifique.

- Éliminer sans faiblir les lapins atteints et à la traîne qui ont peu de chance de guérir. Les risques de

contamination seront réduits. Cela concerne aussi bien les reproducteurs mâles et femelles, que les lapereaux

au nid, au sevrage ou en engraissement.

Ne jamais utiliser un futur reproducteur douteux.

Fin du chapitre 3

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 42

Chapitre 4

Assurer la bonne santé de l'élevage

Maladies, Santé, Hygiène

Plan du Chapitre 4

4.1 Les maladies de l'appareil digestif

4.1.1 Les coccidioses

4.1.2 Les entérotoxémies

4.1.3 La colibacillose et la typhlite

4.1.4 La parésie caecale

(ou maladie du caecum dur)

4.1.5 L'entérite mucoïde

4.1.6 L'Entéropathie Epizootique du lapin (EEL)

4.1.7 Les vers parasites du lapin

4.1.7.1 L'oxyurose

4.1.7.2 La cysticercose

4.2 Les maladies respiratoires

4.2.1 Le coryza

4.2.2 Les pneumonies

4.3 Les maladies virales

4.3.1 La maladie virale hémorragique (VHD)

4.3.2 La myxomatose

4.4 Les maladies externes

4.4.1 Les gales

4.4.2 Les dermatomycoses ou teignes

4.4.3 La nécrose des pattes

4.5 Les maladies des reproductrices

4.5.1 Les abcès et les mammites

4.5.2 Frigidité et stérilité

4.5.3 Fausse gestation ou Pseudo-gestation

4.5.4 Les accidents à la mise bas

4.5.5 Mortalité au nid des lapereaux avant la 4e semaine

4.6 La

prophylaxie sanitaire et médicale (la prévention)

4.6.1 La prophylaxie sanitaire : l'Hygiène

4.6.2 La prophylaxie médicale : prévention à l'aide de

médicaments ou de vaccins

4.7 La

pratique des autopsies des lapins morts ou malades

4.8 La

pharmacie de l'élevage

Comment maintenir un bon état sanitaire dans un élevage de lapins ? Sachant que toute réunion d'animaux

dans un espace restreint augmente les risques de microbisme, de parasitisme, de stress, il est nécessaire de

connaître les maladies les plus courantes des lapins d'élevage. Cela permet d'envisager de les traiter mais

surtout d'avoir une action préventive afin d'éviter l'installation des maladies et leur propagation

Toute activité d'élevage ne peut se faire sans une action sanitaire préventive marquée par un volet

permanent d'hygiène rigoureuse et raisonnée.

4.1 Les maladies de l'appareil digestif

Chez le lapin, les maladies de l'appareil digestif se traduisent presque toujours par de la diarrhée. Les

maladies sont de plusieurs ordres : psychique, alimentaire et microbien.

- les causes psychiques

Le surpeuplement, le changement de personne soignante, les rats, les chiens, les enfants, les bruits violent,

causent une décharge d'adrénaline qui bloque le péristaltisme intestinal, en particulier au niveau de

l'évacuation du cæcum. Cela entraîne le développement d'une flore anormale, surtout colibacillaire, ces

bactéries étant déjà présentes dans le tube digestif mais à faible niveau.

- les causes alimentaires

Le déficit de la ration en fibres, ou plus précisément en cellulose et en lignine (voir la partie "alimentation"),

entraîne un ralentissement du transit digestif et accroît très fortement la sensibilité des lapins aux autres

facteurs. A défaut d'un aliment complet granulé contenant les bonnes proportions de fibres, les éleveurs

utilisent souvent de la provende en farine pauvre en fibres. Dans ce cas, un apport complémentaire et

suffisant d'un fourrage appétant lui même riche en fibres est indispensable.

Par ailleurs, les matières premières constituant les aliments granulés comme les provendes farineuses

peuvent contenir des moisissures et les mycotoxines qu'elles ont produit. C'est malheureusement souvent le

cas des tourteaux d'arachide par exemple (présence d'aflatoxines). Les mycotoxines provoquent des arrêts de

consommation et des diarrhées. Le risque de production de mycotoxines est particulièrement important

lorsque les matières premières ou l'aliment préparé ne sont pas stockés dans un milieu bien sec et aéré.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 43

- les causes infectieuses

Des colibacilles sont toujours présents dans le tube digestif des lapins. Cependant, seuls certains d'entre eux

sont pathogènes voire très pathogènes. Les salmonelles, les klebsielles peuvent aussi provoquer des

diarrhées.

Les principales causes des maladies digestives sont présentées ci-après.

4.1.1 Les coccidioses

Ce sont les maladies les plus fréquentes et les plus dangereuses chez le lapin. Il y a plusieurs formes de

coccidioses : Les coccidioses intestinales et la coccidiose hépatique * les causes

Les coccidies sont des protozoaires parasites du tube digestif. Il existe chez le lapin, plusieurs espèces de

coccidies (11 espèces d'

Emeria) dont une seule affecte le foie. Les 10 autres parasitent l'intestin.

* les symptômes et lésions

- Pour les coccidioses intestinales :

Les principaux symptômes rencontrés sont le gros ventre chez le lapereau, une légère diarrhée,

l'amaigrissement, la sous-consommation d'aliment et d'eau, la mort. Chaque espèce de coccidie a un lieu

préférentiel de développement dans le tube digestif (les unes dans le duodénum ou l'iléon, d'autres dans le

cæcum ou dans le côlon, …) où elle provoque une réaction de l'épithélium intestinal plus ou moins visible

selon l'espèce. Par ailleurs, les lésions spécifiques tant macroscopiques que microscopiques sont

particulièrement fugaces et sont très souvent "effacées" par les pathologies de complication dues à d'autres

agents.

- Pour la coccidiose hépatique

Celle-ci débute par une forme silencieuse (symptômes non visibles extérieurement) qui dure 15 jours

environ. L'amaigrissement survient ensuite avec une augmentation du volume de l'abdomen qui correspond à

celle du foie. La mortalité est rare, mais dans les cas graves, elle survient vers la 5e semaine d'évolution. Les

lésions concernent le foie, avec la présence de nombreux nodules jaunâtres (petits renflements), de formes et

tailles irrégulières. Attention ! Un foie qui renferme des nodules ne peut être vendu, par contre la carcasse

peut être vendue si elle ne renferme par d'autre lésion.

* les traitements des coccidioses

Le traitement de la coccidiose est possible. Toutefois, le traitement commencé dès la première mortalité ne

pourra sauver que les sujets atteints depuis moins de 7 jours. En dépit du traitement, les lapins atteints depuis

plus de 7 jours vont continuer de mourir, au moins pendant les 4 premiers jours.

Les médicaments couramment utilisés contre la coccidiose s'appellent des anticoccidiens. Ce sont

principalement des sulfamides:

- La Sulfadiméthoxine® : elle est très active à la dose de 0,5 g/litre d'eau de boisson.

- Le Trisulmix® : 1g/l d'eau (une cuillère à café pour 5 litres d'eau) pendant 3 jours à titre préventif ou

pendant 5 jours à titre curatif.

- Le Sulfa 33® : 5ml /litre d'eau pendant 3 jours à titre préventif ou pendant 5 jours à titre curatif

- Le Darvisul® : est à administrer pendant 5 jours à la dose d'une cuillerée à café (environ 5 g) dans 5

litres d'eau de boisson.

D'autres médicaments anticoccidiens plus nouveaux sont également très efficaces en traitement curatif : le

Diclazuril® ou le Tottrazuril®.

Pour une efficacité maximale, les précautions à respecter sont les suivantes : il est nécessaire d'éviter une

sous-consommation d'eau médicamenteuse. Les jours de traitement, il convient donc de ne pas donner de

verdure ou de racine.

En cas de préparation d'une pâtée humide (provende mouillée), celle-ci doit être mouillée avec l'eau

médicamenteuse. La régularité du traitement est une condition essentielle de son succès. Enfin, il faut savoir

que le traitement n'aboutit pas à une guérison définitive.

La meilleure solution est donc de respecter rigoureusement les mesures d'hygiène et de prophylaxie. Il faut

aussi savoir que ces médicaments sont aussi agressifs pour le lapin lui même en particulier au niveau rénal, et

que leur utilisation prolongée doit donc être proscrite.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 44

* La prophylaxie (la prévention)

- la prophylaxie sanitaire (l'hygiène)

Les clapiers dont le sol est un grillage ou un caillebotis propre, constituent déjà un remède, car les crottes

contenant les coccidies tombent par terre et ne peuvent donc plus recontaminer les animaux.. Les clapiers, les

cages doivent être nettoyés régulièrement, séchés au soleil et désinfectés. Avant le renouvellement quotidien

de l'eau et de l'aliment, les mangeoires et les abreuvoirs doivent être nettoyés soigneusement.

Tout lapin étranger de plus de 25 jours doit subir une quarantaine avant d'être introduit dans un élevage.

- la prophylaxie médicale

Juste après le sevrage, le traitement systématique des lapereaux à l'aide des sulfamides ou d'autres

anticoccidiens (voir ci-dessus les produits de traitement) est un bon moyen de prévention. L'incorporation de

coccidiostatiques tels que le Cycostat® (Robénidine) ou la Salynomycine® à l'aliment est un moyen de lutte

très efficace contre les coccidies même les plus pathogènes.

4.1.2. Les entérotoxémies

(intoxication par les toxines de certains microbes anaérobies qui se développent dans l'intestin)

* Les causes

Certains microbes potentiellement pathogènes de type " anaérobies " (ne se développant qu'à l'abri de l'air et

de l'oxygène) peuvent se rencontrer dans l'intestin de sujets bien portants. Sous l'influence de certains

facteurs tels qu'une alimentation inadéquate (manque de fibres en particulier), une insuffisance

d'abreuvement (eau absente ou souillée), des stress d'origines diverses, ces microbes et notamment les

clostridies se multiplient brutalement de façon excessive en produisant une toxine très dangereuse qui est la

cause du déclenchement de la maladie.

* Les symptômes et lésions

Chez les sujets atteints, l'entérotoxémie provoquent une mort subite surtout chez les adultes. Les symptômes

et les lésions observés sont essentiellement la diarrhée et l'hypothermie (chute de la température

corporelles).:

Sur les lapins morts d'entérotoxémie, on observe un gonflement souvent excessif de l'abdomen, à la suite

d'une accumulation de gaz produit par les germes anaérobies. Le ventre résonne comme un tambour. La

putréfaction du cadavre est rapide, mais attention une forte chaleur ambinate peut aussi être responsable de la

putréfaction rapide.

* Le traitement

Celui des entérotoxémies reste aléatoire si on ne supprime pas les causes favorisantes. Pour ce faire, il faut

surtout veiller au rétablissement de l'apport de fibres dans la ration et éviter les excès de protéines. Ce sont en

effet surtout les aliments trop riches en matières azotées et pauvres en lignine qui favorisent l'apparition de la

maladie.

L'emploi du Dimétridazole® pendant 5 jours est très efficace sur les entérotoxémies. La dose recommandée

est de 100g de Dimétridazole® 40% pour 100 l d'eau pendant 7 jours, puis 60g de Dimétridazole® 40% pour

100 l pendant les 7 jours suivants. Il est aussi conseillé d'acidifier l'eau de boisson avec du vinaigre à raison

de 10 à 15 ml par litre d'eau pendant le traitement. Le traitement des entérotoxémies au Trisulmix® à la dose

d'une cuillerée à café dans 5 litres d'eau de boisson s'est également révélé efficace.

* La prévention

Proposer un aliment composé complet et équilibré est de loin la mesure préventive la plus efficace contre les

entérotoxémies ; éviter la suralimentation des animaux et éviter la distribution de jeunes fourrages surtout les

légumineuses qui sont souvent trop riches en azote.

4.1.3. La colibacillose et la typhlite

* Les symptômes

La colibacillose se manifeste par une diarrhée très liquide, quelques fois brun-noirâtre, souillant l'arrièretrain.

Elle apparaît brutalement chez un sujet en bonne santé apparente, souvent peu de temps après le

sevrage. La mort survient rapidement après le début des symptômes. A l'autopsie, la paroi du cæcum est

rouge (= typhlite) ainsi que celle de l'intestin grêle.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 45

* Les causes.

Une mauvaise hygiène, le surpeuplement, les déséquilibres alimentaires favorisent le développement des

colibacilloses à partir des colibacilles initialement présents dans le tube digestif des lapins.

* Le traitement

S'assurer que l'abreuvement est suffisant et de bonne qualité (accepteriez-vous de boire l'eau qui est la

disposition de vos lapins dans leur cage?). Il faut éviter les bruits et toute cause de frayeur ou d'insécurité. Il

est nécessaire d'augmenter l'apport de fibres par la mise à disposition d'une quantité suffisante de fourrage

(plantes plus âgées, plus cellulosiques). Si le nombre de cas augmente, un traitement aux antibiotiques est

fortement indiqué.

L'utilisation de l'Entoconimycine® à la dose d'une cuillerée à soupe rase par litre d'eau de boisson pendant 3

jours, permet de bloquer le processus microbien final.

L'Oxytétracycline® à 5%, à la dose de 1 à 2 ml pour 10kg de poids vif, pendant 3 à 5 jours, est aussi efficace

contre la typhlite.

Mais attention ces traitements antibiotiques ne suppriment que les conséquences, pas les causes.

4.1.4. La parésie caecale

(ou maladie du caecum dur)

Cette maladie sporadique a des conséquences économiques graves en engraissement car elle touche des

animaux en pleine croissance, en provoquant des mortalités importantes.

* Les symptômes et les lésions

La maladie atteint le plus souvent des lapins en engraissement. A la palpation, le cæcum est pâteux ou durci,

et simultanément le lapin a des difficultés respiratoires. Avant de mourir, les lapins crient de douleur et

s'accrochent quelques fois au grillage avec les dents.

A l'autopsie, les signes spécifiques sont un cæcum et un estomac pleins, mais un intestin grêle quasi vide,

contenant parfois du mucus dans le côlon (qui ressemble à du blanc d'oeuf cru). La vessie est pleine et les

poumons congestionnés.

* Les causes

La parésie caecale n'est pas liée directement à un germe ou à un parasite identifié, mais à un ensemble de

causes favorisantes :

- pathologiques : parasitisme en particulier la coccidiose ; microbisme : pasteurellose et colibacillose

intestinale.

- alimentaires : excès de cellulose et hémicellulose (fractions digestibles), pollution fongique,

déséquilibre métabolique.

- environnementales : sous-ventilation mais également sur-ventilation.

* Le traitement

- A titre curatif :

Peuvent être efficace Dimetridazole® utilisé pendant 5 à 7 jours, Trisulmix® , les solutions diurétiques et

détoxifiantes comme le sulfate de magnésium 50% à la dose de 10 à 20 grammes par litre pendant 3 à 5

jours.

- En préventif :

Améliorer les conditions d'environnement. Choisir un aliment dont les fibres soient mieux équilibrées et sans

excès. Améliorer l'abreuvement en qualité et en quantité en sucrant l'eau à raison de 5 à 10 grammes par litre.

Enfin, un jour par semaine additionner l'eau de boisson avec 10 g/l de sulfate de magnésium 50%.

4.1.5. L'entérite mucoïde

* Les symptômes

L'entérite mucoïde se caractérise par un contenu gélatineux du côlon, ressemblant à du blanc d'oeuf. Elle peut

entraîner des mortalités importantes.

* Les causes

Signe d'un déséquilibre ou d'une alimentation mal adaptée, en particulier un taux de fibres insuffisant, des

aliments souillés avec intervention de germes pathogènes comme les colibacilles ou les coccidies en tant

qu'éléments de complication.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 46

* Le traitement

Modification de l'alimentation, distribution de paille de qualité dans les cages ou d'un fourrage sec

cellulosique, bien conservé. Traitement par les antibiotiques : Colistine® , Fluméquine® , ou des sels

d'arsenic comme l'acetarsol sodique.

4.1.5. L'Entéropathie Epizootique du Lapin (EEL)

L'entéropathie épizootique du lapin est une maladie récente décrite en France en 1996. Au Bénin, les

premiers cas d'animaux soupçonnés de d'EEL ont été observés en 2007.

C'est une maladie contagieuse qui attaque les lapins de tous âges. Cette maladie est encore mal connue. Son

apparition dans un élevage pourrait être favorisée par des facteurs environnementaux et par une mauvaise

gestion technique de l'élevage.

* Les causes

L'agent responsable de l'entéropathie épizootique du lapin n'a pas été identifié jusqu'à présent. Il s'agit d'une

maladie plurifactorielle, car des facteurs alimentaires et génétiques peuvent moduler son expression.

* Les symptômes

Chez un animal atteint d'EEL, on observe un ballonnement de l'abdomen avec un «bruit d'eau» (quand on

agite doucement l'animal), une sous-consommation d'eau et d'aliment, une constipation, des signes de

douleur (lapin mordant la cage), une dilatation de la pupille et une chute de poids.

Parfois; l'animal malade fait une diarrhée claire peu abondante avec du mucus quand la maladie débute dans

un élevage. Ces symptômes sont accompagnés d'une forte mortalité des lapereaux en engraissement. Une

mortalité des lapereaux sous la mère ou des reproducteurs eux-mêmes peuvent se produire de manière moins

fréquente.

* Les lésions

A l'autopsie on observe :

un estomac dilaté avec un contenu très liquide (source du «bruit d'eau» mentionné plus haut);

un intestin grêle contenant du liquide et du gaz;

un caecum avec un contenu très sec ou liquide;

un côlon vide ou rempli d'un liquide ou fortement dilaté par la présence de mucus;

une absence de toute lésion inflammatoire visible sur les parois digestives et les autres organes

*Transmission de la maladie

Les aliments repris dans les mangeoires d'animaux ou dans des élevages atteints sont très dangereux et

peuvent contaminer les autres lapins.

*Le diagnostic

Il est visuel et basé sur une mortalité inhabituelle assez forte avec des animaux ballonnés présentant une

diarrhée à l'anus. Pour un bon diagnostic, ces signes doivent être accompagnés des lésions décrites ci-dessus.

*Le traitement

Il n'existe pas de traitement agissant avec certitude pour le moment. Toutefois, l'usage d'antibiotiques permet

de réduire les mortalités. L'antibiotique le plus utilisé est la bacitracine (Bacivet®) à la dose quotidienne de

100 mg de poudre par kg de poids vif. Le traitement au Bacivet peut débuter dès qu'un premier cas de

mortalité par EEL est confirmé. La bacitracine est donnée aux lapins dans l'eau de boisson. Il est conseillé de

préparer d'abord une solution-mère avant de faire la dilution finale. Le traitement se fait pendant 14 jours, et

peut être prolongé 7 jours de plus si la mortalité continue.

D'autres antibiotiques comme la spiramycine, l'apramycine, la tylosine et surtout la tiamuline sont aussi

utilisés pour prévenir et traiter l'EEL.

* Prophylaxie

L'entérocolite épizootique du lapin est une maladie encore mal connue, redoutée et qui doit être prévenue en

respectant les règles d'hygiène (nettoyage et désinfection du matériel d'élevage), en alimentant correctement

les mères et en évitant de distribuer à d'autres lapins. les aliments provenant de cages ou d'élevages infectés

Le rationnement (réduction d'environ 30% par rapport à la consommation volontaire) contribue à réduire

sensiblement la morbidité et la mortalité par EEL.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 47

4.1.6. L'entéropathie épizootique du lapin (EEL)

L'entéropathie épizootique du lapin est une maladie récente décrite en France en 1996. Au Bénin, les

premiers cas d'animaux soupçonnés de d'EEL ont été observés en 2007.

C'est une maladie contagieuse qui attaque les lapins de tous âges. Cette maladie est encore mal connue.

Son apparition dans un élevage pourrait être favorisée par des facteurs environnementaux et par une

mauvaise gestion technique de l'élevage.

* Les causes

L'agent responsable de l'entéropathie épizootique du lapin n'a pas été identifié jusqu'à présent. Il s'agit

d'une maladie plurifactorielle, car des facteurs alimentaires et génétiques peuvent moduler son expression.

* Les symptômes

Chez un animal atteint d'EEL, on observe un ballonnement de l'abdomen avec un «bruit d'eau» (quand

on agite doucement l'animal), une sous-consommation d'eau et d'aliment, une constipation, des signes de

douleur (lapin mordant la cage), une dilatation de la pupille et une chute de poids.

Parfois; l'animal malade fait une diarrhée claire peu abondante avec du mucus quand la maladie débute

dans un élevage. Ces symptômes sont accompagnés d'une forte mortalité des lapereaux en engraissement.

Une mortalité des lapereaux sous la mère ou des reproducteurs eux-mêmes peuvent se produire de manière

moins fréquente.

* Les lésions

A l'autopsie on observe :

un estomac dilaté avec un contenu très liquide (source du «bruit d'eau» mentionné plus haut);

un intestin grêle contenant du liquide et du gaz;

un caecum avec un contenu très sec ou liquide;

un côlon vide ou rempli d'un liquide ou fortement dilaté par la présence de mucus;

une absence de toute lésion inflammatoire visible sur les parois digestives et les autres organes

*Transmission de la maladie

Les aliments repris dans les mangeoires d'animaux ou dans des élevages atteints sont très dangereux et

peuvent contaminer les autres lapins.

*Le diagnostic

Il est visuel et basé sur une mortalité inhabituelle assez forte avec des animaux ballonnés présentant une

diarrhée à l'anus. Pour un bon diagnostic, ces signes doivent être accompagnés des lésions décrites ci-dessus

page 76.

*Le traitement

Il n'existe pas de traitement agissant avec certitude pour le moment. Toutefois, l'usage d'antibiotiques

permet de réduire les mortalités. L'antibiotique le plus utilisé est la bacitracine (Bacivet®) à la dose

quotidienne de 100 mg de poudre par kg de poids vif). Le traitement au Bacivet® peut débuter dès qu'un

premier cas de mortalité par EEL est confirmé. La bacitracine est donnée aux lapins dans l'eau de boisson. Il

est conseillé de préparer d'abord une solution-mère avant de faire la dilution finale. Le traitement se fait

pendant 14 jours, et peut être prolongé 7 jours de plus si la mortalité continue.

D'autres antibiotiques comme la spiramycine, l'apramycine, la tylosine et surtout la tiamuline sont aussi

utilisés pour prévenir et traiter l'EEL.

* Prophylaxie

L'entérocolite épizootique du lapin est une maladie encore mal connue, redoutée et qui doit être prévenue

en respectant les règles d'hygiène (nettoyage et désinfection du matériel d'élevage), en alimentant

correctement les mères et en évitant de distribuer à d'autres lapins. les aliments provenant de cages ou

d'élevages infectés Le rationnement (réduction d'environ 30% par rapport à la consommation volontaire)

contribue à réduire sensiblement la morbidité et la mortalité par EEL.

4.1.7. Les vers parasites du lapin

4.1.7.1 L'oxyurose

Les oxyures sont de très petits vers présents dans le gros intestin (cæcum, côlon) du lapin, jusqu'à l'anus

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 48

*Les symptômes

Ils peuvent être très nombreux. Ils se manifestent par des troubles digestifs graves à savoir météorisation,

diarrhée, amaigrissement pouvant prêter confusion avec les coccidioses et l'entérotoxémie. L'évolution de ces

troubles est plus lente et peut conduire à la mort. C'est une cause importante de "nervosité ambiante", tant

chez les reproducteurs que chez les lapins en engraissement, provoquée en particulier par les démangeaisons

au niveau de l'anus.

*Les causes

Les troubles sont dus à la présence dans le gros intestin et à la marge de l'anus du lapin, de petits vers

(nématodes). Ce sont de loin les vers les plus fréquents chez le lapin. Ils sont de très petite taille, difficiles à

observer. On peut néanmoins les voir dans les crottes dures récentes ou dans le contenu caecal des lapins qui

viennent juste d'être sacrifiés pour la consommation.

*Le traitement

Le traitement de l'oxyurose se réalise avec un vermifuge comme le Soluverm® (ou équivalent) à raison d'une

cuillerée à café par 5 litres d'eau de boisson pendant 5 jours consécutifs, à répéter toutes les trois semaines

pour totaliser 4 traitements. Ceci doit être consolidé par des mesures préventives.

* La prophylaxie

L'utilisation des fonds de cage en grillage métallique, leur entretien fréquent et surtout la distribution d'un

aliment granulé complet est un remède efficace pour prévenir les oxyuroses. Il est prudent d'éviter la

cueillette des fourrages sur les tas d'ordure et les bords de routes. L'administration par exemple de

Pipérazine® à la dose de 5ml pour 10 kg de poids vif en une seule prise ou de Soluverm® tous les 3 mois est

un traitement préventif efficace.

4.1.7.2 La cysticercose

* Les symptômes

Aucun symptôme n'est apparent du vivant de l'animal. Les cysticerques sont des larves de ver plat et se

présentent sous formes de petites vésicules de la grosseur d'un pois remplies d'un liquide clair et contenant

un point blanc de 2mm environ. Les zones d'élection des cysticerques sont le foie, le mésentère, le long de

l'intestin et de l'estomac. Sur les foies atteints, on observe des zones de nécrose sous forme de lésions

blanchâtres allongées.

*

Les causes

Le

absorbant les oeufs de ce ténia déposés sur les herbes souillées par les excréments des chiens parasités. La

contamination du chien peut avoir lieu suite à la consommation de viande de lapin ou de ses viscères.

Taenia pisiformis est à l'origine de la maladie. Il vit dans l'intestin du chien. Le lapin se contamine en

* Le traitement

Aucun traitement n'est prescrit puisqu'il est difficile de remarquer la maladie sur un lapin vivant. Cependant,

on peut rompre le cycle parasitaire du ténia en déparasitant les chiens pouvant souiller les stocks de

fourrages, en évitant de leur servir les viscères de lapin et en évitant de donner aux lapins des herbes

récoltées en bordure de chemins ou sur les tas d'ordures.

4.2 Les maladies respiratoires

Outre les affections du tube digestif, les maladies respiratoires sont également très répandues et redoutées en

élevage cunicole. Les plus couramment rencontrées sont le coryza contagieux et les pasteurelloses. Dans la

majorité des cas, les maladies respiratoires sont liées à un défaut dans l'environnement immédiat du lapin.

Les facteurs favorisants sont :

Les facteurs climatiques (froid ou chaleur excessive)

d'air (voir la partie Logement)

Les facteurs d'ambiance comme une aération insuffisante, un air trop humide et surtout des courants

fines se soulèvent quand on souffle doucement sur l'aliment)

La présence de poussière dans l'air ou dans l'aliment (un aliment est poussiéreux si des particules

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 49

La concentration excessive de gaz irritant comme l'ammoniac (plus de 10-15 ppm).

Les situations physiologiques délicates (gestation, sevrage, …)

Les facteurs pathologiques (parasitisme par exemple).

4.2.1. Le coryza

On distingue deux formes de coryza (inflammation de la muqueuse des cavités

nasales), le coryza aigu et le coryza chronique.

* Les symptômes

Ils sont variés selon qu'il s'agit de la forme aiguë ou chronique, d'un coryza

primitif ou compliqué d'une pleuro-pneumonie.

En cas de coryza aigu, l'écoulement nasal est abondant, séreux ou séro-purulent et

peut souiller toute la région périnasale. L'animal se frotte le nez avec les pattes

antérieures, entraînant la souillure de ces membres sur leur face "intérieure"

(indicateur pour reconnaître le coryza). Les éternuements sont fréquents. La maladie peut évoluer sous une

forme chronique ou se compliquer d'une otite moyenne accompagnée quelquefois de torticolis, d'une

pneumonie, d'une pleurésie.

Le coryza aigu peut évoluer en coryza chronique. Le lapin éternue mais il n'y a plus de jetage nasal. Les

sujets atteints maigrissent à la longue.

* Les causes

Les bactéries telles que

des streptocoques sont responsables de la maladie. Les facteurs favorisants cité plus haut restent essentiels.

Pasteurella multocida et Bordetella bronchiseptica mais aussi des staphylocoques et

* Le traitement

Il n'existe pas de traitement à coup sûr efficace si les facteurs favorisants ne sont pas contrôlés.. On peut

tenter toutefois d'utiliser la Sulfadiméthoxine® (0,5 g/litre d'eau de boisson) ou l'Oxytétracycline® par voie

intramusculaire à la dose de 1 à 2 ml pour 10 kg de poids vif pendant 3 à 5 jours. On peut aussi utiliser la

Sulfamérazine® en injection pendant 3 jours ou un traitement dans l'eau de boisson à la dose de 1 ml pour 3

kg de poids vif pendant 5 jours. L'utilisation du Trisulmix® dans l'eau de boisson à la dose d'une cuillerée à

café dans 5 litres d'eau pendant 5 jours permet de limiter les dégâts. L'emploi du Corylap® (ou équivalent) à

la dose d'une cuillerée à café par 2 litres d'eau de boisson pendant une période parfois assez longue peut

venir à bout de la maladie.

* La prophylaxie

Il faut isoler les malades, sacrifier les sujets les plus atteints, pratiquer la quarantaine avant l'introduction de

nouveaux sujets, et surtout revoir les conditions d'élevage (hygiène, température, humidité, ventilation)

4.2.2. Les pneumonies

Elles sont surtout d'origine pasteurellique. Les bordetelles et d'autres bactéries sont souvent associées.

Comme pour le coryza, les facteurs d'environnement jouent un rôle essentiel.

* Les symptômes.

La pasteurellose respiratoire se manifeste par une respiration difficile, bruyante, rauque, de la toux et la

dégradation de l'état général du lapin. On peut facilement percevoir les bruits respiratoires incongrus (râles)

en plaçant les mains sur les côtes du sujet malade, ce qui rend facilement perceptible les " raclements "

respiratoires.

La transmission de cette maladie se fait essentiellement par contact avec les mangeoires et les abreuvoirs

souillés ou par contact avec des animaux malades. Dans les cas graves, la mort intervient en 3 ou 4 jours

mais le plus souvent, surtout chez les adultes, en 7 à 8 jours. Dans d'autres cas, certains sujets développent

une pasteurellose chronique, ils sont peu productifs et contaminent les autres. Il faut les éliminer.

* Le traitement.

Le traitement à base d'antibiotiques ou de sulfamides est en général entrepris, souvent sans grand succès. Les

produits sont mes mêmes que pour le coryza.

Figure 46

frottant le nez

: Lapin se

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 50

*La prophylaxie sanitaire

Lors de la construction du clapier, il faut s'intéresser aux conditions d'élevage (température, humidité,

ventilation). Il faut éliminer les sujets trop atteints dans les élevages où la maladie sévit.

En cas d'épidémie, il est nécessaire de faire le vide sanitaire et reprendre l'élevage avec des sujets sains car

les animaux "guéris" sont porteurs de germes (microbes).

4.3 Les maladies virales

4.3.1. La maladie virale hémorragique (VHD)

Elle est encore appelée en anglais Viral Haemorragic Disease (V.H.D) ou hépatite virale ou hépatite virale

hémorragique ou encore maladie X ou maladie hémorragique virale. La VHD est une maladie récente. Elle

est apparue sous forme épizootique, la première fois dans le monde en Chine en 1984, puis en Europe et en

Amérique en 1988. Lorsqu'elle atteint un pays, sa vitesse de propagation est foudroyante. La première

apparition de la VHD au Bénin eut lieu en 1995. Les pertes enregistrées ont été très sévères et

correspondaient à une époque où la cuniculture était en plein essor. Plus de 90% des exploitations du sud du

pays ont été touchées avec des mortalités allant de 80 à 100%.

*

Les symptômes

- Forme classique (foudroyante, aiguë)

La maladie atteint les reproducteurs et les jeunes adultes. Dans la forme classique, la plus répandue, les

lapins de moins de 6 semaines ne sont pas atteints. Lorsque le virus de la VHD atteint un élevage, après une

courte incubation de 1 à 3 jours, la maladie se déclenche à une vitesse excessivement rapide.

Le lapin malade cesse de manger et de boire. Il est prostré (profond abattement), fiévreux avec une

respiration rapide, puis présente d'intenses difficultés respiratoires aboutissant à la mort par asphyxie et avec

des douleurs intenses. A la phase terminale, le lapin agonisant se jette sur le sol en poussant des cris de

détresse et de forts tremblements. On retrouve le cadavre, la tête souvent rejetée en arrière. La plupart des

cadavres présentent des rejets de sang aux narines. Sur une durée allant d'une demi-journée à 3 jours, la

maladie virale hémorragique provoque la mort de 60 à 100% des sujets adultes lorsqu'elle apparaît pour la

première fois dans un élevage.

- Forme subaiguë

Des formes insidieuses ont été observées en Europe au cours des dernières années. Les symptômes les plus

caractéristiques mentionnés ci-dessus sont absents ou peu apparents, comme par exemple le saignement

nasal. La mortalité peut atteindre également de jeunes lapereaux. Dans ces cas, la VHD a été confirmée par

des tests sérologiques et la recherche du virus responsable

*

Les causes

La VHD est due à un Calicivirus. Ce virus est très résistant à la congélation, à l'éther, au chloroforme et aux

enzymes protéolytiques. Par contre, il peut être détruit avec l'eau de Javel, la soude, les phénols. La

transmission du virus se fait par contact entre lapins ou avec des objets ou personnes ayant été en contact

avec lapins atteints de VHD. La maladie se transmet aussi par le vent (le virus "déposé" sur les particules de

poussière transportées par le vent)

* Les lésions

A l'autopsie, on observe :

=> Une trachée très congestionnée renfermant souvent du mucus hémorragique mousseux.

=> Des poumons congestionnés et hémorragiques.

=> Un thymus excessivement hypertrophié atteignant le volume du coeur (alors que normalement à 10

semaines, il est atrophié et à peine visible)

=> Un foie hypertrophié, décoloré, d'aspect cuit, friable et dont les lobules sont très marqués. Le sang

présente des défauts de coagulation.

* Le traitement et la prophylaxie

Aucun traitement n'est possible

où sévit la maladie (ce qui est rare pour un vaccin). Une protection efficace peut être acquise en vaccinant en

urgence tous les lapins de plus de 4 semaines dès qu'il y a suspicion de VHD dans l'élevage. Dans ce cas, la

rapidité d'intervention est déterminante. Il faut dans le même temps assurer une ceinture vaccinale autour de

. Par contre, la vaccination est très efficace, même dans un élevage infecté

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 51

ce foyer (vacciner les élevages de lapins des environs). La vaccination protège efficacement les animaux dès

le 4e ou le 5e jour suivant l'injection. Plusieurs types de vaccins sont sur le marché (Cunical®, Lapinject®,

Haemorrvac®, etc…). Il est conseillé de lire attentivement le mode d'emploi du vaccin avant son utilisation.

4.3.2. La myxomatose

Cette maladie est causée par le virus de Sanarelli (Poxvirus). Elle a été introduite en Europe en 1952.. En est

la conséquence de la mise en présence d'une part de ce virus présent chez des lapins américains (Sylvilagus

brasiliensis, …) sans les affecter outre mesure et d'autre part des lapins européens (Orycyolagus cuniculus)

qui s'avèrent très sensibles. Elle existe désormais à l'état endémique là où vivent des lapins européens à l'état

sauvage qui servent de réservoir (France, Espagne, Australie, …), mais elle n'est pas encore signalée en

Afrique occidentale, probablement en raison de l'absence de lapins sauvages servant de réservoir. Les lièvres

qui eux existent en Afrique sont en effet insensibles.

C'est une maladie qui peut être transmise par les insectes piqueurs et différents vecteurs inanimés. La lésion

caractéristique est le myxome, nodule (renflement) circulaire en relief au niveau de la peau et des muqueuses

(face, oreilles, organes génitaux). Il n'existe aucun traitement curatif pour soigner les lapins atteints de

myxomatose, par contre il est possible de les vacciner à titre préventif.

4.4 Les maladies externes

4.4.1. Les gales

En Afrique, les gales sont fréquentes chez les lapins.

* Les causes

Ces maladies sont dues à des acariens qui sont des ectoparasites. Les gales du lapin sont des maladies

contagieuses qui affectent particulièrement les élevages caractérisés par une grande promiscuité des animaux

et une mauvaise hygiène. Elles peuvent prendre l'allure de véritables épizooties. Les sources de parasites sont

essentiellement les animaux porteurs, mais aussi des supports inertes. Les formes infestantes sont les larves,

les nymphes, les femelles fécondées. Les animaux sains se contaminent par contact direct mais aussi

indirectement à partir d'objets souillés et contaminés.

* Les symptômes

Les gales se manifestent par des démangeaisons. Les lapins s'agitent et se grattent, ce qui entraîne des

dépilations et l'apparition de croûtes.

En cas de gale des oreilles, les croûtes grisâtres localisées dans l'oreille, l'obligent à secouer la tête. Les

complications inflammatoires de l'oreille et les lésions nerveuses entraînent des torticolis. La tête est alors

inclinée, on note parfois des convulsions. Dans les gales du corps le parasite peut s'installer dans les

différentes parties du corps, avec une forte propension à atteindre les extrémités du corps (tête, extrémités

des pattes, …

* Le traitement

Certains cuniculteurs utilisent un mélange d'huile de palme et de pétrole ou un mélange d'huile de palme et

de sodium en application sur les zones atteintes. Dans

d'autres régions d'Afrique on prend une poignée des

feuilles de la plante

pour en extraire le jus. Ce jus est mélangé à l'huile de

palme légèrement chauffée (moitié moitié). On obtient

ainsi, une lotion qui est appliquée deux fois par jour

sur la zone infectée (oreilles ou corps)

L'efficacité du traitement effectué avec ces divers

mélanges est toujours fonction du stade d'évolution de

la maladie : plus le traitement est précoce, meilleures

sont ses chances de réussite. Pour un traitement

efficace de la gale des oreilles, il est nécessaire de tenir

verticalement les 2 oreilles, d'y verser le produit et de

Phytolacca dodecandra qu'on pile

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 52

masser le bas de l'oreille pour faciliter la pénétration. Cela évite au lapin de rejeter mécaniquement le produit

en secouant la tête.

En cas d'infestation massive d'un troupeau, il est recommandé de désinfecter les locaux et le matériel

d'élevage avec Le K-Othrine 2,5 PM afin de détruire les acariens et insectes parasites présents dans le milieu.

Toutefois,

Deux injections en sous-cutané de 200 mg par kilogramme de poids vif, à 8 jours d'intervalle, ont un effet

curatif très remarquable sur la maladie.

en cas d'infestation sévère et généralisée, l'Ivermectine® est de loin le produit le plus efficace.

4.4.2. Les dermatomycoses ou teignes

* Les causes

Les dermatomycoses sont dues à deux champignons des genres

favorisées par une ambiance chaude et humide, une ventilation mal conçue.

*

Trychophyton et Achorion. Elle sontLe mode de transmission

Comme dans le cas des gales, les animaux se contaminent par contact direct avec les sujets malades ou à

partir des objets souillés par les champignons.

* Les symptômes

Les teignes se caractérisent par des dépilations circulaires, farineuses et non prurigineuses, à la tête, au cou et

aux pattes et par des godets entourant une touffe de poils. La peau est irritée et enflammée. C'est une

affection très contagieuse, souvent transmissible aux autres animaux domestiques (chien, chat) et parfois à

l'homme.

* Le traitement

Pour traiter cette maladie, l'utilisation d'antimycosiques est recommandée. La Griséofluvine® et le Soufre

sont efficaces contre la maladie. Un traitement régulier de la litière disposée dans la boîte à nid avec de la

"fleur de soufre" en poudre (1 cuillerée à soupe par boite à nid) est un complément intéressant et peu

coûteux. Améliorer la ventilation est une mesure complémentaire souvent nécessaire pour éviter les rechutes.

4.4.3. La nécrose des pattes

Elle est encore appelée "maux de pattes" ou "mal aux pattes"

* Les causes

C'est une infection microbienne née à la suite d'une plaie plantaire, favorisée par des microlésions servant de

portes d'entrée aux microbes. Celles-ci sont provoquées par un plancher " agressif " (grillage irrégulier ou à

fil trop fin, caillebotis de bois mal raboté), favorisées par la macération sur une litière humide. Comme pour

la teigne, une ambiance humide et une mauvaise ventilation, une hygiène défaillante sont des causes

favorisantes.

* Les symptômes

La nécrose des pattes se manifeste par des lésions purulentes rougeâtres, recouvertes d'une croûte touchant

principalement les adultes, en particulier les laines reproductrices. Une lapine atteinte de nécrose se réfugie

dans la boîte à nid pour limiter le contact douloureux avec le plancher de la cage. De façon générale, les

lapins nécrosés tentent d'atténuer leur douleur en clopinant.

L'extension des lésions peut entraîner un amaigrissement et la mort du sujet atteint. Chez les reproducteurs

(mâles et femelles), c'est une cause importante d'infertilité.

* le traitement

L'efficacité est liée à la rapidité d'intervention. Il faut traiter les plaies avec une solution désinfectante : iode,

bleu de gentiane + aluminium en bombe si possible. Améliorer l'environnement, le confort de la cage et du

nid. Lorsque les plaies sont trop importantes, l'élimination des reproducteurs devient la seule solution.

4.5 Les maladies des reproductrices

4.5.1. Les abcès et les mammites

Les abcès sont des accumulations de pus qui se présentent sous la forme d'une boule dans le tissu musculaire,

dermique ou glandulaire. Ils peuvent être très fréquents chez le lapin. Ils peuvent devenir énormes et se

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 53

développer très vite sans que la santé apparente de l'animal ne soit altérée. Mais les risques de contaminer les

autres reproducteurs demeurent.

Chez la lapine, on trouve souvent des abcès sous-cutanés (régions mammaires, parfois sous-maxillaires ou

plantaires). Ces trois sortes d'abcès sont souvent la cause de la réforme des reproductrices. Les lapereaux

issus de mères contaminées peuvent présenter de nombreux petits abcès, d'aspect sec, répartis sur tout le

corps : pattes, tête, dos, etc…

* Les causes

Les pasteurelles, les staphylocoques et les streptocoques sont la cause essentielle mais les traumatismes

divers, le manque d'hygiène, les lactations successives sont souvent des causes favorisantes ou déterminantes

à l'origine des abcès et des mammites. Certaines pasteurelles peuvent être très pathogènes et provoquer des

épidémies très graves.

* Les symptômes

- les abcès

Les abcès provoqués par les pasteurelles produisent des pus crémeux, souvent localisés sous le cou et le

maxillaire. En cas de staphylococcie, les abcès à pus blanchâtre et formant des croûtes se localisent aux

articulations, sur le corps et sur les yeux des très jeunes lapereaux

Très rare, le bacille de la nécrose provoque des abcès à pus épais, généralement situés sous la peau du cou et

de l'abdomen. Certaines formes peuvent atteindre les oreilles qui prennent alors un aspect de feuille

desséchée.

- les mammites

C'est une affection des mamelles des lapines nourrices, se traduisant par de la tuméfaction, de la chaleur, de

la rougeur et une agalaxie (absence de production de lait), ce qui entraîne une diarrhée jaune souvent

mortelle chez les lapereaux. C'est une affection microbienne survenant dans des clapiers malpropres. Elle

peut être aussi due aux erreurs de sevrage.

* Le traitement

Quand la mammite est seulement au stade congestif (mamelle dure, rouge mais sans pus), on peut éviter

l'infection par un traitement antibiotique par voie générale (trois jours) et l'application 2 fois par jour sur la

mamelle de topiques cutanés astringents (type vinaigre) pour décongestionner. Aucun traitement n'est

économiquement efficace contre les abcès ou les mammites purulentes. La réforme du malade est à

conseiller dans ce cas. Chez les lapereaux couverts de micro-abcès, il n'existe pas de traitement efficace. La

réforme est également à envisager.

* La prophylaxie

Prévenir les abcès et les maux de pattes demande de la vigilance. La désinfection des cages, des boîtes à nid,

du matériel devra être faite soigneusement et régulièrement. Rappelons qu'une exposition des surfaces

(propres) aux rayons directs du soleil est une méthode efficace et économique pour désinfecter du matériel.

La litière des boîtes à nid devra être brûlée immédiatement et surtout pas jetée sous les cages ou dans les

fosses. L'élimination des animaux maladies est la solution la plus économique.

4.5.2. Frigidité et stérilité

Il existe des cas où la lapine refuse obstinément l'accouplement. Il convient alors de la présenter à différents

mâles pour éliminer les possibilités d'incompatibilité d'humeur. En cas d'échec, il faut penser à :

=> un excès de graisse par suite d'une alimentation trop riche. Ce mal peut être corrigé par un rationnement

de la lapine.

=> une carence en vitamine ou en minéraux (vitamine E et phosphore le plus souvent). L'emploi de

Topherol® (préparation de vitamine E commerciale) à la dose d'une cuillerée à café par 5 litres d'eau de

boisson (ou 5 gouttes par lapine), 10 jours par mois, s'est révélé efficace.

Un traitement avec du phosphore liquide (solution d'acide phosphorique à 60% - attention, c'est un produit

très agressif) peut aider à débloquer certaines situations. On peut le distribuer aux femelles et aux mâles, à

raison de 1 ml par litre d'eau de boisson les 2 premiers jours, puis 2 ml par litre pendant 5 ou 6 jours. Cette

cure peut être renouvelée périodiquement. L'usage d'un aliment correctement équilibré en phosphore est

toutefois nettement préférable quand cela est possible.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 54

4.5.3. Fausse gestation ou Pseudo-gestation

Bien que l'ovulation soit théoriquement provoquée par l'accouplement, la proximité du mâle, son odeur, mais

surtout l'excitation entre femelles logées dans une même cage, peuvent provoquer une ovulation. Bien qu'il

ne puisse pas y avoir de fécondation dans ce cas, les corps jaunes se développent sur les ovaires et pendant

15 à 18 jours la lapine ayant ovulé est en situation hormonale identique à celle d'une lapine effectivement

gestante (jusqu'au moment où normalement les secrétions des annexes des embryons doivent venir compléter

celles des ovaires). On parle alors de pseudo-gestation ou de fausse gestation. Durant cette période, la lapine

refuse l'accouplement ou en cas d'acceptation, il n'y a pas fécondation car il n'y a pas d'ovulation.

Si les fausses gestantes sont fréquentes dans un élevage, il est recommandé de mettre les mâles dans des

cages éloignées de celles des femelles et d'éviter de mettre ensemble des femelles vides en attendant de les

accoupler.

Pour cette raison, les femelles futures reproductrices doivent être logées en cages individuelles (et non par 2

ou par 3), trois semaines au moins avant la première saillie. En effet une femelle " dominante " peut

provoquer une pseudo-gestation chez une femelle " dominée " qu'elle aura chevauchée. Si de la litière ou du

fourrage sont à sa disposition, une lapine en fin de pseudo-gestation (15-16 jours après l'événement l'ayant

provoqué) cherche généralement à construire un nid (voir les figures 45a et b dans la partie reproduction).

4.5.4. Les accidents à la mise bas

*

Avant de mettre bas, certaines lapines ne s'arrachent pas les poils pour faire leur nid. Cette anomalie est plus

fréquente lors de la première portée d'une jeune lapine. Dans ces conditions, la femelle généralement n'allaite

pas ces petits et les laisse mourir. Il s'agit d'un mauvais comportement maternel. Il est alors recommandé de

faire adopter par d'autres lapines, les lapereaux de la portée abandonnée. En cas de récidive, la lapine est à

réformer.

Abandon des portées.

*Cannibalisme

Il peut arriver que des lapines dévorent leurs lapereaux à la naissance. Le plus souvent, ce sont des cas isolés,

en particulier lorsque la mère n'a pas mis bas dans sa boite à nid et que les lapereaux sont déjà presque froids.

Il est peu fréquent que la lapine récidive à la portée suivante, mais dans ce cas il faut l'éliminer.

Si ce phénomène est observé chez plusieurs lapines à la même période, ce comportement peut être du à une

erreur alimentaire :

=> Abreuvement insuffisant au moment de la mise bas.

=> Teneur insuffisante de la ration en protéines.

La solution est de rectifier immédiatement ces erreurs alimentaires en abreuvant correctement les animaux et

en leur donnant une ration assez riche en protéines.

* Mise bas en dehors de la boîte à nid

Les mises bas en dehors de la boîte à nid sont souvent dues à l'inconfort de la femelle dans cette boîte

(mauvaise accessibilité, manque de quiétude, présence de souris dans la boite à nid,etc…). C'est un

comportement possible chez les femelles primipares.

* Retard de mise bas

Ce retard est surtout constaté lorsque la taille de la portée est faible (1 à 3 lapereaux). La gestation de la

lapine dure en moyenne 31 jours. Si la lapine n'a pas mis bas au 33e jour de la gestation, il est recommandé

de faire une palpation pour s'assurer qu'il n'y a pas erreur. Si la gestation est confirmée, on peut provoquer la

mise bas par injection d'ocytocine au 33e jour de gestation.

*

Torsion et prolapsus du vagin (ou sortie du vagin)

Les torsions de l'utérus ne sont pas rares, et ne sont souvent découvertes qu'à l'autopsie. Elles surviennent

plus fréquemment lorsque la taille de la portée est élevée et si la lapine a été dérangée au moment de la mise

bas. Les prolapsus du vagin surviennent aussi lorsque la taille de la portée est élevée. Ces accidents sont

difficiles à prévenir. Il faut garantir le calme aux animaux.

*

Mortalité des lapines autour de la période de mise bas

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 55

Il n'est pas rare que des lapines meurent brutalement en fin de gestation ou dans les quelque jours suivant la

mise bas. En général ce sont des jeunes femelles en assez bonne santé apparente autour de la 2e ou de la 3e

mise bas, et rien ne laisse prévoir leur mort. C'est une maladie métabolique et il n'y a aucun traitement. Si le

phénomène prend de l'ampleur, il convient d'allonger le délai mise bas - saille suivante au début de la

carrière des lapines et de limiter la taille de la portée des lapines primipares (1

en dessous de la taille moyenne des portées à la naissance observée de l'élevage.

ères portées) à 1 ou 2 lapereaux

4.5.5. Mortalité au nid des lapereaux avant la 4

e semaine

La plus grande mortalité des lapereaux se situe entre la naissance et le sevrage et surtout au cours de la

première semaine. Les principales causes de cette mortalité en climat tropical sont les suivantes :

mortalité de la mère lapine

normes, des règles d'hygiène, etc …)

défaut de fabrication de la boîte à nid (accès difficile à la lapine ou aux lapereaux, non respect des

qualité et hygiène défectueuses de l'environnement immédiat de la portée

absence ou insuffisance de matériaux pour faire le nid (paille, copeaux, foin, etc...)

un défaut d'abreuvement.

Cette mortalité des lapereaux est principalement située dans la semaine qui suit la naissance. Elle est

favorisée par la fragilité des lapereaux nouveau-nés. En effet, ils naissent le corps glabre (nu), les yeux

fermés et avec de faibles capacités à se déplacer. Ils sont très sensibles au froid et à la chaleur. En outre, la

mère lapine ne s'occupe pas directement de sa portée en dehors de la défense qu'elle assure parfois, mais pas

toujours, à l'entrée de la boîte à nid. Elle leur donne à téter en général une seule fois par 24 heures, en

quelques minutes seulement.

La survie des lapereaux au nid dépend donc de l'éleveur. Une mortalité de l'ordre de 10 à 15% se situe dans

les limites de la "normale", même si des mortalités nettement plus faibles peuvent être obtenues.

La finalité de l'élevage étant de produire beaucoup de lapins commercialisables ; l'éleveur doit travailler à

réduire constamment les mortalités entre la naissance et le sevrage. Pour ce faire, il doit d'abord bien

surveiller la portée pendant les jours qui suivent la naissance, retirer les morts et veiller à ce que la litière

reste extrêmement propre. Il doit respecter l'âge du sevrage, tenir compte des facteurs cités plus haut. La

pratique de l'adoption des lapereaux dès la naissance avec une réduction de la taille des portées les plus

grandes permet de limiter cette mortalité avant sevrage.

allaitement insuffisant ou agalactie due aux mammites ou à une ration trop pauvre en protéines ou à

4.6 La prophylaxie sanitaire et médicale

(la prévention)

Lorsqu'on élève un grand nombre d'animaux sur une petite surface (cas de l'élevage des lapins ou des poulets

par exemple) l'environnement immédiat des animaux tend à se contaminer avec des microbes, des parasites

ou des gaz de toutes sortes. Si l'éleveur ne veille pas en permanence à la propreté des lieux, il ne gagnera

jamais d'argent. Cependant ce ne sera pas suffisant, car si malgré les mesures d'hygiène des animaux tombent

malades, il faudra intervenir rapidement pour éviter la contagion. Le Lapin a de grandes exigences en

matière d'hygiène. Si son confort physiologique n'est pas respecté, il doit lutter pour rester en bonne santé et

il s'affaiblit.

En matière de santé, le dicton populaire " Prévenir vaut mieux que guérir " devra attirer l'attention des

éleveurs. En effet, pour assurer la bonne réussite d'un élevage cunicole, il faut mener la lutte contre les

microbes sur un double front sanitaire et médical tout en accordant une attention constante au nettoyage et à

la désinfection.

4.6.1. La prophylaxie sanitaire : l'Hygiène

Prophylaxie veut dire "Prévenir les maladies"; la prophylaxie sanitaire ou hygiène c'est "prévenir" les

maladies en mettant l'animal dans les meilleures conditions possibles d'environnement.

* Les précautions préliminaires

Ce sont en définitive les plus importantes. Si au départ tout n'est pas prévu pour être facilement nettoyable et

désinfectable, par la suite ce travail sera mal fait ou pas fait du tout. De même, si l'environnement est

: la conception de l'élevage, des cages, du matériel

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 56

défavorable au départ (mauvaise ventilation, bruit, présence d'autres animaux, de rats, etc…) il sera difficile

de respecter les règles de prophylaxie hygiénique.

* Les mesures permanentes

L'éleveur et le personnel

Avant d'entrer dans un élevage, les précautions suivantes doivent être prises :

blouse pour la maternité et une autre pour l'engraissement.

Port obligatoire de blouse et de bottes réservées à l'élevage et régulièrement lavées. Prévoir une

cadavre, en particulier en cas d'abcès et de mammites

Désinfection des mains avant toute opération dans l'élevage et après avoir manipulé un malade ou un

Trempage des bottes dans un pédiluve efficace

Le matériel

A chaque mise bas, à chaque sevrage, le matériel précédemment utilisé est remplacé par du matériel propre.

L'idéal serait de disposer d'une réserve de cages pour pouvoir assurer la rotation. La litière utilisée dans les

boîtes à nid doit être renouvelée immédiatement si elle est souillée et particulièrement pendant les 15

premiers jours après la mise bas. Tous les cadavres doivent être enfouis de préférence avec de la chaux ou

incinérés, toujours loin de l'élevage.

On doit porter une attention toute particulière à la propreté de l'eau, des fourrages et des aliments, car ils sont

les vecteurs de maladies du lapin (microbes, champignons, coccidies, vers, etc…). Il faut :

Éviter les visiteurs

nettoyer.

Eviter de distribuer l'aliment sur le sol en utilisant des récipients (mangeoire, râtelier) faciles à

sale qui est de surcroît un milieu favorable au développement microbien. L'eau doit être

fréquemment renouvelée.

Veiller à la qualité de l'eau distribuée et à la propreté des abreuvoirs car le lapin ne boit jamais l'eau

abreuvoirs. Si l'élevage est doté d'un système automatique, nettoyer les pipettes avec une éponge

imbibée d'eau javellisée une fois par semaine.

Veiller à la propreté des bacs de stockage d'eau (brossage une fois par semaine au moins) et des

sauvages (chien, chat, petits rongeurs, oiseaux, reptiles, …).

Les animaux

Un animal malade est un danger pour les autres. Il faut donc intervenir sans attendre. Une attention toute

particulière devra être portée aux reproducteurs car s'ils ne sont pas eux-mêmes en bonne santé, les lapereaux

qu'ils donnent ne seront pas en bonne santé. Les pertes en engraissement sont le plus souvent liées à un

mauvais état des femelles en maternité.

L'aliment doit être stocké dans un endroit sec, propre et non accessible aux animaux domestiques ou

*Les mesures occasionnelles.

Il faut procéder de temps en temps au nettoyage et à la désinfection du matériel d'élevage et des locaux. En

général, les cages, les mangeoires, les abreuvoirs et les boites à nid, ainsi que les supports des cages, doivent

être régulièrement et proprement nettoyés à l'aide de brosses trempées dans un désinfectant. Les

désinfectants couramment employés sont le crésyl (en émulsion blanche stabilisé) et de l'eau de Javel (25 ml

par litre d'eau).

Une fois par semaine, il est recommandé de nettoyer complètement le bâtiment (murs, entrées d'air, points

lumineux, supports des cages, …). Veiller à la propreté des bacs de stockage d'eau (brossage un fois par

semaine au moins) et des abreuvoirs.

En climat tropical, les moustiques, les cafards (blattes), moucherons, certains coléoptères pullulent souvent

dans les élevages. Il faut les détruire à l'aide d'insecticides.

* La quarantaine.

Elle consiste à isoler et à garder en " observation " les animaux qui doivent être introduits dans un élevage en

fonctionnement. Cela concerne surtout le cheptel de renouvellement mâle et femelle s'il est réalisé avec des

animaux sevrés. La quarantaine sera faite dans un lieu séparé et de préférence suffisamment éloigné de

l'élevage principal.

Deux phases sont à respecter

.

individuelles de préférence.

Une phase d'observation de 15 à 20 jours: les animaux entrants sont placés seuls en cages

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 57

quarantaine dans des cages proches des animaux entrants.

L'observation des réactions des animaux au cours de ces 2 phases, permettra de limiter les risques avant

l'introduction réelle dans l'élevage. Si nécessaire, il peut être plus sage de ne pas entrer d'animaux douteux

afin de ne pas contaminer l'ensemble du troupeau. La période de quarantaine est mise à profit pour effectuer

traitement antiparasitaire, vaccination, etc…, avant la mise en production.

Une phase de contact de 15 à 20 jours. Des lapins de chair de l'élevage sont installés dans le local de

4.6.2. La prophylaxie médicale : prévention à l'aide de médicaments ou de vaccins

La prophylaxie médicale des maladies parasitaires (coccidiose et vers intestinaux) permet de maintenir en

général un bon état sanitaire de l'élevage. A cet effet, il existe des sulfamides très efficaces dans la

prévention de la coccidiose. Une vermifugation périodique est également souhaitable. L'usage abusif des

antibiotiques est à proscrire.

Afin de ne pas créer les foyers de sensibilité, l'usage de vaccins contre la VHD et la myxomatose n'est

recommandé qu'en milieu contaminé. Penser à détruire les flacons après décontamination longue dans l'eau

de Javel.

4.7 La pratique de l'autopsie des lapins morts ou malades

Les signes cliniques, c'est-à-dire les constats tirés de l'observation des animaux malades permettent déjà de

se faire une idée sur les problèmes sanitaires de l'élevage. L'éleveur demandera l'appui de son technicien ou

d'un vétérinaire pour confirmer ses conclusions.

Nous l'engageons toutefois à réaliser des autopsies sommaires des lapins morts, ce qui lui donnera une idée

de la localisation et des organes atteints. S'il abat lui-même ses lapins de chair, une observation attentive des

carcasses, des viscères, lui donnera assez tôt des informations précieuses.

La

sommairement les éventuels problèmes. Une paire de ciseaux correctement aiguisée est suffisante.

Bien se savonner les mains et les ciseaux après usage, puis les désinfecter.

figure 47 (page 56) vous permet de localiser les principaux organes et de tenter d'identifier

4.8 La pharmacie de l'élevage

Nous distinguerons 2 types de produits à utiliser en élevage.

* Les produits permanents ou entrant dans un programme de prophylaxie

Tous ces produits de prévention participent au maintien d'une bonne hygiène et d'un état sanitaire stabilisé.

L'éleveur aura intérêt à en disposer en permanence et à les renouveler régulièrement (pour éviter les

altérations). Ce sont:

ou désinfectant du commerce

Désinfectants : eau de Javel (hypochlorite de soude), solutions iodées, ammonium quaternaire, crésyl

Insecticides et raticides

sulfate de magnésium 50%, sel sodique d'arsenic

Antiparasitaires : produit anti-gale des oreilles, anti-mycosique (teigne), vermifuges, anticoccidiens,

de gentiane, sulfamides, savon liquide, fleur de soufre.

Aseptisant pour traiter les plaies (mal de pattes, nécroses débutantes des pattes) : teinture d'iode, bleu

*

Tonique et complexes vitaminiques : phosphore liquide, vitamines A, D3, E, vitamines du groupe B.Les produits à usage occasionnel.

L'éleveur devra s'assurer qu'il peut en disposer rapidement en cas de besoin, pour intervenir sans tarder en

cas de doute ou de problème avéré. Il s'agit en particulier :

au Bénin)

des vaccins, comme le vaccin contre la VHD (entrant dans le programme FAO-CARDER-CECURI

des antibiotiques et anti-infectieux buvables ou injectables.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 4 – Assurer la bonne santé de l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 58

Figure 47

: Schéma de localisation des principales maladies

* L'efficacité

Un traitement n'est vraiment efficace que s'il est appliqué

- rapidement

- la bonne dose

- en respectant les durées.

Ne pas respecter le dosage et la durée contribue à créer des résistances de la part des germes pathogènes, tout

en limitant l'efficacité et la permanence de la protection recherchée. Dans certains cas on doit appliquer le

traitement à l'ensemble des animaux concernés.

=============================================================================

Fin du chapitre 4

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Préparer le lapin pour la vente Page 58

Chapitre 5

Préparer le lapin pour la vente

Plan du Chapitre 5

5.1 Abattre : quand et comment ?

5.2 Dépouiller le lapin pour la vente

5.3 Savoir le commercialiser

5.4 Savoir le cuisiner

5.1 Abattre : quand et comment ?

Dans les élevages semi-commerciaux et commerciaux d'Afrique de l'Ouest, l'abattage des lapins se fait à

l'âge de 3 à 4 mois, c'est-à-dire lorsqu'ils atteignent un poids situé entre 2,0 et 2,5 kg. A titre de comparaison

dans les pays européens producteurs, les lapins atteignent en moyenne 2,4 à 2,6 kg à 10 semaines (2 mois ½

). Cette croissance plus rapide provient principalement des différence entre les génotypes (en Europe

utilisation lapins plus lourds mais beaucoup plus exigeants au plan de l'alimentation tant en qualité qu'en

quantité), d'une alimentation granulée très bien équilibrée et enfin d'un climat plus tempéré permettant aux

lapins une plus forte ingestion par kg de poids vif (évacuation facile de la chaleur générée par la

consommation et la transformation des aliments en muscles et dépôts adipeux).

Dans les élevages à caractère extensif ou familiaux africains (moins de 10 mères) où les lapins sont nourris

avec un aliment peu riche, leur abattage peut intervenir plus tard, vers l'âge de 4 à 6 mois. Cependant, il n'est

pas conseillé de les garder au delà du temps indiqué ci-dessus, car leur indice de consommation se dégrade

affectant la rentabilité de l'élevage.

Quel que soit le mode d'alimentation, l'abattage le plus rentable est effectué lorsque les lapins ont atteint 55 à

65% au maximum du poids adulte de leurs parents. Par exemple, si les adultes pèsent en moyenne 3,5 kg il

est souhaitable d'abattre les jeunes lorsqu'ils atteignent 2,0-2,2 kg. Pour des lapins adultes pesant 3,0 kg (cas

de beaucoup de populations locales africaines) le poids d'abattage devrait être de 1,8 à 2,0 kg.

Figure 48

Pour abattre un lapin, il faut d'abord l'étourdir (le rendre insensible mais encore vivant, pour que le coeur

batte encore au moment de la saignée). Pour ce faire, le tenir par les pattes arrière, la tête en bas puis lui

donner un petit coup sec sur la nuque à l'aide d'un bâton. Il est aussi possible de lui "casser le cou" en

retournant la tête avec une main tandis que l'autre tient ensemble les 2 pattes arrières. Dans les abattoirs

: Etourdissement et saignée d'un lapin

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Préparer le lapin pour la vente Page 59

industriels européens, cette anesthésie est obtenue par un choc électrique provenant d'un équipement

spécialisé (

Après l'étourdissement, on pratique rapidement la saignée de l'animal en coupant les carotides (artères

importantes au niveau du cou) à l'aide d'un couteau pointu bien aiguisé. On suspend ensuite l'animal la tête

en bas quelques minutes pour favoriser l'écoulement du sang. Ces opérations sont illustrées par la figure 48.

électronarcose).

5.2 Dépouiller le lapin pour la vente.

Après l'abattage, on dépouille le lapin de sa peau en procédant d'abord à une incision circulaire à la base de

chacune des pattes arrières, juste au dessus du talon. Une incision longitudinale est faite ensuite jusqu'au

pubis. On sépare la peau des 2 cuisses, puis en tirant la peau jusqu'à la tête on sépare la peau de la carcasse

comme un fourreau. On fait ressortir les épaules et les pattes avant. La peau est alors accrochée seulement à

la tête. Suivant les habitudes du pays, la tête peut être dépouillée à l'aide d'un couteau, ou sectionnée et

retirée avec la peau. Ensuite on coupe le bout des pattes antérieures (manchons avant). Puis on ouvre la

cavité abdominale pour éviscérer l'animal en faisant attention de ne pas rompre le tube digestif, ce qui

souillerait la carcasse. La vésicule biliaire est retirée soigneusement. Pour terminer, on coupe les manchons

des pattes postérieures (manchons arrières).

Ce schéma classique de dépouille est illustré sur la figure 49. Les figure 50 à 68 illustrent d'un part cette

technique et d'autre part le dépouillement sans accrochage pratiqué par 2 opérateurs. Cette dernière technique

ne nécessite aucune installation mais demande plus de temps et de main d'oeuvre pour dépouiller un lapin que

la technique utilisant un lapin attaché par les pattes arrières ou comme en Europe bloqué par les pattes

arrières dans un V de fixation (voir illustrations des figures 50 et suivantes). En outre, la technique à deux

sans installation entraîne une assez forte contamination bactérienne de la viande par les mains des opérateurs,

et ne doit donc être employée que si la viande est immédiatement mise à cuire.

Pour la vente des lapins en carcasses, puisque la majorité des acheteurs préfèrent acheter un lapin dépouillé

et conditionné plutôt que sur pied, il faut employer la méthode d'abattage avec l'animal fixé par les pattes

arrières, beaucoup plus hygiénique si elle est pratiquée correctement.

Figure 49

: Les différentes étapes de la dépouille d'un lapin

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Préparer le lapin pour la vente Page 60

Figure 50

servant à bloquer les pattes des

lapins lors de l'abattage

: Exemple d'étrier

Figure 51

lapin dans un abattoir

industriel. Une des 2 pattes est

ici bloquée dans un étrier

: Dépouille d'un

Figure 52a

dans les étriers simples

: Détail des pattes

Figure 52b

abattoir, les pattes sont bloquées

dans des étriers doubles

: Dans cet autre

Figure 53

des opérations sur une chaine

d'abattage. Il ne sont fixés ici

que par une seule patte

: Les lapins à la fin

Figure 54

phases de l'éviscération d'un

lapin , ici en abattage familial

: Les différentes

Figure 55

traditionnel à deux, en France

: Abattage familial

Figure 56

traditionnelle à deux dans un

élevage au Maroc

: Dépouille

Décomposition d'un abattage traditionnel à deux en Afrique de l'Ouest

Employer cette méthode seulement pour l'abattage familial

Figure 57

assommé, puis saigné

: Le lapin est d'abord

Figure 58

quelques minutes la tête en bas

pour que le sang s'écoule

: Il est ensuite laissé

Figure 59

au milieu du dos (elle sera jetée)

: La peau est incisée

Figure 60

opérateur saisi la peau de son côté

: Chacun des deux

Figure 61

chacun de leur côté pour

dépouiller l'animal

: Puis ils tirent

Figure 62

dépouille il faut faire attention

pour faire sortir les pattes

: A la fin de la

Figure 63

son sectionnées au niveau du

talon

: Les pattes arrières

Figure 64

est sectionnée, puis les pattes

avant sont sectionnées.

: La tête non dépouillée

Figure 65

abdominale est sectionnée avec

un outil bien tranchant, pour

retirer les viscères

: La paroi

Figure 66

carcasse éviscérée. Cette

méthode entraîne de

nombreuses contaminations

bactériennes (contacts entre

mains et viande).

: Présentation de la

Figure 67

immédiatement découpée et les

morceaux mis dans le récipient

de cuisson.

: La carcasse est

Figure 68

immédiatement mise à cuire. Ce

délai très court évite que les

contaminations bactériennes aient

des conséquences sur la santé des

consommateurs.

: La viande est

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Préparer le lapin pour la vente Page 61

S'il n'y a pas de chaîne de froid (conservation à +4°C avant la vente, possible pendant 3 à 4 jours), les

carcasses doivent être commercialisées le jour même de l'abattage et la viande cuisinée au plus tard le

lendemain. Une solution parfois employée est la congélation des carcasses (-18°C). Celle-ci permet un

meilleur ajustement entre l'organisation des abattages et des ventes plus ou moins irrégulières. Mais il faut

pour cela disposer de moyens de congélation et de stockage à -18°C en attendant la vente.

Figure 69

de lapins d'un gros éleveur au

Bénin

: Le magasin de vente

Figure 70

emballés et conservés au

congélateur à -18°C

: Les lapins sont

Figure 71

congelées sont pesées lors de

la vente

: Les carcasses

Figure 72

carcasses congelées sont

placées dans un sac isotherme

pour le transport par l'acheteur

: Si posible, les

5.3 Savoir le commercialiser.

Le bon cuniculteur doit avoir une bonne connaissance du marché. La clientèle est en général constituée par

les restaurants, les maquis, les hôtels, les boucheries, les supermarchés et les particuliers qui

s'approvisionnent directement chez l'éleveur. On peut également vendre ses lapins sur les marchés locaux au

même titre que les poulets, les pintades, les canards, les pigeons, etc…

Pour atteindre un plus grand nombre de clients, l'éleveur doit chercher à se faire connaître et à faire connaître

ses produits par tous les moyens possibles (bouche à oreille, cartes de visite, foire, distribution d'affichettes,

fléchage publicitaire, panneaux publicitaires…)

Il est conseillé d'adhérer au groupement de producteurs, aux associations et aux réseaux de producteurs pour

autant qu'il en existe. Cela permet d'échanger des informations et le cas échéant de se regrouper pour

rationaliser l'offre, les transports, etc…

A l'instar du poulet et de la dinde, il est possible de vendre également des découpes de lapin. Ceci permettrait

de mettre la viande de lapin à la portée des couches sociales peu nanties. Au Bénin par exemple, certains

éleveurs commercialisent des découpes de lapins fumés, par l'intermédiaire des vendeuses de boissons

locales ou dans des gargoteries (petits restaurants populaires). Cette expérience a connu un bon succès dans

les régions où elle a été essayée.

5.4 Savoir le cuisiner

En règle générale, il faut retenir que la viande de lapin ne nécessite pas de longues cuissons. Pour manger du

lapin, on peut le préparer dans différentes sauces :

sauce tomate

sauce d'arachide

sauce de sésame

sauce légumes (bouillon de feuilles)

On peut aussi manger du lapin frit à l'huile avec des pommes de terre, de l'igname frit, de l'amiwo, du riz, du

moyo, de l'akassa accompagnés de jus de tomate. Les brochettes de lapin sont aussi délicieuses, surtout

lorsqu'elles sont accompagnées de pain ou d'akassa.

Dans les pays du Nord (Europe, Amérique), il se mange grillé, sous forme de civet, de rillettes, de pâté, de

lapin au vin, etc… Il existe des centaines de recettes différentes pour préparer la viande de lapin (voir partie

recettes du site)

sauce gluante (gombo, crincrin, etc…)

Le lapin : Quel délice pour les fins gourmets ! ! !

__________________________________________________________________

Fin du chapitre 5

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Contrôler et assurer la rentabilité de l'élevage Page 62

Chapitre 6

Contrôler et assurer la rentabilité de son élevage

Plan du Chapitre 6

6.1 La gestion technique de l'élevage

6.1.1 Le planning d'élevage

6.1.1.1 Planning casier

6.1.1.2 Planning linéaire

6.1.2.3 Planning circulaire

6.1.2 Les inscriptions nécessaires pour bien suivre

l'élevage

6.1.2.1 A la maternité

6.1.2.2 A l'engraissement

6.1.3 Les paramètres de la gestion technique de

l'élevage cunicole

6.2 La gestion économique

Les objectifs de production (gestion technique et

financière

La gestion technico-économique (ou GTE) d'un élevage est un élément indispensable qui permet d'apprécier

ses performances et sa rentabilité. La GTE est l'ensemble des opérations qui permettent de contrôler et de

suivre les performances d'un élevage. C'est un outil très précieux pour l'éleveur et ses partenaires

économiques. Pour sa valorisation maximale, la gestion technique doit être pratiquée au sein d'un groupe

d'éleveurs par exemple l'ABEC au Bénin (Association Béninoise des Cuniculteurs). Pour l'éleveur, elle

permet de :

faire un diagnostic précis et rapide (détermination des points faibles, recherche des causes)

connaître son niveau de production au sein de sa région et de son groupement de producteurs

d'élevage)

Pour le partenaire économique, elle permet de :

comparer et déterminer son choix (conception et évolution d'élevage, de matériel, de technique

aux charges, aux temps de travail

faire une analyse des résultats techniques et économiques globaux par rapport aux investissements,

financiers, amortissement, etc…)

apprécier le prix de revient, le coût des différents postes d'élevage (alimentation, frais généraux, frais

apprécier la rentabilité de l'élevage

En l'amont de l'élevage, elle aide le technicien à apprécier et à comparer l'efficacité de la souche (génétique),

du matériel, du bâtiment, de l'ambiance, de la conduite de l'élevage ainsi qu'à optimiser les choix.

La GTE de groupe bien conduite permet en outre d'établir des Références (des exemples à suivre),

particulièrement utiles pour les candidats éleveurs, les organismes de développement ou de conseil ou de

crédit.

déterminer les besoins de financement de l'élevage

6.1 La gestion technique de l'élevage

6.1.1 Le planning d'élevage

Le planning permet de programmer systématiquement toutes les opérations qui se déroulent à la maternité où

il est installé

Il existe plusieurs types de planning dont trois sont fréquemment utilisés en élevage cunicole. On distingue :

• le planning casier

• le planning linéaire

• le planning circulaire

6.1.1.1 Le planning casier

Le planning casier peut se faire aisément avec du bois. On construit simplement une grande boîte dans

laquelle on dispose des casiers en nids de pigeon. On dispose 31 cases horizontales correspondant aux jours

du mois, installées sur 4 niveaux correspondant aux opérations ci-après :

(figures 73 et 74)

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Contrôler et assurer la rentabilité de l'élevage Page 63

• Niveau 1 = pratique de la saillie

• Niveau 2 = contrôle de gestation (palpation)

• Niveau 3 = préparation des mises bas : pose et ouverture des boites à nid

• Niveau 4 = sevrage

Ce qui aboutit à un total de 124 casiers. La rangée correspondant aux mises bas peut être dédoublée (une

rangée préparation des boites à nid et une rangée prévision de mise bas) si la préparation des boites à nid se

fait plus de 2-3 jours avant la date prévue pour la mise bas (30 jours après la saillie positive).

Chaque femelle est représentée par une fiche. On emploie deux couleurs de fiches, par exemple bleue pour le

sevrage et verte pour les autres opérations telles que saillie, palpation, préparation des mises bas. On déplace

alors la fiche de la femelle en la mettant dans la case correspondant au jour et à l'opération à effectuer.

Il est à utiliser dès que le nombre de reproductrices atteint la vingtaine. Il est très fonctionnel et facile à

réaliser. Son inconvénient est qu'il n'a aucune mémoire puisqu'il ne laisse aucune trace, d'où la nécessité

d'une grande rigueur de gestion des casiers..

6.1.1.2 Le planning linéaire

Une ligne est attribuée à chaque femelle. On indique à l'aide de punaises de différentes couleurs, les

opérations à effectuer dans les colonnes correspondant aux jours où elles doivent être réalisées (les jours sont

inscrits de 1 à 365). Chaque couleur de punaise correspond à une opération de l'élevage (saillie, palpation,

date présumée de la mise bas, etc). Ce planning permet d'éviter les multiples enregistrements mais il

nécessite un panneau et du papier de grandes dimensions ainsi que des punaises de couleur.

(figure 75)

6.1.1.3 Le planning circulaire

Il est constitué d'un disque circulaire, découpé en secteurs représentant chacun un jour. Les femelles faisant

l'objet de la manipulation sont repérées par une punaise numérotée mise en place le jour de la saillie. Des

cercles concentriques numérotés (de 1 à 3 ou 4) permettent de placer de plus en plus vers le centre les

femelles qui sont resaillies suite à une palpation négative, de manière à pouvoir procéder aux éliminations.

Chaque jour, on fait tourner le disque d'un secteur. Les punaises arrivent alors face au jour de l'opération à

effectuer. Ce planning existe dans le commerce mais peut-être fabriqué aussi par l'éleveur avec du

contreplaqué.

(figure 76)

Figure 73

d'un planning casier

: Schéma de fonctionnement

Figure 74 :

planning casier à 5 rangées

dans un élevage français (à

droite sur la photo)

Exemple de

Figure 75

planning linéaire

: Exemple de

Figure 76

circulaire utilisé en France , ici

avec 2 fois 31 jours

: Exemple de planning

La gestion informatisée

Il existe dans le commerce, en Europe ou au Canada, plusieurs programmes ou logiciels utilisables sur

micro-ordinateurs, pouvant contribuer à la conduite d'élevage. Ce mode de gestion vient en appoint à ceux

décrits plus haut ; il ne les exclut pas nécessairement.

6.1.2 Les inscriptions nécessaires pour bien suivre l'élevage

L'enregistrement des différents paramètres zootechniques des animaux permet à l'éleveur de suivre dans le

temps et l'espace, l'évolution de son élevage. Cet enregistrement sert aussi de base pour les travaux de

sélection. Les enregistrements indispensables pour le bon suivi d'un élevage sont les suivants :

.

6.1.2.1 A la maternité

Les fiches individuelles des mâles et femelles, les fiches de sevrage, les fiches collectives doivent être tenues

rigoureusement à jour. Elles doivent être mises dans des pochettes et classées pour éviter les pertes

éventuelles et les erreurs.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Contrôler et assurer la rentabilité de l'élevage Page 64

Des modèles de fiches individuelles pour femelle ou pour mâle couramment utilisés dans les élevages sont

représentés sur les figures 77 et 78. Sur la fiche femelle, le nombre de lapereaux retirés ou ajoutés (adoptés)

est mentionné de manière à pouvoir bien déterminer les pertes entre le nombre de laissés (nés vivants +

retirés + adoptés) et le nombre de sevrés.

Il est aussi utile de tenir en outre une fiche collective qui se présente comme l'indique la figure 79. La fiche

collective a l'avantage de permettre à l'éleveur de faire rapidement les calculs de taux de mise bas, de taux de

fertilité, de taux de mortalité entre la naissance et le sevrage, d'apprécier la prolificité de l'élevage, le taux de

fonte, etc…

Figure 77

: Exemple de fiche femelle Figure 78 : exemple de fiche mâle Figure 79 : Exemple de fiche collective

NB : ces 3 exemples sont repris aux pages 66 et 67 au format d'usage (pour impression)

6.1.2.2 A l'engraissement.

L'éleveur doit aussi enregistrer :

• le nombre de lapins sevrés, et le nombre de lapins abattus

• le poids des lapins sevrés, et celui des lapins abattus (poids vif, poids de carcasses)

• l'évolution de la mortalité

• la consommation d'aliments

Cela lui permet de calculer la vitesse de croissance, la mortalité, l'indice de consommation d'engraissement,

le rendement à l'abattage.

6.1.3. Les paramètres de la gestion technique de l'élevage cunicole

Les paramètres à retenir sont les suivants.

C'est le nombre de cages équipées de boites à nids à la maternité permettant à une lapine de mettre bas et

d'allaiter ses lapereaux jusqu'au sevrage. *Femelles présentes (ou femelles reproductrices) (FP)

Il s'agit des femelles saillies au moins 1 fois et effectivement présentes dans l'élevage.

Nombre de cages-mères(CM)

Taux d'occupation des cages-mères en %

Il s'agit du rapport entre le nombre moyen de femelles présentes (FP) pendant une période et le nombre total

de cages-mères ou cages équipées de boites à nid disponibles dan l'élevage sur la même période: Taux = FP /

CM x 100

Taux de fonte du cheptel en %

C'est le rapport entre le nombre de femelles mortes et reformées (FM) et le nombre moyen de femelles

présentes pendant une période donnée: Fonte = FM / FP x 100.

Taux annuel de renouvellement des femelles en %

C'est le rapport entre le nombre de femelles renouvelées et saillies pour la première fois dans l'année de

production et le nombre moyen de femelles reproductrices présentes dans la même année.

Fertilité = MB / SR x 100

C'est le rapport entre le nombre de mises bas observées (MB) et le nombre de saillies réalisées (SR) :

Nombre de nés totaux par mise bas

Le nombre total de lapereaux nés par mise bas (LN), encore appelé prolificité, résulte du rapport entre le

nombre total de lapereaux nés (vivants + morts) et le nombre de mises bas (MB) : LN / MB.

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Contrôler et assurer la rentabilité de l'élevage Page 65

C'est, en fait, la moyenne de la taille des portées à la mise bas.

Taux de mortinatalité

C'est le rapport entre le nombre de lapereaux trouvés morts lors du premier contrôle (le jour de la mise bas

dans les élevages bien tenus) et le nombre total de lapereaux nés (vivants + morts).

Taux de mortalité naissance-sevrage en %

C'est le pourcentage moyen de la mortalité observée pour les lapereaux nés vivants entre la naissance et le

sevrage.

Nombre de sevrés par mise bas

Il s'agit du nombre moyen de lapereaux vivants au moment du sevrage rapporté au nombre total de mises bas

sur une période donnée. Il est souvent confondu avec le nombre lapereaux de sevrés par sevrage (taille

moyenne des portées ayant au moins un lapereau vivant au moment su sevrage) qui lui n'inclut pas les

portées totalement disparues entre la naissance et le sevrage.

Nombre de sevrés par sevrage

Rarement employé dans les systèmes de GTE, mais souvent observés par les éleveurs, c'est la taille moyenne

des portée effectivement sevrées (voir ci-dessus). Il a l'inconvénient «d'oublier» les porteés totalement

mortes

Taux de mortalité sevrage-vente en %, ou mortalité à l'engraissement

Pou une période donnée, c'est rapport entre le nombre de lapereaux morts entre le sevrage et le moment

prévu pour la vente d'une part et le nombre total de lapereaux sevrés d'autre part.

Nombre moyen de lapereaux sevrés par femelle par unité de temps

C'est le cumul des lapereaux sevrés au cours d'une période donnée divisé par le nombre miyen de femelles

présentes dans l'élevage. Il est fonction de l'intervalle entre mises bas successives, de la prolificité et du taux

de mortalité naissance-sevrage.

Le critère est calculé en additionnant sur un an les lapins vendus et conservés pour le renouvellement du

cheptel et divisant ce total par le nombre moyen de cages mères de l'élevage. On calcule de la même manière

le Nombre de lapins produit par femelle et par an

Nombre de lapins produits par cage-mère et par an.

C'est le nombre moyen de jours qui séparent 2 mises bas consécutives d'une même femelle. Il traduit la

productivité des lapines et dépend du rythme de reproduction utilisé (intensif, semi-intensif ou extensif) et du

taux de réussite des saillies.

Intervalle moyen entre 2 mises bas par femelle

C'est le nombre total de saillies effectuées pendant une année, divisé par le nombre de cages-mères de

l'élevage

Nombre de saillies par cage-mère par an

C'est le nombre total de mises bas pendant une année, divisé par le nombre de cages-mères de l'élevage.

Nombre de mises bas par cage-mère par an

C'est le nombre total de lapereaux sevrés pendant un an, divisé par le nombre de cages-mères..

Nombre de sevrés par cage-mère et par an

Il se calcule en divisant la consommation totale annuelle d'aliments composés (maternité et engraissement,

mâles, futurs reproducteurs) par le poids de lapins vendus.

Indice de consommation économique.

C'est l'ensemble des recettes annuelles réalisées par cage-mère moins les dépenses alimentaires engagées

pour la même période

Marge sur coût alimentaire par cage-mère et par an

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Contrôler et assurer la rentabilité de l'élevage Page 66

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Contrôler et assurer la rentabilité de l'élevage Page 67

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Contrôler et assurer la rentabilité de l'élevage Page 68

6.2 La gestion économique

Pour apprécier la rentabilité d'un élevage, l'éleveur doit avoir un cahier pour enregistrer les recettes et les

dépenses. Les lapins sortis pour l'auto-consommation familiale ou offerts à des amis doivent être mentionnés

dans la rubrique des recettes, et comptés pour une valeur identique à celle des lapins effectivement vendus.

Une attention particulière doit être accordée au renouvellement du cheptel reproducteur. Lorsque l'éleveur

fait de l'auto-renouvellement, tous les lapins sélectionnés à l'engraissement pour remplacer les reproducteurs

en fin de carrière, doivent être enregistrés dans la partie des recettes.

Lors du calcul de la rentabilité, l'éleveur doit tenir aussi compte de l'amortissement des bâtiments, des cages

et du petit matériel. Que la main d'oeuvre soit familiale ou salariée, elle doit être prise en compte au moment

de l'évaluation de l'exploitation. Un bon éleveur doit à la fin de chaque année faire le bilan financier de son

exploitation.

Les objectifs de production (gestion technique et financière)

Une gestion bien comprise et efficace nécessite de se fixer des objectifs en matière d'effectif et de résultats

techniques et financiers.

Un exemple de résultats actuellement envisageables au Bénin est consignée au Tableau 6

Tableau 6

: Objectifs indicatifs pour les performances d'élevage

Production par cage mère 35 lapins vendus par an

Taux de mise bas annuel moyen 70%

Taille moyenne de portée à la mise bas 6,5 lapereaux vivants

Mortalité entre la naissance et le sevrage 10% des nés vivants

Mortalité entre le sevrage et la vente 10% des lapereaux sevrés

Poids vif des lapins à la vente 2,2 kg

Taux de renouvellement des lapines reproductrices

la première année

la deuxième année et suivantes

100%

75%

De ces quelques chiffres, l'éleveur doit tirer son programme de travail et son tableau de bord technique et

financier. Pour un éleveur ayant 40 cages mères (cages avec boîtes à nid), cela nous donne les résultats

consignés au tableau 7 . Le travail de l'éleveur est de

semaine

s'assurer qu'il y a bien 7 saillies en moyenne par, puis de vérifier que les autres critères sont bien conformes aux valeurs théoriques attendues.

Tableau 7

: Objectifs annuels et hebdomadaires d'un élevage de 40 cages-mères (50 lapines en production)

Objectifs de production Par cage-mère

et par an pour 40 CM / an pour 40 CM / semaine

Lapins produits / Cage Mère 35 1400 vendus 27

Effectifs au sevrage (+10%) 38,5 1540 sevrés 30

Effectif à la naissance (+10%) 42,35 1694 nés vivants 33

Nombre de mises bas / 6,5 6,51 vivants / mise bas 260 mises bas 5

Nombre de saillies 70% de saillies

fécondantes 372 saillies effectives 7 saillies au moins

Poids de lapins vendus 2,2 kg vif par tête 3080 kg au total 60 kg vifs

Fin du chapitre 6

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Conclusions et Bibliographie Page 69

Conclusion

La chair de lapin est tendre, savoureuse, peu grasse et très nutritive. C'est l'une des viandes des

fins gourmets. C'est aussi, par excellence, la viande des personnes ayant des problèmes

cardiovasculaires placés sous régime, parce quelle contient un très faible taux de cholestérol

(substance dont l'excès constitue un danger pour l'organisme humain).

Le poil de lapin normal et celui des lapins Angora sont utilisés en filature (mais l'élevage de ces

derniers est vivement déconseillé dans les pays chauds)

La peau du lapin sert dans la maroquinerie.

sol.

Les excréments de lapin peuvent être transformés en engrais / compost pour fertiliser le

l'hygiène

Le lapin peut être élevé à la basse-cour avec du matériel sommaire à condition de veiller à

Les cages, les abris de lapins peuvent entièrement se réaliser avec des matériaux locaux.

sans difficulté les fabriquer.

Les mangeoires et abreuvoirs se réalisent aisément. Pour peu qu'on soit bricoleur, on peut

en grande quantité surtout en saison pluvieuse). Mais son alimentation doit être variée et

équilibrée avec des céréales ou de la provende granulée.

Le lapin, ce petit mammifère très prolifique, se nourrit facilement de l'herbe (existant

Le lapin n'est pas du tout agressif. C'est même un ami des enfants.

La haute productivité des femelles est un avantage majeur.

Par tous ces atouts, l'élevage des lapins se révèle être une source de revenus certaine.

Tenez ! Dans les régions tropicales, une lapine peut produire en moyenne une trentaine

à une quarantaine de lapins par an. Quelle aubaine !

Toutefois, la bonne réussite d'un élevage dépend aussi bien des conditions d'élevage que de

l'éleveur. Le plus souvent lorsque les problèmes surgissent dans un élevage, on a tendance à

ignorer les facteurs humains tout en incriminant uniquement les animaux et les conditions

d'élevage. De nos jours, il n'est pas rare de constater que dans un même groupement de

producteurs appliquant les mêmes techniques et recevant les mêmes conseils, il y a des éleveurs

qui réussissent merveilleusement alors que d'autres échouent. Ceci nous amène à penser que le

comportement de l'éleveur est déterminant dans la réussite de son entreprise.

Un bon éleveur doit avant tout être un travailleur intelligent et infatigable.

Il doit avoir du flair et un bon esprit d'observation.

Le " nez " de l'éleveur doit l'aider efficacement à apprécier l'ambiance de l'élevage, les

mauvaises odeurs (animaux morts, lapereaux morts aux nids, mauvaise ventilation, etc…). Le coup

d'oeil attentif et vigilant lui permettra de vite repérer les animaux malades (anorexie,

amaigrissement, poils hérissés, oeil terne, adynamie, diarrhée, ballonnement du ventre), ou les

animaux en bonne santé (oeil vif, pelage luisant, bon déplacement, embonpoint raisonnable, …).

Un bon éleveur est un homme qui sait écouter attentivement et mettre en application les conseils

utiles. Il est toujours à la recherche des informations nécessaires à la bonne marche de son

Élevage du lapin en milieu tropical –

Chapitre 5 – Conclusions et Bibliographie Page 70

exploitation. Il doit être patient, persévérant, tenace. Il ne doit pas hésiter à se remettre en

cause en particulier dans ses pratiques, à rechercher des informations et surtout des formations

complémentaires (évolution des techniques et des connaissances). Le savoir-faire de l'éleveur est

l'élément moteur qui détermine sa réussite. Comme le soutient Raidou, un éleveur praticien :

" En élevage, la chance, la malchance, la veine, la déveine n'existent pas.

Ce qui existe, c'est l'effort, le savoir-faire adroit et intelligent.

Le succès obéit à des lois ".

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